CROIRE
OU DOUTER ( C )
Amis
auditeurs, il existe une forme de doute vis-à-vis de la foi chrétienne que
beaucoup cultivent: douter pour éviter d’être confronté à la parole de
Dieu qui est acérée comme une épée à double tranchant et qui révèle nos
pensées les plus intimes en les mettant à nu.
Le doute comme mécanisme de défense en quelque sorte.
Douter pour justifier un style de vie que Dieu condamne et que même
notre propre conscience n’approuve pas, mais dont nous sommes devenus les
esclaves. Douter par arrogance, par
manière de dire: “Personne ne va gouverner mes pensées et ce que je dois
croire, je suis un être libre!” Comme
si nous n’étions pas les esclaves de tant de vaines pensées et de désirs
qui ne mènent à rien, ou plutôt à notre propre destruction…
Douter pour s’affirmer contre une autorité quelconque, comme
celle
de nos
parents qui nous ont élevés dans la foi. Douter
aussi parce qu’on n’obtient pas ce pour quoi on prie intensément, comme si
le Dieu éternel et tout puissant était là pour être à notre service, comme
s’il ne savait pas mieux que nous-mêmes ce dont nous avons réellement
besoin. Douter aussi pour se prouver
à soi-même qu’on est très intelligent, et très critique.
Comme si notre critique ne devait pas en tout premier lieu porter sur nos
propres faiblesses ou sur les égarements de l’humanité en rupture avec
Dieu… Mais on peut être induit au doute par d’autres que nous-mêmes, par
des personnes que nous considérons comme intellectuellement développées et
que nous respectons pour cela: “Si
tel ou tel ne croit pas, ce qu’il pense et dit doit certainement être
vrai”, pensons-nous facilement. Nous
respectons des êtres limités, faillibles et
arrogants plus que Jésus-Christ lui-même, l’homme parfait qui s’est
sacrifié pour une humanité pécheresse. Je
voudrais conclure cette méditation en vous lisant une partie du psaume 53, écrit
au sujet de ceux qui se moquent de Dieu en niant son existence ou en le reléguant
au rang de figure impuissante, ce qui leur fait croire qu’ils peuvent se
livrer à toutes sortes d’exactions impunément: “Les insensés pensent:
“Dieu n’existe pas.” Ils sont
corrompus, leur conduite est dégradante, aucun n’agit bien.
Du haut du ciel, Dieu observe tout le genre humain: “Reste-t-il un
homme sage qui s’attend à Dieu? Ils
se sont tous fourvoyés, tous sont corrompus, plus aucun ne fait le bien, même
pas un seul. Ceux qui font le mal
n’ont-ils rien compris? Car ils dévorent
mon peuple, c’est le pain qu’ils mangent!
Jamais ils n’invoquent Dieu. Ils
sont saisis d’épouvante, quand il n’y a rien à craindre, car Dieu disperse
les os de ceux qui t’attaquent. Tu
les couvriras de honte, car Dieu les a rejetés.” Par
contraste, l’auteur du psaume 119 écrit: “Je hais les hommes indécis et
j’aime ta Loi. C’est toi mon
asile et mon bouclier: je m’attends à ta parole.”