QUEL CHRISTIANISME?

 

Evoquer le passé chrétien de la France , ses racines chrétiennes, est quelque chose qui peut être très impopulaire par les temps qui courent, amis auditeurs. On voudrait tellement en effacer toute trace dans bien des milieux, comme si c’était quelque chose dont il fallait avoir honte, comme s’il s’agissait d’un stigmate hérité d’une époque obscurantiste dont les fameuses “Lumières” du 18e  siècles auraient finalement libéré ce pays, lui apportant le bonheur et la paix civile à laquelle tous aspirent.  D’un autre côté, évoquer le passé chrétien de la France et ses racines chrétiennes sans une seule fois évoquer la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ, comme cela s’est récemment fait au plus haut niveau de l’Etat, est tout aussi problématique.  Car de quel christianisme parle-t-on?  S’agit-il d’une simple référence culturelle?  D’un attachement à certaines traditions ecclésiastiques qui ont marqué l’histoire de ce pays?  Que vaut un christianisme sans l’Evangile de Jésus-Christ tel que celui-ci nous l’a offert dans sa personne? Et quelle espérance ce christianisme privé de son coeur pourrait-il apporter à une société sans repère et en mal d’espérance?  C’est d’une communion avec le Dieu vivant dont chacun a besoin, et aucune tradition, aucun exemple humain, aussi sublime soit-il, ne pourra restaurer une telle communion avec Dieu.  Seule la foi en l’Evangile de Jésus-Christ tel que la Bible le proclame, accomplit un tel miracle. Il n’y a pas à en avoir honte. Certes, faire le constat du vide moral et spirituel qui sévit dans la société occidentale témoigne d’une certaine lucidité, même si ce n’est pas très original.  Cependant, appeler les uns et les autres à vivre d’une espérance nourrie de foi religieuse quelle qu’elle soit, est là encore bien problématique.  Après tout, les auteurs des attentats du 11 septembre étaient eux aussi nourris d’une forme d’espérance religieuse, au moment même où ils assassinaient des milliers de personnes.  Ecoutons plutôt ce qu’écrivait Saint Paul aux chrétiens de Rome il y a bientôt deux mille ans: “Car je n’ai pas honte de l’Evangile: c’est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient, les Juifs d’abord et aussi les non-Juifs.  En effet, cet Evangile nous révèle en quoi consiste la justice que Dieu accorde: elle est reçue par la foi et rien que par la foi, comme il est dit dans l’Ecriture: Le juste vivra par la foi.”