45. AU COMMENCEMENT ETAIT LA PAROLE
Un
des passages-clés dans la Bible est le tout début de l’Evangile selon Jean.
Je vous le lis en étant presque sûr que vous l’avez déjà entendu:
Au commencement était la Parole,
et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été
fait sans elle. En elle était la
vie, et la vie était la lumière des hommes.
La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas
accueillie. Ces paroles
apparemment toutes simples ont une étendue et une profondeur telles qu’on a
en fait du mal à en épuiser la signification. Bien sûr il faudrait lire la
suite pour mieux en mesurer la portée. Mais
rien qu’avec ces quelques phrases nous trouvons un message d’une portée
universelle, sans distinction d’époque ou de contexte particulier.
Où trouver la vraie vie, où trouver la lumière qui peut nous guider
vers des horizons véritablement libérateurs?
Voilà une question, il faudrait dire la question fondamentale de
l’existence humaine, n’est-ce pas? Depuis
les origines, l’homme cherche à se connaître lui-même par tous les moyens
que lui fournissent son intelligence et sa perspicacité.
Mais force est de constater que plus il en apprend sur lui-même par ses
propres moyens, plus il devient pessimiste sur son sort, sur sa capacité à gérer
son existence de manière optimale. Connaissance
accrue rime avec davantage de doute, avec absence de sérénité et insécurité
profonde. Pourquoi cela?
Est-ce que ses connaissances scientifiques ne valent rien?
Même s’il y a de nombreux tâtonnements, des retours en arrière, des
hypothèses qui semblent acquises puis se trouvent remises en question, on ne
peut pas dire qu’on n’ait pas progressé dans la connaissance de nombreux
aspects de l’existence humaine, ou dans celle de l’univers.
Mais de progrès moral, spirituel, de paix intérieure, d’amour généralisé,
cela il n’en est pas question. Ce
serait même plutôt le contraire. Les
événements du 20 siècles l’auront bien prouvé...
Et bien, l’Evangile selon Jean nous dit que la lumière et la vie des
hommes est à rechercher non pas en eux-mêmes, par leurs propres moyens, mais
en dehors d’eux-mêmes, en une Parole créatrice d’origine éternelle qui
est venue habiter parmi les hommes. C’est elle et elle seule qui peut donner
un sens complet à nos vies désemparées. Voici
ce qu’écrit encore l’Evangéliste Jean au sujet de cette Parole éternelle:
Elle est venue chez les siens, et les
siens ne l’ont pas reçue; mais à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné
le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom et qui
sont nés, non du sang, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous.
Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son
Père: plénitude de grâce et de vérité.
Etre né non “du sang, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu”:
cela ne veut bien sûr pas dire que ceux qui sont appelés à devenir enfants de
Dieu ne sont pas nés naturellement, comme tout un chacun; mais simplement que
cette naissance naturelle n’est pas suffisante pour avoir accès à
l’adoption comme enfants de Dieu: une autre naissance, spirituelle cette fois,
est nécessaire. Il faut être né de
nouveau en Jésus-Christ, la Parole divine éternelle qui s’est faite homme,
qui s’est incarnée dans l’histoire humaine; il faut être greffé en lui
par la foi, par la confiance qu’il est bien la source parfaite de la vie, afin
de vivre de sa vie qui est aussi la lumière des hommes.
La Parole éternelle qui est devenue homme nous invite à l’embrasser
par la foi. Jésus-Christ nous
assure que quiconque vient vers lui, ne sera ni rejeté, ni déçu...