AU COMMENCEMENT (C)

 

Amis auditeurs, le début du livre de la Genèse, qui est aussi celui de la Bible, nous enseigne ce que nul être humain ne pourrait découvrir par ses propres moyens: comment Dieu a été à l’oeuvre au commencement, comment il a créé et formé toutes choses, avec un plan et un but bien particulier.  Lorsque ceci est cru et accepté, le chercheur scientifique, guidé par une foi éclairée, peut s’adonner à sa recherche en sachant que celle-ci ne le conduira pas vers l’absurde, mais plutôt vers une compréhension toujours plus avancée de la cohésion de l’univers, au sein même de sa plus grande complexité.  Car l’univers créé par Dieu porte la marque de son Créateur.  Quelle belle tâche que de découvrir toujours de nouvelles marques, de nouveaux signes de la marque divine imprimée dans la nature.  Oui, quelle tâche exaltante pour celui qui s’y adonne dans l’émerveillement et la conscience de ses limites: car le monde créé par le Dieu éternel et tout-puissant se laisse bien découvrir progressivement, mais il se dérobe aussi  à tout enfermement, comme si sa merveilleuse complexité reflétait toujours plus loin l’infinie sagesse de Dieu qu’aucun humain ne pourrait jamais enserrer dans son esprit limité…  Certes, nous progressons sur la voie de la connaissance de l’ordre qui anime le monde physique, mais nous découvrons toujours davantage que cet ordre nous échappe, nous courons après lui dans une poursuite à la fois éperdue et fascinée…

Cela signifie-t-il que Dieu lui-même se dérobe à nous, et qu’il ne veut pas être connu de nous?  Certes non, car autrement Dieu n’aurait pas choisi de se révéler comme le Créateur de toutes choses dans le livre de la Genèse, comme sur tant de pages de la Bible. 

Voyez-vous, lorsqu’il a créé les humains, Dieu a imprimé de manière très spéciale son image en eux, afin qu’ils vivent dans une relation spéciale avec lui, une relation de communion.  En leur enjoignant de se soumettre le reste de la Création, il leur a aussi commandé de découvrir cette Création, les plantes, les animaux, les étoiles…  L’activité scientifique fait partie du mandat de l’homme sur terre, non pas pour l’éloigner du Créateur, comme c’est hélas si souvent le cas, mais au contraire pour l’en rapprocher.  Avec l’auteur du psaume 104, tout homme devrait chanter: “Combien tes oeuvres sont nombreuses, ô Eternel, tu as tout fait avec sagesse, la terre est pleine de tout ce que tu as créé; voici la mer immense qui s’étend à perte de vue, peuplée d’animaux innombrables, des plus petits jusqu’aux plus grands, les bateaux la parcourent, ainsi que le monstre marin que tu as fait pour qu’il y joue (…) Gloire à jamais à l’Eternel!  Qu’il se réjouisse de ses oeuvres!  Son regard fait trembler la terre, il touche les montagnes et, déjà, elles fument.  Je veux chanter pour l’Eternel ma vie durant, célébrer mon Dieu en musique tant que j’existerai.  Que mon poème lui soit agréable!  Moi, j’ai ma joie en l’Eternel (…)