GARDIENS DU JARDIN
Avec
l’explosion démographique que connaît l’humanité, avec la question de
l’exploitation et de la répartition des ressources naturelles entre les
nations, on peut bien dire que nous vivons un moment extrêmement critique de
l’histoire humaine. Beaucoup spéculent
même sur la survie de cette humanité, notamment en ce qui concerne la présence
en quantité suffisante d’eau pour tous les habitants de la planète d’ici
cinquante ans. Or, le patrimoine que le Créateur a accordé à ses créatures,
c’est sa Création, dont l’homme fait partie, et dont Dieu l’a institué dès
l’origine à la fois gardien et cultivateur.
La terre, ses ressources, son environnement, sont le bien dont l’homme
a été fait le gérant. Vous avez bien entendu: le gérant, et non le maître
et possesseur, encore moins le spoliateur ou le destructeur.
Je veux vous lire les paroles fondatrices de la Bible à cet égard. Au début
du livre de la Genèse, au chapitre deux, on lit ceci: L’Eternel
Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les
narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.
L’Eternel Dieu planta un jardin vers l’orient; l’Eden, le Pays des
Délices. Il y plaça l’homme
qu’il avait façonné. Et un peu plus loin on lit ce verset très
important, qui définit le mandat de l’homme dans la Création: L’Eternel
Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et
le garder. Entre ces deux
passages, la Genèse décrit l’abondance d’eau dans la contrée où se
trouve Eden, et l’abondance aussi en matériaux précieux (or, ambre parfumée,
onyx) sans parler des arbres fruitiers portant des fruits délicieux.
C’est sur cet environnement dont l’homme lui même est tiré, que
celui-ci doit veiller, tout en le cultivant.
Il doit le faire dans une relation d’obéissance avec le Créateur, à
qui appartient la Création. Cette
relation d’obéissance de la créature vis-à-vis du Créateur est exprimée
au moyen d’un commandement particulier, celui de ne pas toucher au fruit de
l’arbre du choix - ou de la connaissance - entre le bien et le mal, même si
cet arbre a la même apparence délicieuse que les autres.
Y porter la main en dépit du commandement divin serait justement
accomplir le mal en transgressant l’ordre du Seigneur.
Avec la rupture de l’alliance qui intervient peu après, en raison de
la transgression commise par le premier couple, intervient le commencement de
tous les désordres, de tous les maux qui affectent non seulement l’homme et
la femme dans leur relation inter-personnelle, mais la nature tout entière:
elle est livrée aux ronces, aux désordres de toute sorte, à une sorte de
lutte pénible entre elle-même et l’homme. Cela signifie-t-il que le mandat
originel confié à l’homme et à la femme s’en trouve annulé?
Non. Car au chapitre neuf la Genèse souligne que l’image de Dieu en
l’homme - image qui définit son mandat - n’a pas été abolie, aussi déformée
soit-elle.
Qu’est-ce
que cela veut dire pour l’humanité aujourd’hui?
Et bien, que la protection de l’environnement, à savoir prendre soin
des ressources naturelles en se souvenant que l’homme n’est pas le maître
de la planète et du monde (comme il a si souvent tendance à le croire) reste
plus que jamais d’actualité. On
doit tendre aussi fermement que possible à cette protection. Car, comme nous le
rapelle le psaume 24: La terre et ses
richesses appartiennent à l’Eternel. L’univers est à lui avec ceux qui
l’habitent!