78. PARDONNE NOUS NOS OFFENSES

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé.  La cinquième demande du Notre Père, la prière enseignée par Jésus à ses disciples, concerne le pardon des offenses.  C’est une double demande: le croyant sincère reconnaît d’abord ses fautes, ses offenses envers son Créateur, le Dieu saint et éternel. N’oublions pas que la première demande du Notre Père est: Que ton Nom soit sanctifié, c’est-à-dire: que la perfection de ta personne divine, de tes oeuvres, de ta volonté, soit reconnue et appliquée dans notre vie.  Et là, bien sûr, si nous sommes un tant soit peu honnêtes et lucides sur nous-mêmes, nous nous apercevons bien vite que nous sommes totalement déphasés par rapport à cette exigence de pureté.  Impossible par nous-mêmes de remplir parfaitement, comme il se doit, les exigences de la Loi divine.  Oh, bien sûr, la grande excuse des humains c’est toujours de dire: oui, je sais, je ne suis pas parfait, je suis simplement humain, c’est ma nature, il ne faut pas trop m’en vouloir. Et puis j’avais mes raisons pour agir de telle ou telle sorte, il faut me comprendre.  Même les plus grands criminels avancent souvent ce type d’argument. Ces excuses ne tiennent pas la route en présence du Dieu parfaitement saint.  Car il demande des comptes.  Mais il offre son pardon à ceux qui reconnaissent avec humilité les offenses qu’ils commettent journellement contre lui et contre leur prochain. Jésus apprend à ses disciples à demander ce pardon comme une chose absolument vitale, sans laquelle aucune réconciliation avec notre Père qui est aux cieux n’est possible.  C’est du reste lui-même qui est l’agent de ce pardon, puisqu’en tant que Fils éternel de Dieu il a pris sur lui-même, sur la Croix de Golgota, tout le poids de nos offenses, il en a payé le prix complet au prix de sa vie et de l’enfer qu’il a vécu à notre place.  Et souvenez-vous des paroles qu’il a eues vis-à-vis de ceux qui le crucifiaient: Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.  Demander le pardon à Dieu pour nos offenses, implique d’être prêt à pardonner ceux qui nous ont offensé.  Reconnaissons-le, c’est peut-être une des choses les plus difficiles à faire dans la vie. Les offenses dont on a été la victime, les torts qu’on a subits de la part d’autres, peut-être même de gens très proches de nous, peuvent parfois nous sembler impardonnables.  Les blessures qu’on porte au dedans de soi sont souvent terriblement profondes.  L’exigence du pardon des autres peut provoquer en nous une lutte intérieure intense, peut-être pendant des années. Mais ce pardon est la condition d’une paix intérieure restaurée. Si Dieu nous a remis notre dette en matière d’offenses, et cette dette est immense, alors il faut que nous remettions aux autres leurs dettes vis-à-vis de nous-mêmes.  L’apôtre Paul écrit aux chrétiens de Rome cette petite phrase qui devrait nous faire bien réfléchir: Ne sois pas vaincu par le mal, mais vainqueur du mal par le bien. Alors comment paraphraser la cinquième demande du Notre Père?   Comme ceci: à cause du sang du Christ, veuille ne pas nous imputer, à nous pauvres pécheurs, toutes nos fautes et le mal qui nous est attaché; donne-nous également de trouver en nous ce témoignage de ta grâce: la ferme résolution de pardonner de bon coeur à notre prochain.