DEMEURE TERRESTRE ET DEMEURE CÉLESTE 2 (2 COR. 5)

Comment devons-nous envisager la mort par rapport à la vie, amis auditeurs? C’est le thème de la méditation qui nous a occupé la fois passée, et que nous reprenons aujourd’hui, toujours à la lumière de la Bible, plus précisément de la deuxième lettre de Paul aux Chrétiens de Corinthe, au chapitre 5. Notre méditation, chers amis, ne peut prendre un sens que si nous acceptons de soumettre notre esprit à la vérité biblique, par la foi. Cela, des générations de chrétiens l’ont fait depuis deux mille ans, et ne s’en sont jamais trouvés déçus. La vie et la mort sont certainement les thèmes les plus fondamentaux qui puissent occuper l’esprit humain, mais si l’on peut spéculer à n’en pas finir sur de tels thèmes, où trouver une réponse certaine à nos questions les plus cruciales, voire les plus angoissées? C’est dans l’assurance que la Bible est une révélation vraie et digne d’être reçue avec une entière confiance que Foi et Vie Réformées vous propose de relire le passage en question de la lettre de Paul: “Nous savons en effet que si notre demeure terrestre, qui n’est qu’une tente, est détruite, nous avons dans les cieux un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite par la main des hommes. Aussi nous gémissons dans cette tente, désireux de revêtir notre domicile céleste par-dessus l’autre, si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus. Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dévêtir, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit. Nous sommes donc toujours pleins de courage et nous savons qu’en demeurant dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur, -car nous marchons par la foi, et non par la vue-, nous sommes pleins de courage et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur. C’est pour cela aussi que nous mettons notre point d’honneur à lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien soit en mal.” Nous avons vu la dernière fois que Paul souhaite ardemment ne pas être exposé à la mort physique, qu’il envisage comme un état de nudité devant Dieu. Ce qu’il désire par-dessus tout, c’est que le retour promis du Seigneur Jésus-Christ s’effectue de son vivant, afin qu’il soit immédiatement revêtu du corps glorifié et incorruptible, semblable à celui de Jésus-Christ après sa résurrection. Ainsi, il n’aura pas à apparaître nu devant Dieu, mais entrera immédiatement dans cette demeure céleste impérissable, qui contraste avec la tente terrestre destinée à être démontée, et qui est notre corps présent.

Il y a pourtant, dans les paroles de Paul que nous venons de lire, bien plus que soupirs et gémissements devant la nudité totale que représente la mort: même si nous gémissons aussi avec Paul car nous aussi nous souhaitons ardemment être transformés dès maintenant, en tant que croyants nous ne ne vivons pas comme des gens qui n’ont pas d’espoir. Le fait que Dieu ait donné Son Esprit comme prémices de sa promesse à ses enfants, nous est d’un réconfort sans pareil. En Jésus-Christ et par son Esprit, Dieu se donne à nous afin de nous assurer que ce qu’il a promis s’effectuera vraiment. Au plus profond de notre coeur, le Saint Esprit témoigne que Dieu lui-même nous a formés pour nous faire habiter dans cette demeure céleste. C’est bien ce que nous lisons au verset 5 de notre texte: “Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit”. Or la Parole de Dieu ne crée pas seulement le réconfort, mais aussi le courage. Dans ce passage, Paul dit à plusieurs reprises que nous ne perdons pas courage, mais qu’au contraire nous demeurons remplis de courage. En fait, la promesse de Dieu concernant notre demeure céleste est si ferme et si formidable, qu’un grand changement intervient dans le discours de Paul: les soupirs et les gémissements que la pensée de la mort nue amène avec elle, font place à une attitude toute différente. Lisons le verset 8 à nouveau, chers auditeurs: “Nous sommes donc toujours pleins de courage et nous savons qu’en demeurant dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur, -car nous marchons par la foi, et non par la vue-, nous sommes pleins de courage et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.” La tente terrestre constituée par notre corps ici-bas, tente destinée à être démontée, à disparaître, n’est pas la perspective finale sur la vie véritable. Il existe en effet une perspective bien meilleure! Comparez alors la différence d’attitude qui existe entre les croyants et les non-croyants: les non-croyants sont perpétuellement en train de rechigner contre Dieu, d’une manière ou d’une autre. Comme ils savent qu’ils devront mourir, ils placent toute leur énergie dans cette vie présente, comme si elle pouvait leur donner toute la satisfaction qu’ils en attendent, comme si tout le bonheur qu’on peut espérer devait leur être accordé ici et maintenant. Et pourtant, dans cette quête frénétique de satisfaction, de pouvoir, de richesses ou de plaisirs, ils se rendent bien malheureux et font naufrage de manière tragique. En contraste, les vrais croyants vivent pleins de courage, même au milieu de circonstances éprouvantes, ils n’ont pas peur de la mort car ils possèdent une espérance meilleure. Ils savent aussi fort bien, comme Paul l’écrit dans sa première lettre aux Corinthiens, que “ce qui est corruptible ne peut pas hériter de l’incorruptibilité.”

