100.  JE SUIS LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE

Je suis le chemin, la vérité et la vie. Voilà une affirmation de Jésus-Christ sur lui-même qui a dû paraître inacceptable à bien de ses contemporains, tout comme elle est d’ailleurs inacceptable à bien de nos propres contemporains, deux mille ans plus tard. Comment prétendre que l’accès à Dieu est limité à cette porte-là et aucune autre ?  La tendance aujourd’hui est plutôt de dire qu’on accède à Dieu, à l’Etre Suprême, en plongeant en soi-même, au tréfonds de sa conscience et, accessoirement, en contemplant la nature. Nous sommes tous des parcelles de la divinité universelle, nous serine le New Age dans ses différentes moutures ;  il suffit de le découvrir et la paix intérieure est à portée de la main.  Cela veut dire deux choses : ou bien l’homme n’a pas besoin de salut, il doit  simplement faire de son mieux dans le court laps de temps qui lui est dévolu durant son existence terrestre et vivre en harmonie avec lui-même et son environnement sans rien espérer d’autre; ou bien il est capable de se sauver lui-même, c’est-à-dire de  justifier tous ses actes à ses propres yeux et éventuellement aux yeux de son Créateur.  Il peut lui rendre des comptes satisfaisants sans faire appel à un tiers-parti pour le défendre ou venir à son secours.  Jésus a balayé d’un revers de main ces deux options avec cette déclaration scandaleuse aux yeux de beaucoup. Il a non seulement montré dans ses discours combien corrompue était la nature humaine (en particulier celle de ceux qui se croient en bonne santé spirituelle alors qu’ils sont totalement aveugles sur leur véritable état), mais il a encore affirmé que le seul remède pour l’humanité déchue, c’est sa personne, le don de sa vie, et la foi nécessaire en son œuvre de salut. Personne d’autre, dit-il, ne peut accomplir cette œuvre.  La manière dont il a parlé de son Père montre aussi qu’il considérait qu’il existe une unité parfaite entre lui et Dieu. C’est à ce titre seulement qu’il pouvait offrir sa vie comme paiement, comme rançon nécessaire pour que des hommes et des femmes séparés de Dieu soient considérés comme justes devant lui et réconciliés avec lui.  Au chapitre 5 de l’Evangile de Jean, Jésus fait encore cette déclaration étonnante : Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné : il est déjà passé de la mort à la vie.