77. DONNE NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN QUOTIDIEN
Notre Père qui es
aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté
soit faite sur la terre comme au ciel, donne nous aujourd’hui notre pain de ce
jour. Est-ce que
demander à Dieu de pourvoir à notre nourriture quotidienne et à nos autres
besoins physiques ou matériels veut dire que nous n’avons pas la
responsabilité de pourvoir à notre subsistance par notre propre travail?
Bien sûr que non. Car dès
le début de la Bible, Dieu donne à l’homme un mandat: celui de travailler,
de cultiver le jardin, et, même après la rupture intervenue entre l’homme et
Dieu, ce mandat demeure: l’homme doit travailler et gagner son pain à la
sueur de son front, dans un environnement qui entre-temps lui est devenu
hostile. Cependant, même dans cet
état dégradé, malgré les difficultés qui se présentent, les accidents de
toutes sortes, c’est en fin de compte Dieu lui-même qui pourvoit aux besoins
de l’homme: il bénit le travail qui s’effectue sous son regard par ceux qui
reconnaissent pleinement que Dieu
est bien celui qui pourvoit. Obéir
à sa Loi, aux normes qu’il a révélées, contribue certainement à atténuer
les effets négatifs de la malédiction intervenue dans la relation entre Dieu
et les hommes, entre les hommes et leur environnement.
Écoutez comment est formulé le quatrième commandement, qui concerne le
repos hebdomadaire: Souviens-toi du jour
du sabbat, pour le sanctifier. Tu
travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.
Mais le septième jour est le sabbat de l’Eternel ton Dieu.
Parallèlement au commandement concernant le repos, il y a un
commandement concernant le travail: Tu
travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.
Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul reprend certains membres
de l’Eglise de Thessalonique, en Grèce, qui restaient oisifs et ne
cherchaient pas à travailler car ils s’attendaient à une fin imminente des
temps. Dans la seconde lettre qu’il leur adresse, Paul leur écrit: Vous
savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n’avons pas vécu
parmi vous dans le désordre; mais, dans le labeur et dans la peine, nous avons
travaillé nuit et jour pour n’être à la charge de personne.
Et il ajoute plus loin: Car
lorsque nous étions chez vous, nous vous recommandions ceci:
si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.
Donc, obéir à Dieu consiste à chercher à subvenir à sa propre
subsistance. Ce n’est pas de
l’Etat Providence si cher à nos contemporains et tellement débilitant que
doit nous venir notre pain quotidien, c’est de la bénédiction de notre
travail et de nos efforts par Dieu lui-même qui a créé l’homme pour qu’il
travaille de manière ordonnée dans la Création, et qu’il puisse ainsi jouir
des fruits de son travail. Donne
nous aujourd’hui notre pain de ce jour. C’est-à-dire: Veuille pourvoir
à tout ce qui nous est nécessaire pour notre existence afin que nous
reconnaissions que tu es la source unique de tout bien et que, sans ta bénédiction,
ni nos soins, ni nos travaux, ni même tes dons ne nous profiteraient; et
qu’ainsi nous détournions notre confiance de toutes les créatures pour ne la
placer qu’en toi.