COMMENT PRIER DIEU (2)

Comment prier Dieu?  Voilà le thème qui nous occupe aujourd’hui, et que nous avons abordé la fois précédente.  Nous avons vu qu’il est non seulement possible de s’adresser à Dieu personnellement, mais que Dieu lui-même, qui se présente à nous comme un Père céleste, nous le demande.  Il rend même cette communication possible par le biais, ou la médiation, de son Fils Jésus-Christ, qui nous sert d’avocat auprès de lui.  Et son Esprit Saint porte aussi nos faibles prières devant son trône de grâce.

Pourtant, prier Dieu de manière spirituelle, requiert une attitude correcte, attitude faite à la fois d’humilité et de confiance.  Un des textes bibliques que nous avons lus ensemble la dernière fois, texte tiré de la lettre de Paul aux Chrétiens de Rome, au chapitre 8, souligne que nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, c’est pourquoi “l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables, et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit:  c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.”

Mais alors, si nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, faut-il faire connaître nos requêtes à Dieu?  Est-il mauvais de demander certaines choses précises à Dieu dans notre prière?  Non, certainement pas, si cependant nous le demandons dans l’attitude requise:  une attitude d’humilité qui non seulement accepte la volonté de Dieu, mais demande activement que cette volonté soit faite.  On ne peut prier de manière arrogante, comme si l’on pouvait extorquer à Dieu quoi que ce soit, à forces de paroles et de répétitions lassantes.  Le même apôtre Paul, dans sa lettre aux chrétiens de la ville de Philippes, nous décrit, et prescrit, l’attitude correcte que nous devons avoir (4:6):  Ne vous inquiétez de rien; mais en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes.  Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Christ-Jésus.  Paul, dans ce passage, nous indique aussi le fruit d’une prière sincère et accompagnée d’actions de grâces:  il s’agit de la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence.  En effet, les requêtes que nous présentons à Dieu, aussi motivées soient-elles de notre part, aussi conformes soient-elles à ce que nous savons de sa volonté, ne seront pas forcément exaucées de la manière que nous souhaitons.  Bien souvent, elles ne seront pas non plus exaucées dans les délais que nous aimerions fixer nous-mêmes.  Le plan de Dieu pour notre vie personnelle n’est pas forcément celui que nous avons en vue.  Notre patience sera maintes fois éprouvée, car le temps de Dieu n’est pas le temps des hommes.  A ses yeux, mille ans sont comme le jour d’hier, quand il passe, et comme une veille de la nuit, nous enseigne le psaume 90.  C’est pourquoi Paul a dit que nous ne savons pas ce qu’il convient de demander.  Car ce que nous demandons va bien souvent à l’encontre de ce que Dieu veut pour nous.  De plus, nos paroles sont loin d’être acceptables par elles-mêmes devant  Dieu.  Mais cela n’est désormais plus un obstacle, puisque, comme nous l’avons vu, l’Esprit de Dieu pallie à cette faiblesse, et transmet devant Dieu notre prière en une langue acceptable pour lui.  Il intercède pour nous “selon Dieu” dit Paul, c’est-à-dire qu’il rend nos prières conformes à la volonté parfaite de Dieu, tandis que Jésus-Christ se fait aussi l’avocat de cette prière purifiée par l’Esprit. C’est d’ailleurs pourquoi nous pouvons terminer notre prière avec les mots “en Jésus-Christ”, ou “au nom de Jésus-Christ”, mentionnant par là que nous savons qui intercède pour nous auprès du Père, qui est notre seul médiateur et avocat. Dès lors, notre prière sera bien exaucée, même si ce n’est pas de la façon dont nous l’envisageons ou le souhaitons.  Elle sera exaucée au sens où elle confirmera le plan de Dieu pour notre vie.

Qui plus est, une prière sincère, qui accepte de se soumettre à la volonté de Dieu, ne manquera pas de recevoir cette paix de Dieu qui surpasse toute intelligence: l’intelligence humaine ne comprend la paix que comme la réalisation des désirs les plus profonds que l’on a.  Mais la paix de Dieu surpasse de loin cette notion, car elle est donnée même à ceux qui ne reçoivent pas ce qu’ils ont tant souhaité:  leurs pensées sont gardées en Jésus-Christ, et cela compte pour eux plus encore que l’exaucement de leurs désirs.

Le Seigneur Jésus, avant d’enseigner à ses disciples la prière que tous les Chrétiens connaissent sous le nom de “Notre Père” (car c’est avec ces mots qu’elle commence), a défini l’attitude que nous devrions avoir en priant:  pas d’extériorité destinée à faire impression sur les autres, pas d’hypocrisie tâchant de nous faire passer pour des gens très religieux, pas non plus de cris ou de hurlements (comme si le nombre de décibels émis par notre larynx pouvait faire grande impression sur le Dieu qui habite dans les cieux, et pourtant connaît exactement ce qu’il y a au plus profond de notre coeur).  Au contraire, Jésus nous prescrit une attitude recueillie, calme, empreinte de crainte confiante par laquelle nous pouvons commencer notre prière avec les mots:  “Notre Père, qui es aux cieux…”  Durant sa vie terrestre, Jésus s’est retiré dans des lieux à l’écart, loin des foules qui le suivaient partout, pour pouvoir prier Dieu, son Père.  Mais il a encore averti ses disciples au sujet de l’attitude qu’il convient d’avoir dans la prière: En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.  Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.

