AU COMMENCEMENT (A)

“Au commencement Dieu créa les cieux et la terre”.  C’est avec cette parole majestueuse, amis auditeurs, que commence la Bible, plus exactement la Genèse, qui est le premier livre de la Bible.  Et dès le début, nous entendons ce qu’aucun autre livre ne révèle à l’humanité: l’univers a eu un commencement, il n’a pas toujours existé.  Qui plus est, le monde n’est pas le produit du hasard, du chaos ou de forces obscures, son origine doit être attribuée à quelqu’un qui l’a fait, qui l’a créé à partir d’aucune matière préexistante, à partir de rien, par la simple puissance de sa Parole créatrice.  Ce quelqu’un, c’est Dieu.  Voilà une affirmation fondamentale, qui suscite bien des réflexions et des questions.  Comment donc ce quelqu’un a-t-il pu créer l’univers, par quel pouvoir?  Ne devons-nous pas plutôt attribuer le monde à un processus impersonnel, à une chaîne d’événements incontrôlés qui, avec le temps, ont abouti à l’univers dans lequel nous vivons?  C’est en effet ce qu’un grand nombre d’habitants de notre planète croient dur comme fer.  Pour d’autres, le monde a toujours existé sous une forme ou une autre, il y a toujours eu quelque chose, même si ce quelque chose a changé de visage au cours de milliards d’années.  Les anciennes religions du Proche et du Moyen Orient le croyaient aussi; elles imaginaient même une pléiade de dieux émergeant petit à petit d’une matière préexistante, grandissant et devenant de plus en plus puissants, se faisant la guerre les uns aux autres jusqu’à ce que le plus fort d’entre eux parvienne à dominer sur tous les autres.  Pour la Genèse, rien de tout cela.  Au commencement, il y a  déjà Dieu, un être éternel et tout puissant qui n’est pas soumis au temps, mais qui lui-même crée le temps et l’espace, lesquels lui sont soumis comme tout autre élément de sa Création.  Comprendre le début du livre de la Genèse, c’est comprendre ce point de départ, et surtout saisir que l’éternité de Dieu est bien autre chose que du temps qui dure, même s’il s’agit de milliards d’années.  L’éternité divine est une autre dimension, à laquelle aucun élément de la Création ne peut prétendre.  Ni la mort, ni la dégradation, ni le vieillissement n’affectent Dieu.  L’éternité divine n’est pas soumise aux aléas du temps, mais au contraire domine sur le temps.  Raison pour laquelle nous pouvons faire confiance à Dieu dans notre propre dimension temporelle, fragile et limitée, tout comme l’auteur du psaume 91, qui débute son cantique comme suit: “Celui qui s’abrite tout près du Très Haut repose en lieu sûr, à l’ombre du Tout Puissant.  Je dis: “Eternel, tu es mon refuge et ma forteresse, oui, tu es mon Dieu en qui j’ai confiance.”