34.
RETROUVER SON IDENTITÉ
La
crise identitaire est partout, on ne parle que de cela.
Qui sommes-nous, que sommes-nous, en tant qu’individus ou en tant que
communautés, nationales ou autres? Comment
se définir avec un minimum de certitude pour réagir, progresser, fonctionner
de manière jugée satisfaisante? L’insécurité
règne au plus profond dans nos sociétés contemporaines car plus personne ne
semble savoir où il en est. Trop de
choses bougent trop rapidement, les perspectives globalisantes nous envahissent
à chaque instant via les média. Du
reste cette insécurité identitaire peut facilement devenir une cause de peur
et d’aggressivité, menant inéluctablement à un autre type d’insécurité,
accompagnée de violences cette fois. Comment
s’en sortir? Uniquement en faisant
le bon diagnostic. Il y a d’abord
une crise identitaire chez les individus parce qu’ils ne savent pas d’où
ils viennent et quel est leur mandat, leur raison d’être sur terre.
Comment voulez-vous qu’il en soit autrement lorsqu’on vous répète
à longueur de journée que vous n’êtes que le produit du hasard, du chaos,
de mutations génétiques hasardeuses qui au cours de milliards d’années ont
donné naissance à un type d’organisme vivant appelé l’homo sapiens, appelé
lui aussi à se transformer dans le futur en on ne sait trop quoi?
Aucun dessein, aucun plan n’a présidé à son apparition au sein
d’un univers qui, quant à lui, n’a ni but ni sens.
Pour le croyant chrétien, l’identité fondamentale de l’être humain
c’est une analogie avec un autre être, totalement transcendant lui, c’est-à-dire
existant au-delà de l’univers visible, tout en étant la source de cet
univers: Dieu le Créateur. Une
relation avec le Créateur est non seulement possible à cause de cette
analogie, mais elle est en plus inévitable car ce Créateur est aussi celui qui
rend à chaque instant la vie sur terre possible: il la maintient et la
renouvelle par son Esprit et sa Parole divine toute puissante. Il ne
l’abandonne pas à elle-même. C’est
en tout premier lieu dans cette relation que l’être humain trouve son identité:
en connaissant Dieu, il parvient à se connaître lui-même.
Il se connaît d’abord comme créature en état de rupture avec Dieu,
c’est-à-dire ayant perdu ses repères par rapport au Créateur et devant à
tout prix les retrouver pour guérir de tous les maux qui l’affectent; il se
connaît comme créature qui doit regarder au modèle d’homme parfait donné
par Dieu en la personne de son Fils Jésus-Christ.
Car Jésus-Christ, en combinant dans sa personne à la fois une nature
divine et une nature humaine, est venu pour restaurer en nous l’image divine
abîmée. Une identité retrouvée,
restaurée, passe essentiellement par un lien indéfectible avec Jésus-Christ,
le lien de la foi: comme si on était greffé en lui pour vivre de sa vie.
Ecoutez les paroles qu’il a adressées un jour à ses disciples: Je
suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en
abondance, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si
quelqu’un ne demeure pas en moi, on le jette hors du vignoble, comme les
sarments coupés: ils se dessèchent, puis on les ramasse, on y met le feu et
ils brûlent. Mais si vous demeurez
en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, vous
l’obtiendrez. Si vous produisez du
fruit en abondance et que vous prouvez ainsi que vous êtes vraiment mes
disciples, la gloire de mon Père apparaîtra aux yeux de tous.
Voilà donc l’identité retrouvée à laquelle il faut aspirer: étant
greffé par une foi vivante sur Jésus-Christ, en son enseignement, on mène une
vie nouvelle qui rend gloire à Dieu le Créateur et la manifeste clairement aux
yeux de tous.