Il y a une grande différence entre multiplier de vaines paroles, et faire connaître à Dieu nos demandes par la prière et la supplication, avec des actions de grâces.  Dans le premier cas on parle à tort et à travers, on s’excite soi-même, on répète interminablement les mêmes phrases, tandis que dans le second cas on prie dans une attitude de dépendance totale marquée par l’humilité et la reconnaissance à la fois.  On attend vraiment son secours de Dieu, dans la confiance d’une foi vraie.  Écoutez ce qu’écrit l’apôtre Jacques à ses lecteurs dans la lettre qu’il leur adresse:  Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui donne à tous libéralement et sans faire de reproche, et elle lui sera donnée.  Mais qu’il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève.  Qu’un tel homme ne pense pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur:  c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies.”  Ce texte de la lettre de Jacques, dans le Nouveau Testament, nous dit non seulement que douter lorsqu’on prie, c’est assurément se priver de l’exaucement de Dieu, mais il nous indique aussi ce qu’il convient de demander en priorité à Dieu:  une véritable sagesse, inspirée par son Esprit.  Voilà un point très important:  nos requêtes devraient d’abord concerner ce qui peut nous rapprocher davantage de Dieu:  une vraie sagesse, l’amour et la connaissance de la vérité, des relations avec notre prochain conformes à la volonté de Dieu, la patience, le zèle.  Voilà ce qu’il convient de demander en priorité à Dieu.  Cela n’exclut pas des demandes matérielles particulières, pour autant qu’il ne s’agisse pas de notre egoïsme personnel, mais de ce qui nous permet de mieux servir Dieu, de mieux travailler au sein de son Royaume, là où il nous a appelés.

Une autre partie très importante de la prière est constituée par l’intercession:  intercéder, nous l’avons vu avec Jésus-Christ et le Saint Esprit, c’est prier pour d’autres que soi-même, présenter des requêtes à Dieu qui les concernent.  Jésus-Christ nous a appris ce qu’est l’intercession lorsqu’il a prié pour ses disciples, peu avant son arrestation, son procès et sa crucifixion.  Dans l’Évangile selon Jean, au chapitre 17, il prie de cette façon pour eux:  Je leur ai donné les paroles que tu m’as données; ils les ont reçues; ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d’auprès de toi et ils ont cru que tu m’as envoyé.  C’est pour eux que je prie.  Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’il sont à toi.  Notre intercession commence avec nos proches, nos frères et soeurs dans la foi.  En particulier, ceux d’entre eux qui souffrent à cause de leur foi, ceux qui sont persécutés (et il y a dans le monde beaucoup de chrétiens persécutés pour leur foi, même si les grands medias ne s’en font pas l’écho), ceux-là devraient faire l’objet de notre intercession particulière.  Car ils sont avec nous les membres du même corps, et leur souffrance témoigne de ce que ce corps souffre dans certains de ses membres.  Comment les autres membres pourraient-ils rester indifférents à cette souffrance? 

Notre intercession, pourtant, doit s’étendre plus loin qu’à ceux qui partagent la même foi que nous.  A un moment précis que nous venons d’évoquer, Jésus a prié en particulier pour ses disciples, qu’il confiait à son Père céleste, car ils allaient être investis d’une mission très spéciale après sa résurrection:  celle de proclamer l’Évangile.  La proclamation de cet Évangile de pardon et de grâce est destinée à s’étendre sur tout le genre humain.  Il nous faut donc aussi, dans notre intercession, prier que l’Évangile atteigne le plus grand nombre d’hommes et de femmes, afin que tout comme cela a été le cas pour nous, eux aussi soient amenés à la connaissance de Jésus-Christ, qui seul peut opérer leur salut.  Au second chapitre de sa première lettre à Timothée, Paul écrit ceci:  J’exhorte donc, en tout premier lieu, à faire des requêtes, prières, intercessions, actions de grâce, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui occupent une position supérieure, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et dignité.  Cela est bon et agréable devant Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.”  Comme vous le voyez, s’il faut prier pour tous les hommes, Paul mentionne une catégorie en particulier: les gouvernants, ceux qui ont reçu un mandat particulier d’autorité.  Car ce mandat ne provient pas d’eux-mêmes, (comme beaucoup croient trop souvent), ni même de la volonté du peuple, comme on aime à la proclamer haut et fort en notre époque moderne, mais en fin de compte de Dieu lui-même:  ils sont ses lieutenants sur terre, pour faire régner ordre et justice sans partialité ni corruption.  Et s’il faut prier pour eux (quelle que soit d’ailleurs leur conduite ou leur manière d’exercer cette autorité) c’est afin qu’ils reconnaissent d’où elle leur vient, afin aussi qu’ils l’exercent selon les normes posées par Dieu dans sa Parole.

La prochaine fois, nous continuerons cette série de quatre messages intitulée “Comment prier Dieu?”  Restez donc à l’écoute, et ne manquez pas de prier Dieu quotidiennement, selon la manière qu’il nous enseigne dans sa Parole.