AU
COMMENCEMENT (B)
On
entend souvent dire, à propos du livre de la Genèse par lequel débute la
Bible : “Certes, il s’agit d’un bien beau récit, mais qui n’a que très
peu à voir avec la réalité du commencement de l’univers et ce que nous en
savons par nos investigations scientifiques”.
Que répondre à cela, amis auditeurs?
D’abord qu’il ne convient pas de lire la Genèse comme s’il
s’agissait d’un manuel scientifique destiné à répondre à toutes nos
questions de cet ordre. La Genèse déclare
d’emblée que l’univers à un Créateur, qui est Dieu et qui lui n’a
jamais été créé. Il est éternel
et tout-puissant, car par sa simple Parole, par son Verbe divin, il peut créer
ce qui n’existait pas auparavant. Une
telle affirmation ne peut pas être le fruit d’une découverte scientifique;
la recherche scientifique ne pourrait jamais prouver cette affirmation par une
quelconque méthode, qu’elle soit expérimentale ou autre.
Elle ne peut ni la prouver, ni d’ailleurs prouver le contraire.
Le terrain de la science est autre, et doit être respecté dans ses
propres limites. Cela ne veut pas
dire que la science ne soit pas soumise à Dieu, car comme toute autre activité
humaine elle s’exerce dans des cadres qui lui préexistent, justement les
cadres de la Création divine. Ainsi,
comme toute autre activité humaine, la recherche scientifique ne peut
s’exercer que dans l’espace et dans le temps créés par Dieu.
Dans son expression elle doit respecter une forme de logique qui fait
partie elle aussi de l’ordre créé. Elle
examine les causes et les conséquences des phénomènes naturels qui font
partie de la Création. Ce qui en
revanche est en jeu, et ce qu’il faut clarifier, c’est de savoir si la
recherche scientifique a le monopole de ce qu’on peut appeler une vraie
connaissance, si seule cette
recherche peut prétendre avoir accès à une vérité incontestable, à
l’exclusion de tout autre mode d’expression ou de communication.
C’est hélas ce que beaucoup s’évertuent de faire croire au public.
Or si tel était le cas, aucune
autre forme d’activité humaine n’aurait le droit de nous apprendre quoi que
ce soit: les plus grands chefs-d’oeuvre de la littérature mondiale
n’auraient rien à nous apprendre, les plus belles oeuvres d’art non plus,
les grands penseur non plus; une mère ou un père ne pourrait transmettre aucun
savoir fiable à ses enfants. Sachons
donc dire avec le livre de Job, dans l’Ancien Testament: “Vois, Dieu est
souverain par sa puissance. Quel maître
enseigne comme lui? Qui lui a imposé
le chemin qu’il doit suivre? Qui
lui a jamais dit: ‘Ce que tu fais est mal?’
Mais souviens-toi plutôt de célébrer son oeuvre que chantent les
humains. Tout le monde la voit, tout
être humain la regarde de loin. Vois
combien Dieu est grand, sa grandeur nous échappe, nul ne peut calculer le
nombre de ses ans.”