43.
PRECHER L’EVANGILE
L’évangélisation,
l’annonce de Jésus-Christ à toutes les nations, n’a pas bonne presse dans
nos sociétés contemporaines occidentales. Elle est assimilée à du prosélytisme
tapageur, voire à des méthodes coercitives qui ont été pratiquées ici ou là
dans le passé (pensez par exemple aux conversions forcées opérées sur les
populations lombardes ou autres sous Charlemagne, au neuvième siècle de notre
ère). Et, bien entendu, la question
de la colonisation, du rôle réel ou supposé des missionnaires pour soutenir
les pouvoirs des pays colonisateurs, revient régulièrement comme un argument
massue, alors même que le christianisme se maintient et croît dans les pays émancipés
du joug colonial il y a belle lurette. Au vu de tout ceci les textes fondateurs
du christianisme doivent être pris en compte avant tout autre facteur, en
particulier en ce qui concerne la manière de répandre le message religieux.
Revenons donc aux sources du christianisme, au-delà de ce qui a été pratiqué
par beaucoup au cours des âges. Au
premier siècle de notre ère, St Paul écrivait ceci aux Romains (chapitre 10,
versets 12-17): Ainsi, il n’y a
pas de différence entre Juifs et
non-Juifs. Car tous ont le même
Seigneur qui donne généreusement à tous ceux qui font appel à lui.
En effet, il est écrit [et là Paul cite le prophète Joël, dans
l’Ancien Testament]: “Tous ceux qui feront appel au Seigneur seront sauvés.” Mais
comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas cru en lui?
Et comment croiront-ils s’ils ne l’ont pas entendu?
Et comment entendront-ils s’il n’y a personne pour le leur annoncer?
Et comment y aura-t-il des gens pour l’annoncer s’ils ne sont pas
envoyés? Aussi est-il dit dans
l’Ecriture [ici il cite le prophète Esaïe]: “Qu’ils
sont beaux les pas de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles!”
Mais malheureusement, tous n’ont pas obéi à cette Bonne Nouvelle.
Esaïe déjà demandait: “Seigneur, qui a cru à notre message?”
Donc, la foi naît du message que l’on entend, ce message c’est celui
qui s’appuie sur la parole de Christ.
Donc, dans les textes fondateurs, aucune coercition par l’usage de la
force, mais la prédication de Jésus-Christ envers toutes les nations,
dynamique inhérente au christianisme, ordonnée par le Christ lui-même à ses
disciples. Le bât blesse inévitablement,
dans tant de pays du Proche et Moyen Orient, mais ailleurs également, lorsque
les communautés chrétiennes sont - au mieux - tolérées, mais sans jamais
avoir le droit de proclamer l’Evangile à ceux qui les entourent: “ghettoïsées”
dans leur dhimmitude, elles vivent
enfermées dans leur identité culturelle, repliées sur les rites séculaires
qu’elles ne font que perpétuer, faute de mieux.
Savez-vous
pourtant que dès l’Ancien Testament on trouve des appels répétés à faire
connaître le seul vrai Dieu, celui qui s’est révélé en premier lieu à
Israël? Je n’en veux pour preuve
que le court psaume 67, dont je vous lis ces versets: Que
Dieu nous fasse grâce! Qu’il nous
bénisse! Qu’il nous regarde avec
bonté, afin que sur la terre on reconnaisse comment tu interviens, et que dans
toutes les nations on voie comment tu sauves!
Que les peuples te louent, ô Dieu, que tous les peuples t’adressent
leurs louanges! Que les nations
jubilent et qu’elles chantent dans l’allégresse, car c’est avec justice
que tu juges le monde, et c’est avec droiture que tu juges les peuples.
Or c’est à la lumière d’un tel texte, et d’autres semblables,
que Jésus-Christ, une fois sorti vainqueur du tombeau, proclame à ses
disciples que sa royauté universelle doit se manifester avant tout par la
proclamation de l’Evangile. Vous
connaissez sans doute les dernières paroles de Jésus à la fin de l’évangile
selon Matthieu: J’ai reçu tout pouvoir
dans le ciel et sur la terre: allez donc dans le monde entier, faites des
disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du
Saint Esprit, et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit.
Et voici: je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du
monde.