47. COMMENT LIRE LA BIBLE?
Faut-il
lire la Bible de manière littérale ou non?
Voilà une question posée bien souvent, et à laquelle on répond le
plus souvent par la négative. Lire
la Bible de manière littérale n’aboutit qu’à un fondamentalisme
dangereux, il faut éviter cela à tout prix, pour ne pas tomber dans le
sectarisme. En fait, la question est
très mal posée, de manière totalement simpliste, et dès le départ elle
fausse le vrai débat. Pourquoi
cela? Tout simplement parce qu’on
trouve dans la Bible des genres littéraires très différents qui demandent
chacun à être lus en respectant leur nature propre.
On y trouve par exemple des paraboles, comme celles que Jésus a racontées
à son auditoire, dont on sait très bien qu’elles sont racontées pour
illustrer un point d’enseignement précis.
Même un enfant comprend cela. Il
y a des passages poétiques qui sont des chants de louange (par exemple les
psaumes) et qui doivent être lus et compris avec cette intention.
Prenez par exemple le psaume 23 dont je vous lis le début:
L’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien.
Grâce à lui, je me repose dans des prairies verdoyantes, et c’est lui
qui me conduit au bord des eaux calmes. Il
me rend des forces neuves, et, pour l’honneur de son nom, il me mène pas à
pas sur le droit chemin. Cette
poésie repose sur l’analogie, voire la métaphore, entre Dieu et un berger
qui guide son troupeau de manière sûre, l’amenant dans des lieux calmes où
il peut se restaurer. On n’a pas
besoin d’avoir fait de grandes études littéraires pour saisir cette
analogie. Le point important à
saisir, c’est que Dieu prend soin de ceux qui mettent leur confiance en lui,
et mettre sa confiance en lui c’est faire le bon investissement pour sa vie.
Quel sens cela aurait-il de dire: “Il ne faut pas lire ça de manière
litérale”? Au pire, cela
signifierait: “Ne croyez pas en ces balivernes, il n’existe pas de Dieu et
encore moins d’un Dieu qui prend soin de ses créatures”.
Mais de quel droit un tel jugement devrait-il me prescrire comment je
dois, moi, lire la Bible et la comprendre? Il
y a dans la Bible bien d’autres genres, des prophéties, des lois.
Prenez le 6e commandement: “Tu ne commettras pas de meurtre.”
J’imagine qu’il ne viendrait à personne l’idée de déclarer: Il ne faut surtout pas lire cela de manière litérale.
Bien sûr qu’il faut prendre ce commandement, comme les autres, de manière
litérale, au sens où il ne se donne pas à lire comme une parabole ou un poème!
Il en va de même des parties historiques de la Bible.
Prenons le début du second chapitre de l’évangile selon Luc, qui
commence le récit de Noël: En ce temps-là,
l’empereur Auguste publia un édit qui ordonnait le recensement de tous les
habitants de l’empire. Ce
recensement, le premier du genre, eut lieu à l’époque où Quirinius était
gouverneur de la province de Syrie. Il
est évident que Luc fournit ici à ses lecteurs des indications historiques
relatives aux circonstances de la naissance de Jésus, il en précise l’époque
au
moyen d’un événement historique particulier, un recensement ordonné par le
premier empereur romain, alors qu’un tel était gouverneur de la province
romaine dont dépendait la Judée d’alors.
Vous pouvez vous demander, à l’aide d’autres éléments historiques
connus, à quelle date ce rencensement a eu lieu, et si Luc nous donne une
indication historique fiable, mais vous ne pouvez pas douter que son intention
est de placer le récit de la
naissance de Jésus dans un cadre historique, et non mythologique ou poétique.
Là aussi vous ferez une lecture litérale du texte, tel qu’il se donne
à lire. Vouloir le déchiffrer
comme un poème, une prophétie ou
un commandement aboutirait à effectuer un contresens monumental.
Le plus important, dans tout cela, est de comprendre que quel que soit le
genre litéraire employé, la Bible demande toujours de ses lecteurs une lecture
en relation avec Dieu dans le fil de ce tout qu’elle nous rapporte, une
lecture qui prend en compte le fil conducteur de ce que Dieu nous transmet.
Or, ce fil conducteur aboutit à Jésus-Christ.
Manquer le Christ, c’est manquer totalement ce qui fait l’unité de
ce livre extraordinaire rédigé au cours de plusieurs siècles, oui c’est
manquer son point focal. Ceux qui au
contraire ont rencontré Jésus-Christ, n’ont jamais eu à le regretter quant
à eux!