29. L’INCARNATION
On
dit couramment qu’un acteur ou une actrice incarne
un rôle dans une pièce de théâtre ou un
film: il ou elle doit se mettre dans la peau d’un autre personnage,
fictif ou historique, donner à l’écran chair et âme à ce personnage.
Cela lui demande de sortir de lui-même, de faire un grand effort de
projection pour adopter dans le cadre d’une comédie ou d’un drame donné le
comportement, les attitudes, le look même de ce personnage, le tout sous la
direction du metteur en scène ou du cinéaste.
Mais lorsque l’on parle de l’Incarnation de Jésus-Christ, veut-on
dire la même chose? Non, pas du
tout, en fait il s’agit de bien autre chose.
Le mieux, pour comprendre ce qu’a été l’Incarnation du Fils de
Dieu, c’est d’écouter ce qu’en a écrit l’apôtre Paul, lui qui avait
d’abord refusé de croire en un événement semblable.
Dans sa lettre à la jeune communauté chrétienne de la ville de
Philippe, en Macédoine, il écrit ceci: Lui
qui, dès l’origine, était de condition divine, n’a pas chercher à
profiter de l’égalité avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, et
il a pris la condition du serviteur. Il
s’est rendu semblable aux hommes en tous points, et tout montrait qu’il était
bien un homme. Il s’est abaissé
lui-même en devenant obéissant, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la
croix. C’est pourquoi Dieu l’a
élevé à la plus haute place et il lui a donné le nom qui est au-dessus de
tout nom, pour qu’au nom de Jésus tout être s’agenouille dans les cieux,
sur la terre et jusque sous la terre, et que chacun déclare: Jésus-Christ est
Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Vous
voyez bien que selon ces paroles, l’Incarnation de Jésus-Christ a une toute
autre dimension que celle qui consiste à prendre la peau d’un autre
personnage: Il s’est rendu semblable aux hommes en tous points, et tout montrait
qu’il était bien un homme. Et
puis, cette identification totale ne s’est pas arrêtée à revêtir une chair
humaine semblable à la nôtre, elle l’a fait aller encore plus loin: la
condition qu’il a revêtue, c’est celle de l’humanité coupable devant
Dieu, une humanité ne méritant que d’être clouée au pilori, tant elle est
chargée de vices: Il s’est abaissé
lui-même en devenant obéissant, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la
croix. Jésus-Christ a accompli
une oeuvre parfaite de substitution.
Notez bien: de substitution, et pas de subtilisation, ou d’escamotage.
Car devant Dieu, qui connaît tout, qui juge tout, aucun escamotage n’est
possible, surtout pas notre indignité et nos transgressions. On ne se fabrique
pas, comme ça, une virginité morale, par la magie de la réalité virtuelle.
A moins qu’il ne les efface lui-même, nos transgressions demeureront
toujours devant lui, et tomberont sous son jugement.
Or, voilà exactement ce qu’a pu opérer la substitution du Christ sur
la Croix: parce qu’il s’est agi d’un sacrifice parfait, offert par celui
qui était en même temps pleinement Dieu et pleinement homme, et parce que Dieu
a accepté qu’il prenne la place de l’humanité sous le coup du jugement et
de la condamnation, Jésus-Christ a payé le prix et a libéré l’humanité de
sa dette envers Dieu. Que faut-il
donc faire pour bénéficier de cette remise de dettes initiée par Dieu et
accomplie sur la Croix par son Fils éternel?
Simplement y croire de tout son coeur, et se laisser restaurer par
l’Esprit de vie qui renouvelle toutes choses.
L’homme ne peut remplir le rôle de son propre sauveur, même si tant
de films tâchent de le lui faire croire. Aussi
talentueux que soient les acteurs qui interprètent des rôles de sauveteurs au
cinéma, le seul Sauveur véritable, c’est Jésus-Christ, personne à la fois
divine et humaine: il n’est pas venu pour jouer un rôle, mais pour accomplir
une oeuvre unique de salut dans l’histoire de l’humanité.