LE LIEN INDISSOLUBLE DU MARIAGE
Au
cours de plusieurs émissions précédentes, “Foi
et Vie Réformées” vous a présenté une méditation sur le mariage
à la lumière de la Bible. D’abord
à la lumière de l’Ancien Testament, puis à la lumière du Nouveau
Testament. Ce sujet est si
important, si sensible aussi, que je souhaite y revenir aujourd’hui en
reprenant quelques éléments des émissions précédentes, et en y
ajoutant de nouvelles réflexions, toujours selon une perspective
biblique. En particulier nous
insisterons sur le fait que le mariage, institution créée par Dieu au
tout début de l’humanité, est destinée à demeurer en vigueur pendant
toute la vie des époux.
Le
mariage comme institution divine est de plus en plus critiqué à notre époque.
Le concubinage, l’amour
dit libre, les communautés dites ouvertes le remplacent dans bien des
sociétés. On prétend
qu’il faut trouver des types alternatifs de relation entre hommes et
femmes. Beaucoup de gens
soutiennent que le mariage a fait son temps, et qu’il représente une
forme dépassée de vie commune. Nous
soutenons au contraire que le mariage est tout sauf dépassé.
Ce n’est en aucun cas une trouvaille humaine qui peut être défaite
à volonté, encore moins jetée par la fenêtre.
Les croyants doivent accepter de se soumettre sans condition à ce
que dit la Parole de Dieu, qui a le dernier mot en ce qui concerne la vie
des hommes et la manière dont ils entrent en relation les uns avec les
autres. Au tout début,
lorsque Dieu a créé les cieux, la terre et tout ce qu’ils contiennent,
il a aussi créé le mariage. Dieu
a vu qu’Adam était seul et solitaire, et il lui a pris une côte afin
d’en faire une aide pour l’homme, et l’amener près d’Adam.
Le mot “aide” est tout sauf péjoratif, en ce qui concerne la
femme. Adam reçoit
un être tout à fait complet, un être à part entière comme lui,
elle aussi créée à l’image de Dieu.
La femme se trouve sur le même pied que l’homme.
Pourtant, la femme est différente.
Elle a des caractéristiques propres.
Elle est “femme”. Sur
le plan sexuel comme sur d’autres plans, elle diffère de l’homme afin
qu’elle puisse le compléter et le soutenir.
Un formulaire de mariage déclare ce qui suit:
“L’Évangile nous incite
à honorer l’état saint du mariage comme une institution qui n’est
pas fondée sur la volonté de la créature, mais enracinée dans le bon
plaisir de Dieu le Créateur”. Dans
l’Évangile selon Matthieu Jésus-Christ appelle cet acte créateur du
commencement une union provoquée par Dieu même.
Lorsque l’Ancien et le Nouveau Testament parlent du mariage, ils
se réfèrent souvent à la Création originelle. Les déclarations de Jésus-Christ
ou de l’apôtre Paul sur le mariage s’appuient toujours sur l’ordre
de la Création. Il est
important de garder cela à l’esprit, afin de se référer à une norme
sûre, en dépit de toutes les vagues qui nous assaillent constamment et
nous fragilisent en permanence.
La
relation qui unit un homme à une femme dans le mariage est donc globale
et comprend toutes les sphères de la vie: physique, émotionnelle, matérielle,
spirituelle, parentale etc. Il
n’y a pas de place pour une troisième personne dans une telle relation.
Ceci est clair si nous lisons les paroles que Dieu a prononcées
lorsqu’il a institué le mariage, et que nous lisons au tout début de
la Bible, au chapitre deux du livre de la Genèse:
“C’est pourquoi l’homme
quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme.
Et les deux deviendront une seule chair.” Dieu
lie ensemble un homme et une femme en faisant d’eux une double unité en
quelque sorte. C’est le lien
humain le plus étroit qu’on puisse imaginer.
L’apôtre Paul décrit cela en termes de mystère.
Or, bien que la polygamie soit mentionnée dans la Bible, car elle
était pratiquée, même par des serviteurs de Dieu, elle est contre la
volonté de Dieu. C’est après
la Chute du premier homme et de la première femme, après leur désobéissance
à l’ordre divin, que la polygamie apparaît, avec Lamech, un descendant
de Caïn. Résumons:
le mariage est depuis le début de la Création une institution de
Dieu. C’est Dieu lui-même
qui unit ensemble un homme et une femme dans le saint mariage.
