49.
PROUVER L’EXISTENCE DE DIEU
Pour
la plupart des gens, Dieu c’est la grande inconnue de l’équation de la vie.
On ne peut pas vraiment écarter, éliminer cette inconnue, mais en même
temps on ne veut surtout pas l’identifier car cela créerait une confrontation
directe avec l’auteur de notre vie. Il
est donc essentiel de lui conserver son statut d’inconnue en s’appuyant sur
toutes sortes de prétextes: il y a tant de religions diverses prétendant détenir
la vérité, aucune ne peut certainement avoir entièrement raison, et puis,
voyez un peu tous les crimes qui ont été commis au nom des religions organisées
et de leurs clergés... Donc chacun
peut bien intérieurement avoir ses propres idées et croyances, mais il faut
surtout que cela reste une affaire purement personnelle et privée.
Surtout, pas de dogmatisme, pas de doctrine définie, car Dieu, cette
grande inconnue de la vie, doit
rester telle: personne ne peut prétendre le connaître, et encore moins vouloir
partager ses croyances avec d’autres. Le
tout, naturellement, est exprimé avec la plus grande vigueur et le plus grand
dogmatisme imaginable, dans la certitude quasi absolue que ceux qui ont adopté
cette position ne sauraient être contredits...
Cette manière de s’exprimer prouve d’ailleurs que bien souvent même
les plus féroces agnostiques sont
animés de très grandes certitudes, qu’ils n’hésitent pas à exporter
aussi largement que possible avec un grand zèle missionnaire...
Un
des arguments massues répétés a l’envi, est qu’on ne peut prouver
l’existence de Dieu, et que tous ceux qui ont tenté de le faire, s’y sont
cassé les dents. Je voudrais
aborder la question sous un angle légèrement différent et poser très sérieusement
la question suivante: peut-on prouver - au sens fort du terme - l’existence de
l’univers? Eh bien personnellement
j’en doute: car l’univers, dont je ne remet pas un moment en cause
l’existence, ne se donne pas comme quelque chose qui peut-être prouvé.
Il est là, je m’y trouve, nous l’acceptons comme tel, nous
souhaiterions peut-être y changer beaucoup de choses, mais enfin bien malin
celui pourrait avancer une preuve logique irréfutable de son existence autre
que: voyons, c’est évident, puisque vous parlez, sentez, entendez, pensez,
touchez, c’est bien la preuve que l’univers existe...
Car le fait que je pense, parle, entende, sente ou touche me concerne
sans doute, mais ne constitue pas en tant que tel la preuve de l’existence de
l’univers, et je ne suis pas, moi, l’univers.
Sans pousser plus loin cette réflexion, qui peut étre débattue plus
avant, tournons-nous vers la toute
première phrase de la Bible, au début du livre de la Genèse:
Au commencement, Dieu créa le ciel
et la terre. Affirmation toute simple qui sous-tend le reste de la Bible.
Par exemple, le psaume 19, ce magnifique poème de sagesse, commence en déclarant:
Les cieux racontent la gloire de Dieu, et
l’étendue céleste annonce l’oeuvre de ses mains.
Dieu et l’univers existent dans un rapport particulier, dans une
relation entre un Créateur éternel et l’oeuvre qu’il a créée, celle-ci témoigne
de l’activité et de la gloire du Créateur.
Oui, bien sûr c’est par la foi seulement que l’on comprend cette
relation, et c’est d’ailleurs ce que l’auteur de la lettre aux Hébreux,
dans le Nouveau Testament, déclare: C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par
la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est
visible. Oui, c’est par la foi
qu’on peut affirmer avec certitude, non pas: je
pense donc je suis, mais plutôt: Dieu
m’a créé, donc je suis.