CONVERSION
ET REPENTANCE (2)
Lors de
notre précédent programme nous avons commencé a parler de la nécessaire
conversion par laquelle doit passer tout homme ou femme sous peine d’être
confronté à une crise imminente, à savoir le jugement final de Dieu sur
ses créatures rebelles.
Un passage de l’Évangile selon Luc, au chapitre 13, nous guide
dans notre méditation sur ce thème si essentiel pour notre vie.
Relisons ensemble ce passage: “En ce temps-là, quelques
personnes vinrent lui raconter ce qui était arrivé à des Galiléens
dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices.
Il leur répondit: Pensez-vous que ces Galiléens aient été de
plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens parce qu’ils ont
souffert de la sorte?
Non, vous-dis-je.
Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de même.
Ou bien, ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Siloé et
qu’elle a tués, pensez-vous qu’ils aient été plus coupables que
tous les autres habitants de Jérusalem?
Non, vous-dis-je.
Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.
Il
dit aussi cette parabole:
Un homme avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint y chercher du fruit, et n’en trouva pas.
Alors il dit au vigneron: voilà trois ans que je viens chercher du
fruit à ce figuier, et je n’en trouve pas.
Coupe-le: pourquoi occupe-t-il la terre inutilement?
Le vigneron lui répondit:
Maître, laisse-le encore cette année; d’ici là je creuserai
tout autour et j’y mettrai du fumier.
Peut-être à l’avenir produira-t-il du fruit; sinon, tu le
couperas.”.
C’est
une repentance sincère de ce que nous avons suscité la colère de Dieu
et c’est être affligé du fond du coeur à cause de ses péchés, les
haïr et les fuir de plus en plus.
Question
90: Qu’est-ce que la résurrection de l’homme nouveau?
C’est
se réjouir de tout coeur en Dieu par Jésus-Christ et mettre sa joie et
son amour à vivre selon la volonté de Dieu, dans l’accomplissement de
toutes oeuvres bonnes.
Si nous continuons
toujours à employer l’image du figuier et du jardinier, nous pouvons
aussi comprendre que sans le jardinier qui travaille dur, la condition du
figuier ne s’améliorera pas d’elle-même.
C’est là que beaucoup de gens font une grosse erreur au sujet du
mot « conversion » ; celle-ci est envisagée comme un
acte humain qui trouve son origine en l’homme.
C’est moi le premier qui fait un pas en direction de Dieu, et je
deviens alors totalement tourné vers ma propre expérience, qui
m’enchante.
Une vraie conversion est toute autre.
Même s’il s’agit d’une conversion subite, après qu’on ait
passé de longues années en vivant comme un païen, la conversion ne peut
avoir lieu si Dieu n’a pas d’abord planté en vous une nouvelle vie,
cette sève qui commence à donner de la vitalité à l’arbre.
Cette nouvelle vie ne provient pas du tout de vous :
la mort et la résurrection de Jésus-Christ qui ont eu lieu une
fois, deviennent objectivement vie nouvelle pour vous.
Il vit en vous, et vous vivez de sa vie.
Sans le don total de sa personne sur la croix, il n’aurait jamais
été question d’une vie nouvelle pour vous ou pour moi !
C’est lui seul qui rend ceci possible par l’office de prêtre
qui est le sien, grâce à son offrande volontaire sur la croix.
Ensuite, Dieu applique cette oeuvre en vous par son Esprit, et cela
se produit d’une manière très mystérieuse, parfois tout à fait
silencieuse, que Dieu seul connaît.
Ce processus, c’est la nouvelle naissance, dont Jésus parle à
Nicodème, un théologien docteur de la Loi, au troisième chapitre de
l’Évangile selon Jean.
Jésus lui dit :
« En vérité en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d`eau et d`Esprit, il ne
peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l`Esprit
est esprit.
Ne t`étonne pas de ce que je t’aie dit : il faut que vous
naissiez de nouveau. »
La conversion n’est que la conscience que nous avons de cette
vie nouvelle que seul le Saint Esprit nous accorde.
Bien sûr cette conscience nous remplit de joie, même s’il
s’agit d’une conversion quotidienne par laquelle nous revenons de tout
notre coeur vers Dieu ; car nous sommes rendus chaque fois conscients
du travail puissant de Dieu en nous.
C’est pourquoi le Catéchisme parle de la résurrection de l` « homme
nouveau » en termes de « réjouissance en Dieu par Jésus-Christ » ,
de « joie ».
Bien sûr aussi, la conversion ne demeure pas simplement un
sentiment, mais elle nous conduit à accomplir des oeuvres bonnes.
C’est d’ailleurs exactement ce que dit le Catéchisme lorsqu’il
parle de mettre sa joie et son amour à vivre, selon la volonté de Dieu,
dans l’accomplissement de toutes oeuvres bonnes. » Les oeuvres
bonnes vont de pair avec la joie et l’amour, elles ne nous sont pas
imposées, elles sont en fait devenues l’expression de notre
reconnaissance.
La conversion comprend
aussi la repentance.
la repentance est, à dire vrai, le premier fruit de la conversion.
C’est aussi une forme de conscience :
Conscience de ce que nous avons provoqué la colère de Dieu par
nos péchés.
Nous réalisons combien grande est la crise imminente à laquelle
nous avons échappé, combien grande aurait dû être la rétribution de
nos fautes.
Plus encore, nous devenons conscients de ce que nos péchés ont
gravement attenté à la sainteté de Dieu.
Si nous n’étions pas tout d’abord nés de l’Esprit de Dieu,
nous n’aurions jamais pu en devenir conscients.
Car ce qui est né de la chair est chair,
et ne comprend rien de ce qui a trait à la sainteté de Dieu.
Ceci nous montre clairement que même le tout premier fruit de la
conversion, à savoir la repentance, ne procède jamais de l’homme
naturel, mais est réveillé en nous par l’Esprit de Dieu.
Et si vous n’éprouvez jamais de repentance telle que je viens de
la décrire, alors il vous faut vous demander sur quelle route vous
cheminez :
celle de la vie éternelle, ou celle de la mort éternelle…
Mais la repentance non plus n’est pas qu’un sentiment.
Elle nous fait haïr nos propres péchés (pas seulement les péchés
des autres), puis elle nous fait nous écarter de nos péchés, elle nous
fait fuir loin d’eux.
Nous poursuivrons
ensemble la prochaine fois cette méditation en trois volets intitulée
« conversion et repentance », à la lumière du Catéchisme de
Heidelberg.
Jusqu’à présent, nous avons vu comment Jésus-Christ agit en
tant que prophète en nous avertissant de la crise imminente qui nous
attend, le jugement final de Dieu, si nous ne portons pas de bons fruits,
si nous ne nous repentons pas.
Puis nous avons vu que Jésus-Christ, toujours lui, est le seul
fondement de notre conversion, par l’oeuvre de prêtre qu’il a
accompli une fois pour toutes sur la croix à Golgotha. C’est son
sacrifice unique qui forme la base sur laquelle Dieu nous accorde une vie
nouvelle, en appliquant l’oeuvre de son Fils à nos vies par son Esprit
Saint.
La prochaine fois nous verrons comment Jésus-Christ doit régner
sur nos vies, lui qui n’est pas seulement prophète et prêtre, mais également
roi.