Or,
depuis plusieurs décades, les lois sur le divorce se sont considérablement
libéralisées dans de nombreux pays.
Les statistiques montrent que depuis que ces lois ont été adoptées,
le nombre des divorces a considérablement augmenté. On devrait condamner
tout autant des mariages conclus à la hâte et sur un coup de tête, que
la dissolution trop facile du mariage.
De nos jours, beaucoup de couples se marient en gardant une porte
de sortie ouverte. Au fond
d’eux-mêmes ils ont la pensée suivante: “Si ça ne marche pas, nous
pourrons toujours divorcer”. Au
contraire, le point de vue d’un croyant devrait être:
“Il vaut mieux rester célibataire que d’envisager la
possibilité du divorce avant même d’être marié.”
La Bible envisage bien des cas où le divorce est possible (en cas
d’adultère par une des parties, en cas d’abandon du domicile
conjugal) car il existe des situations irrémédiables: la poursuite de la
vie par un conjoint trompé, abandonné
ou auquel il est fait violence ne doit pas être mise en jeu.
Mais cela reste toujours une rupture par rapport à l’ordre
initial bon et parfait institué par Dieu au commencement. On ne peut
transformer toutes ces dérives en normes acceptables, que soit
explicitement ou implicitement, par laxisme ou par pertes de repères éthiques.
Redisons-le, même dans l’état de Chute où se trouve l’humanité par
rapport à son Créateur, il nous faut toujours prendre position par
rapport à l’ordre bon et parfait voulu par Dieu.
Même, et surtout dans nos plus grandes faiblesses, nos actions,
nos décisions doivent se tourner vers sa Parole, et regarder à Jésus-Christ
qui l’a parfaitement incarnée.
Le
mariage est donc une communauté d’amour et d’alliance qui dure toute
la vie. L’homme et la femme
contractent cette alliance devant Dieu.
Elle implique une fidélité inconditionnelle, et est fondée sur
la foi, la confiance et l’amour mutuels.
Le dernier prophète dans l’Ancien Testament, Malachie (chapitre
2 verset 14) reprend le peuple de Dieu “parce
que, dit-il, l’Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que
tu as trahie, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton
alliance.” Dieu est donc
le témoin des promesses que se sont faites devant lui un homme et une
femme.
Il veille sur cette fidélité conjugale.
Il est le témoin qui agit comme garant de tous les aspects
juridiques du contrat de mariage. Le
mot “témoin” peut aussi signifier accusateur.
Là où l’homme ou la femme est infidèle, Dieu est le témoin
qui dénonce. Il témoigne
contre l’homme ou la femme qui a illégalement rompu l’alliance du
mariage. Mais le prophète
Malachie énonce quelque chose de plus en ce qui concerne l’infidélité
du peuple de l’Alliance. Le
Seigneur rappelle à chaque couple qu’au jour de leur mariage ils se
sont promis une fidélité totale et sans faille pour toute la durée de
leur vie.
Le
mot hébreu équivalent de “compagne” qu’utilise le prophète
Malachie, indique une personne qui partage toutes vos joies et vos peines.
Il ou elle peut être appelé à bon droit “ami(e)” dans le
sens le plus large du terme. Quant
à l’expression “femme de ton alliance”, en plus du fait que
l’alliance revêt un caractère durable et permanent, elle se réfère
aussi à l’alliance conclue entre Dieu et les hommes. L’alliance
du mariage est donc sainte et ne peut être brisée par une quelconque
infidélité. Un peu
plus loin, le prophète Malachie déclare:
“Car je hais le divorce, déclare
l’Éternel le Dieu d’Israël. Renvoyer
sa femme, c’est comme maculer de sang son propre vêtement en commettant
un acte de violence, déclare l’Éternel, le Seigneur des armées célestes.”
Bien que Moïse ait permis le divorce à cause de la dureté du
coeur du peuple de Dieu, comme le
dira plus tard Jésus-Christ à ceux qui lui poseront une question à ce
sujet, il est clair que le divorce n’entrait pas dans le plan de Dieu au
départ.
