LA JUSTICE SELON DIEU (2)

Nous avons conclu notre dernière émission, qui nous parlait de la justice selon Dieu, en pointant le doigt sur la manifestation la plus personnelle de la justice de Dieu:  la personne de Jésus-Christ, le Fils incarné.  Reprenons ensemble cet aspect essentiel de la Révélation de Dieu, qui constitue le premier point de notre émission.  Tous les chrétiens sincères croient que s’ils peuvent apparaître comme justes aux yeux du Dieu Saint, ce n’est guère par leurs mérites personnels, mais par Sa Grâce seulement.  L’étendue de la corruption qui atteint la race humaine, et avec elle la Création toute entière, est telle qu’aucun acte purement humain ne saurait réduire cette corruption à néant, quelque gigantesque que soit l’effort entrepris.  Dieu seul, par Sa Grâce toute-puissante, conserve Sa Création des effets destructeurs du péché.  C’est Lui aussi qui offre le seul remède à l’odeur de mort qui nous entoure et dont nous serions autrement la proie.  Ce remède c’est la personne de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.  Depuis deux mille ans, tous les Chrétiens qui reconnaissent la Bible comme Parole inspirée par l’Esprit même de Dieu, confessent que seul le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ, accompli une fois pour toutes à Golgotha, leur sert de justice parfaite devant Dieu.  Cela signifie d’abord que Dieu réclame une justice parfaite de quiconque doit se tenir vivant devant Lui.  Il exige l’absence de toute macule, de tout écart par rapport à la Loi et la Volonté divines, il demande la purification parfaite de notre condition de pécheur.  En un mot, une sainteté qui reflète la sainteté même de Dieu.  Qui d’entre nous pourrait se targuer d’une telle perfection?  Qui saurait se tenir devant le Dieu Saint sans être immédiatement rejeté hors de sa présence dans les ténèbres éternelles, et ce par un décret de Sa justice parfaite?  C’est là un point de la doctrine chrétienne qui indispose beaucoup de non-croyants:  certains se déclarent parfois prêts à accepter l’idée d’un Dieu d’amour mais ne peuvent se résoudre à ce que ce même Dieu exige une parfaite justice de Ses créatures et leur demande des comptes.

Mais pour comprendre ce qu’est la justice de Dieu , il nous faut aussi comprendre ce qu’est Sa sainteté.  Car l’une ne va pas sans l’autre.  Le prophète Esaïe, dans une vision rapportée au chapitre 6 du livre qui porte son nom, dans l’Ancien Testament, en fit l’expérience extraordinaire.  Il se trouva transporté en vision dans le Temple de Jérusalem.  Ecoutez:  L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple.  Des séraphins se tenaient au-dessus de Lui; ils avaient chacun six ailes: deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler.  Ils criaient l’un à l’autre et disaient:  Saint Saint Saint est l’Eternel des armées!  Toute la terre est pleine de sa gloire!  Les soubassements des seuils frémissaient à la voix de celui qui criait, et la maison se remplit de fumée.  Alors je dis:  Malheur à moi!  Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées.  Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une braise qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes.  Il en toucha ma bouche et dit:  Ceci a touché tes lèvres:  ta faute est enlevée, et ton péché est expié.”  Au chapitre 64 de ce même livre du prophète Esaïe, nous lisons encore:  Mais tu t’es indigné parce que nous avons péché; nous sommes tous devenus comme un objet impur, et tous nos actes de justice sont comme un vêtement pollué; nous sommes tous flétris comme une feuille, et nos fautes nous emportent comme le vent.  Il n’y a personne qui invoque ton nom, qui se réveille pour s’attacher à toi:  car tu nous as caché ta face, et tu nous as laissé tomber en défaillance à cause de nos fautes.”