En fin de compte, cette satisfaction spirituelle véritable fait que Paul ne concentre plus ses pensées sur ce que lui désire, mais sur ce que Dieu veut pour lui. La promesse incomparable de Dieu, qu’il scelle en nos coeurs par son Saint Esprit, fait que le centre de nos pensées change de direction. Comment pourrions-nous douter de notre espérance, puisqu’elle est scellée en nous par le Saint Esprit de Dieu? Ce qui compte maintenant, c’est ce que Paul affirme au verset 9: “C’est pour cela aussi que nous mettons notre point d’honneur à lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions.” La vie d’un chrétien n’est pas centrée sur la mort, mais bien plutôt sur la vie. Que ce soit ici, sous cette tente terrestre, ou là, revêtu de notre demeure céleste et éternelle, le centre de notre vie doit être l’obéissance à Dieu, en pleine communion avec lui. Il est bien vrai qu’une telle obéissance fait encore l’objet d’un combat en nous. Pourtant nous recevons encore une consolation lorsque nous voyons comment des croyants meurent dans le Seigneur après avoir persévéré jusqu’au bout: leur exemple est là pour nous montrer qu’une telle persévérance n’est pas impossible. Le même Esprit qui a scellé en nous la promesse d’une demeure céleste, nous mènera aussi vers cette obéissance. Oui, amis auditeurs, aussi pénible soit-elle pour nous, la mort de croyants dans la foi reste un signe extraordinaire de l’amour de Dieu, qui reste fidèle à son Alliance. Nous sommes faits témoins de ce qu’il accomplit son oeuvre en nous, en dépit de notre faiblesse naturelle. La puissance de Dieu se manifeste dans les êtres faibles que nous sommes. C’est pourquoi, comme Paul l’a dit, c’est en Dieu seul que nous pouvons nous glorifier, c’est-à-dire trouver notre force, notre raison d’exulter et de nous savoir vainqueurs.

C’est en tant que vainqueurs que nous paraîtrons alors devant le siège du grand juge, Jésus-Christ, comme le dit l’apôtre à la fin du passage de sa lettre sur lequel nous méditons. Écoutons à nouveau ces paroles: “Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal.” Le croyant qui sait qu’en Christ il a déjà été pardonné, ne redoute plus ce jugement. Il progresse sur la voie de l’obéissance à la volonté de Dieu, sous la direction du Saint Esprit. Mais que dire des incroyants, des rebelles à Dieu, de tous ceux qui ne se repentent pas? Ne croyez pas, amis auditeurs, que votre vie s’écoule dans l’oubli, au fur et à mesure qu’elle se déroule, comme si tous nos actes, nos paroles et nos pensées, une fois accomplis ou prononcés, s’évanouissaient dans l’air, ou n’intéressaient que la mémoire d’autres hommes. Depuis le commencement de votre existence, chacun de vos actes est comme noté dans un livre de comptes, qui sera ouvert devant Dieu, et mis publiquement sous les yeux de tous. C’est là le message de la Bible, la Parole de Dieu, et il ne sert à rien de tenter de l’éluder. Dieu est Dieu, et il exerce sa justice divine. Nous rendrons compte de tout ce que nous avons fait dans notre corps, soit en bien, soit en mal. Mais le temps de notre vie terrestre, de notre passage sous la tente, est le temps de la patience de Dieu. Il est encore temps de se repentir, de se mettre à l’écoute de la volonté de Dieu, de se mettre au bénéfice de sa Grâce et de son pardon manifestés en Jésus-Christ. Au jour du départ final, au jour où votre tente terrestre sera démontée, quand vos fonctions organiques vitales auront cessé de fonctionner, il sera trop tard pour entreprendre quoi que ce soit. C’est maintenant le moment d’être réconcilié avec Dieu; c’est maintenant le temps d’entrer dans l’espérance de la demeure éternelle qu’il a préparée pour tous ceux qui croient et espèrent en lui, en s’efforçant de lui obéir sous la conduite de son Esprit.