93. LE VRAI MIROIR (2)

Un passage de la lettre de l’apôtre Jacques, dans le Nouveau Testament, nous parle d’un miroir très particulier, qui nous permet de nous connaître pour qui nous sommes véritablement, et pas pour ce que nous pensons, ou voudrions être. Je vous lis, les versets 22 à 25 du premier chapitre de cette lettre: Pratiquez la parole et ne l’écoutez pas seulement, en vous abusant de faux raisonnements.  Car si quelqu’un écoute la parole et ne la pratique pas, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé, s’en va et oublie aussitôt comment il est.  Mais celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui persévère, non pas en l’écoutant pour l’oublier, mais en la pratiquant activement, celui-là sera heureux dans son action même.

C’est dans le miroir de la Parole inspirée par l’Esprit de Dieu que nous pouvons apprendre qui nous sommes et comment nous devons nous conduire.  Car lorsque nous prenons notre propre personne comme point de départ pour savoir qui nous sommes, nous ne contemplons pas un miroir parfaitement poli (comme l’est la loi parfaite de Dieu) mais au contraire nous nous contemplons dans un miroir brisé en mille pièces.  Le miroir s’est brisé dans une Chute désastreuse…  Et personne n’a jamais été capable de détecter son image de manière satisfaisante dans un miroir brisé!  Au mieux, on peut apercevoir quelques reflets de notre image dans un miroir brisé.  Et d’une certaine manière, des sciences telles que la psychologie, la sociologie ou l’anthropologie, peuvent ici ou là nous offrir quelques reflets de connaissance sur nous-mêmes.  Mais pas davantage.  A l’opposé, le miroir parfait de la Parole de Dieu nous donne une image fidèle de qui nous sommes réellement. Alors pourquoi la majorité des gens ne veulent tout simplement pas s’en servir et s’y regarder ?  Tout simplement parce qu’il ne leur envoie pas l’image souhaitée, celle que leur ego boursouflé voudrait bien y trouver, même si c’est un gros mensonge.  D’une certaine manière, nous sommes tous comme la méchante reine dans l’histoire de Blanche Neige. Nous demandons au miroir que nous avons-nous-même fabriqué – même s’il est brisé du reste – qu’il nous dise que nous sommes la plus belle des créatures dans tout le royaume.  Et le pire c’est que nous croyons volontiers nos propres mensonges à cet égard.  A quelles pauvres illusions ne sommes-nous pas livrés… Mais à qui la faute?  Le vrai miroir, lui, ne ment pas, il ne trompe pas sur notre véritable état.  Il fait un diagnostic correct sur notre condition déchue, que cela nous plaise ou non.  Mais il fait davantage encore: il restaure en nous l’image de la personne que Dieu a faite de nous: des hommes et des femmes qui pratiquent sa Parole, et qui petit à petit retrouvent leur identité originelle et à travers cela, un sens à leur vie.