31. L’ESPRIT EST FORT MAIS LA CHAIR EST FAIBLE
L’esprit
est fort mais la chair est faible: on a tous au moins une fois entendu
cette phrase. Mais comprend-on ce
qu’elle veut dire? Et d’abord,
sait-on qui l’a prononcée? C’est
Jésus-Christ lui-même, trouvant ses disciples endormis au jardin des Oliviers,
peu avant son arrestation, son procès et sa crucifixion.
Il leur avait pourtant demandé de veiller au moins une heure avec lui,
pendant qu’il allait prier. Mais ils n’ont pas pu, tellement ils avaient
sommeil. La faiblesse de la nature
humaine l’a emporté sur la nécessité de veiller et de rester concentré au
moment d’un événement décisif. En
langage biblique, la chair est souvent prise pour cette nature humaine bien
faible, soumise à des tentations de tous ordres, incapable de faire triompher
l’impératif de la volonté divine, par la soumission de la volonté humaine
à cet impératif divin. Il s’agit
d’un état de faiblesse chronique. Alors
que faire? Comment s’élever
au-dessus de cette contingence
apparemment inéluctable? Il n’y a
qu’une réponse à cela: reconnaître devant Dieu notre condition de faiblesse
et demander tous les jours à son Esprit Saint de guider notre esprit, afin
qu’il contrôle, dirige et soumette notre existence toute entière à l’impératif
divin. Il n’y a pas de solution
magique, immédiate, il n’y a que la prière et le recours à la Grâce et la
puissance divines. Il n’y a que le
regard plein de foi qui se concentre toujours davantage sur la personne de Jésus-Christ,
lui qui n’a pas flanché au moment de l’épreuve décisive.
Cette contemplation active amène le croyant à suivre Jésus-Christ sur
un chemin certes difficile, mais libérateur: celui qui consiste à faire mourir
la nature humaine opposée à l’Esprit de Dieu.
C’est ce que l’on appelle crucifier la chair.
L’apôtre Paul en parle de manière très nette dans sa lettre aux chrétiens
galates: Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ
ont crucifié l’homme livré à lui-même avec ses passions et ses désirs.
Puisque l’Esprit est la source de notre vie, laissons-le aussi diriger
notre conduite. Ne soyons pas
vaniteux et évitons de nous provoquer les uns les autres et de nous jalouser
mutuellement. Un peu plutôt
dans le même passage, il a décrit les fruits de l’homme livré à lui-même,
en d’autres termes les fruits de la chair, et, en contraste, le fruit de
l’Esprit: Tout le monde voit bien ce qui procède de l’homme livré à lui-même:
l’immoralité, les pratiques dégradantes et la débauche, l’adoration des
idoles et la magie, les haines, les querelles, la jalousie, les accès de colère,
les rivalités, les dissensions, les divisions, l’envie, l’ivrognerie, les
orgies et autres choses de ce genre. Je
ne puis que répéter ce que j’ai déjà déclaré à ce sujet: ceux qui
commettent de telles actions n’auront aucune part à l’héritage du royaume
de Dieu. Mais le fruit de l’Esprit
c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la
fidélité, la maîtrise de soi. La
Loi ne condamne certes pas de telles choses.