L’ENGAGEMENT DU CHRETIEN
Réchauffement
climatique, diminution des ressources naturelles, surpopulation, pandémies,
affrontement larvé nord-sud, nucléarisation croissante des nations, crises
financières, conflit du Proche-Orient et ailleurs, pas de doutes, tout ne va
pas pour le mieux sur la planète. Les
chrétiens assistent-ils passivement à tout ceci? Sont-ils simplement les
spectateurs d’un match de tennis, tournant la tête à droite et à gauche en
suivant la balle renvoyée au gré des coups de raquette des acteurs qui eux, se
trouvent sur le court? Impossible de
se satisfaire d’une telle attitude car le chrétien qui lit la Bible sait que
Dieu a mis l’homme sur la terre pour la garder, la préserver et aussi la
cultiver. C’est tout le sens du
mandat confié au premier couple humain au début de la Genèse.
Il sait aussi que Dieu prépare la restauration de toutes choses, l’avènement
de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre.
Cela ne devrait pas l’inciter à rester passif, mais au contraire à
rendre compte de cette espérance en paroles et en actes.
Mais quelles sont les règles de l’engagement, me demanderez-vous?
Y a-t-il une ligne de conduite spécifique à adopter pour chaque problème?
Disons qu’il y a des principes généraux, des normes qui devraient être
rendus spécifiques dans chaque cas particulier.
Comment donc les définir? Je
voudrais simplement aujourd’hui évoquer avec vous le grand principe de la
justice du Royaume de Dieu que le Christ a donné comme mandat à ses disciples:
Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et le reste vous
sera donné. Cette justice
c’est celle des rapports réconciliés et équilibrés entre personnes,
groupes, nations, entre les humains et la nature.
Mais le chrétien sait bien que cette justice n’est possible que dans
le cadre de la réconciliation des hommes accomplie par Jésus-Christ: c’est
dans ce cadre-là seulement que les rapports entre tous ces groupes et ces
personnes peut devenir une réalité. On
n’est pas appelé à bâtir une utopie par ses propres forces, laquelle
aboutira certainement à une forme d’oppression. La justice en question, modelée
sur le service et l’action de Jésus-Christ, cherche d’abord la gloire de
Dieu, ce qui veut dire que nul intérêt particulier ne peut être tenu comme
point de départ absolu et point d’arrivée absolu.
L’amour de l’argent est la racine de tous les maux, écrit
l’apôtre Paul à son jeune ami Timothée.
L’amour de l’argent ne peut donc jamais constituer
le principe de départ ou d’arrivée d’une action quelconque.
Non pas parce que l’argent est une chose mauvaise en soi, mais parce
qu’il ne peut être qu’un instrument au service de buts plus élevés, au
service de la justice du Royaume. L’Etat,
dans sa forme ancienne ou moderne, est toujours sujet à la tentation de se
prendre pour Dieu, aussi bien dans les prérogatives qu’il s’attribue que
dans les méthodes qu’il emploie. Or,
l’Etat n’est pas mauvais en soi, il est lui aussi un instrument dans les
mains de Dieu pour exercer la justice du Royaume.
Mais il faut toujours veiller à ce qu’il exerce son service non pas à
son propre profit, pour son propre développement, mais pour l’exercice de la
justice et de l’ordre divins. La
technologie n’est pas mauvaise en soi, mais on voit aujourd’hui à quel
point les hommes peuvent être si obnubilés par le pouvoir qu’elle semble
leur conférer, qu’ils l’utilisent plutôt pour se détruire que pour
construire ou guérir. Alors comment
trouver la juste utilisation de ces moyens?
Aux chrétiens de réfléchir très sérieusement là-dessus, en gardant
toujours à l’esprit les paroles qui débutent le psaume 24: A
l’Eternel la terre et ce qui la remplit, le monde et ceux qui l’habitent!
Car c’est lui qui l’a fondée sur les mers et affermie sur les fleuves.