Il
existe un lien étroit entre les paroles de Malachie que nous avons lues,
et celles de Jésus dans l’Évangile selon Matthieu:
“Que l’homme ne sépare
donc pas ce que Dieu a uni.” Jésus
prend comme point de départ ce qui était au commencement.
Il ne s’appuie pas sur la dureté du coeur du peuple, ni sur Moïse,
mais sur la Création, sur la volonté originelle de Dieu qui devrait être
respectée et obéie au cours de tous les âges.
Car puisqu’il est celui qui institue le mariage, le maintient, et
aussi celui qui amène un homme et une femme l’un vers l’autre,
c’est son honneur qui est atteint lorsqu’un couple divorce.
Cependant, Jésus fait une exception en cas d’adultère.
Lisons ensemble ces paroles de Jésus-Christ dans le sermon sur la
montagne, au chapitre 5 de l’Évangile selon Matthieu, verset 31 et 33:
“Il a aussi été dit: Si
quelqu’un divorce d’avec sa femme, il doit le lui signifier par une déclaration
écrite”. Eh bien, moi je
vous dis: Celui qui divorce
d’avec sa femme –sauf en cas d’infidélité- l’expose à devenir
adultère, et celui qui épouse une femme divorcée commet lui-même un
adultère.” Un mariage où
l’adultère a sa place, est en fait déjà brisé par l’infidélité
conjugale. Le divorce et le remariage du conjoint qui est resté fidèle
est possible. L’infidélité
conjugale est en fait déjà l’équivalent du divorce.
Il est important de se rappeler que pour Jésus l’adultère est
liée à l’acte de divorcer et de se remarier.
L’apôtre
Paul suit de près l’enseignement de Jésus sur le divorce.
Il maintient le caractère indissoluble du mariage pendant toute la
durée de vie des conjoints lorsqu’il déclare, dans sa lettre aux Chrétiens
de Rome, au chapitre sept: Une femme mariée est liée par la loi à son mari tant que celui-ci est
en vie. Mais s’il vient à
mourir, elle est libérée de la loi qui la liait à lui.
Donc, si, du vivant de son mari, elle appartient à un autre homme,
elle sera considérée comme adultère.
Mais si son mari meurt, elle est affranchie de cette loi et peut
donc appartenir à un autre, sans être adultère.”
Et dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe,
chapitre sept, versets dix et onze, il déclare ceci:
“Quant aux couples chrétiens,
voici ce que j’ordonne, ou plutôt ce que le Seigneur lui-même leur
commande: “Que la femme ne
se sépare pas de son mari. Au
cas où elle en serait séparée, qu’elle reste sans se remarier ou
qu’elle se réconcilie avec son mari.
Le mari, de son côté, ne doit pas quitter sa femme.”
Et juste après, Paul s’adresse aux couples dont l’un des
conjoints est croyant, mais l’autre ne l’est pas:
“Si un frère qui s’est converti et est devenu chrétien est marié
avec une femme non-croyante, et qu’elle consente à rester avec lui,
qu’il ne la quitte pas. De même
si une femme a un mari non-croyant et qu’il consente à rester avec
elle, qu’elle ne le quitte pas. Car
du fait de son union avec sa femme, le mari non-croyant est proche de
Dieu, et de même, du fait de son union avec son mari chrétien, la femme
non-croyante est proche de Dieu. Autrement
leurs enfants seraient exclus de la présence de Dieu, alors qu’ils sont
proches de Dieu. Mais si le
conjoint non-croyant est déterminé à demander le divorce, eh bien
qu’il le fasse; dans ce cas le frère ou la soeur ne sont pas liés.
Dieu vous a appelés à vivre dans la paix.”
Donc dans un tel cas le conjoint croyant est libre de se
remarier, mais alors il ou elle devrait chercher un conjoint
croyant.
Pour
ce qui est des autres cas de divorce qui prennent place, la Bible est sans
équivoque. La personne divorcée ne doit pas se remarier.
D’une part cela évite une situation où l’on divorce
facilement pour contracter un autre mariage, d’autre part cela préserve
la possibilité pour les époux divorcés de se réconcilier.