Amis auditeurs, l’Evangile, qui est Bonne Nouvelle, nous annonce qu’afin de remédier à notre propre incapacité à apparaître purs et sanctifiés devant Dieu, Il a Lui-Même fait une provision suffisante en la personne de Son Fils éternel, Jésus-Christ.  La perfection divine de Christ, Sa sainteté et Sa justice ont été offertes pour nous, afin que nous puissions vivre éternellement devant Dieu, rachetés, rendus justes, justifiés.  C’est donc de la manière suivante qu’a été manifestée la justice de Dieu vis-à-vis de ses créatures tombées dans la désobéissance:  d’abord parce qu’en Jésus-Christ nous pouvons contempler le Dieu juste et parfait venu habiter parmi nous;  ensuite parce que nous savons par la foi que ce même Jésus-Christ a offert au Père, pour nous, sa justice et sa sainteté sur la croix de Golgotha.  Et Dieu les a agréées, car cette justice et cette sainteté venant de Son Fils Bien-Aimé Lui sont agréables.  Que nous est-il donc demandé?  Seulement l’acceptation reconnaissante de cette Grâce qui nous est faite, seulement une foi sincère qui porte des fruits de reconnaissance.  Pierre, le disciple de Jésus-Christ, écrit à ses lecteurs en introduisant sa seconde lettre par la salutation suivante:  Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ:  que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur.”  De son côté, l’apôtre Paul écrit aux chrétiens de la ville de Philippe (chapitre 3 verset 9):  Mon désir est d’être trouvé en lui [c’est-à-dire en Jésus-Christ] non pas avec une justice que j’aurais moi-même acquise en obéissant à la Loi, mais avec la justice qui vient de la foi en Christ et que Dieu accorde à ceux qui croient”.  Une autre traduction en français du même passage dit: (…) non avec une justice qui serait la mienne et qui viendrait de la loi, mais avec la justice qui est obtenue par la foi en Christ, une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi.”  Cela dit, la justice devant Dieu acquise par Jésus-Christ pour celui qui croit, ne reste pas sans porter des fruits.  Le même Paul écrivant aux chrétiens de la ville de Colosse leur dit (chapitre 1 verset 10):  Marchez d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous points de vue; portez des fruits en toutes sortes d’oeuvres bonnes et croissez dans la connaissance de Dieu.”  Ailleurs, dans la lettre aux chrétiens de Rome , il écrit (chapitre 6 versets 17 à 19):  Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine qui vous a été transmise.  Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.”  Et Paul ajoute:  De même que vous avez offert autrefois vos membres en esclaves à des passions dégradantes et immorales pour vivre une vie déréglée, de même offrez-les maintenant en esclaves à la justice pour mener une vie sainte.”  Il est donc clair, comme nous venons de le dire, que la justice de Dieu qui est imputée aux personnes ayant cru en Jésus-Christ, ne reste pas sans porter des fruits.  Mais quels sont donc les fruits de cette justice acquise pour les croyants?

Nous pourrions les nommer l’un après l’autre, en nous appuyant sur l’Ecriture Sainte, mais je préfère aujourd’hui me limiter à reprendre les notions de justice et d’injustice sur lesquelles nous avons médité lors de notre précédent message:  justice et injustice au niveau de l’Etat, des juges et des législateurs, des sociétés humaines.  Car encore trop de chrétiens pensent à la vie renouvelée en Christ de manière strictement personnelle, ou familiale, oubliant que toutes les sphères de la vie sont appelées à manifester la justice du Seigneur Jésus-Christ. 

L’exercice de la justice selon Christ dans la Création toute entière, retient avant tout la place centrale que Dieu le Père a accordée à son Fils Bien Aimé:  une place centrale non seulement dans l’oeuvre de la réconciliation, comme nous l’avons vu, mais aussi dans la Création elle-même puisqu’il en est le chef, le Souverain.  Ecoutez plutôt ce qu’énonce Paul, au début de sa lettre aux chrétiens de Colosse.  Il s’agit là d’un des passages du Nouveau Testament les plus explicites à ce sujet, une déclaration d’une portée sans égale:  Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.  Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés, pouvoirs,  Tout a été créé pour lui et par lui.  Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui.  Il est la tête du corps, de l’Eglise.  Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier.  Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude et de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.”

Oui, vous avez bien entendu.  La Bible affirme que celui-là même qui a été crucifié à Golgotha , de la manière la plus infâme, est le chef de la Création.  Il était présent au début, et reste le premier en toutes choses.  Et tout pouvoir, tout trône, toute juridiction, lui doit allégeance.  Aussi belle qu’une telle déclaration puisse sonner, quel rapport entretient-elle avec les injustices perpétrées dans notre monde, me demanderez-vous.  Et bien le rapport est le suivant:  aucun être humain, aucun pouvoir, aucune institution aussi élevée qu’elle puisse paraître aux yeux de ceux qui la servent ou qui l’ont instituée, n’a le droit de réclamer pour soi une autorité absolue, comme s’il ou elle n’avait aucun compte à rendre à Jésus-Christ, l’image même du Dieu invisible, le premier-né de toute la Création.  Tout culte de la personnalité, tout régime totalitaire est en opposition directe avec Jésus-Christ Lui-Même.  Toute tentative pour placer un pouvoir quelconque au-dessus de la réalité toute entière, constitue une violation flagrante des droits de Jésus-Christ et de Sa Loi.  Ce pouvoir abusif peut être d’ordre familial, économique, politique, culturel, religieux, militaire, peu importe.  La source des injustices provient des abus de pouvoir, des personnes ou des domaines qui s’imposent au-dessus des autres comme s’ils constituaient eux-mêmes l’autorité ultime.  Leurs diktats ou leurs mécanismes internes prétendent dominer la vie toute entière des hommes, au mépris des autres personnes ou des autres sphères de l’existence.  Ce faisant, chacun, à sa manière, répète la faute du premier homme et de la première femme cédant à la séduction originelle du Tentateur:  Vous serez comme des dieux.”.  La justice de Dieu, amis auditeurs, a déjà jugé de tels abus.  Oui, la Parole de Dieu, qui reste d’une autorité et d’une actualité permanentes, les a déjà jugées.  Ce n’est qu’en apparence que ces injustices sont tolérées dans notre monde.  Car elles sont déjà tombées sous le jugement du décret divin.  La sentence a été prononcée, et n’attend que son exécution, à moins qu’une repentance radicale n’intervienne.  Lors de notre prochaine émission, nous reviendrons sur des exemples plus précis de ces abus qui à leur manière nient l’autorité ultime de Jésus-Christ sur la Création de Dieu.