Chers enfants, je suis sùr que vous êtes très curieux de savoir ce qui s’est passé après que Gédéon et ses trois cents hommes se soient préparés au combat contre les Madianites. Vous vous rappelez que Gédéon avait réuni trente-deux mille hommes pour aller les combattre, mais l’Éternel lui avait dit que c’était beaucoup trop de soldats. Pour bien leur montrer que ce n’était pas par leur propre force qu’ils gagneraient la bataille, mais parce qu’il combattrait pour eux, l’Éternel avait fait un choix de trois cents hommes seulement. Avec ces trois cents hommes, Gédéon devait mettre en déroute une armée aussi nombreuse qu’une nuée de sauterelles.

Cette nuit-là, l’Éternel a dit à Gédéon : va attaquer le camp des Madianites, parce que je te donne la victoire sur eux.. Mais si tu as peur d’y aller, vas-y d’abord avec ton serviteur. Écoute ce qu’ils disent, et cela t’encouragera ; tu descendras ensuite attaquer le camp. Gédéon est donc descendu de la colline avec son serviteur jusqu’aux avant-postes du camp. Il y avait vraiment beaucoup d’hommes et de chameaux dans le camp des Madianites et des Amalécites : ils étaient aussi nombreux que le sable de la mer. En s’approchant, Gédéon a entendu un homme qui racontait un rêve à son camarade: « Écoute, disait-il, j’ai fait un rêve. J’ai vu une miche de pain d’orge rouler à travers le camp de Madian ; arrivé à la tente, elle l’a frappée et l’a renversée par terre.» Son camarade lui a répondu : « Cela représente sùrement l’épée de Gédéon, le fils de Joas, un Israélite à qui Dieu va donner la victoire sur toute l’armée madianite.» Lorsque Gédéon a entendu ce rêve et son explication, il s’est prosterné à terre pour adorer l’Éternel, puis il est retourné au camp d’Israël et il a crié : « Tout le monde debout, car l’Éternel vous donne la victoire sur l’armée de Madian ! » Il a divisé les trois cents hommes en trois groupes et a donné à chaque soldat un cor et une cruche vide dans laquelle on mettait une torche allumée. Il leur a dit : « Vous me regarderez faire et vous ferez exactement comme moi. Je vais m’avancer jusqu’aux abords du camp. Quand j’y serai arrivé, vous n’aurez qu’à m’imiter. Quand je sonnerai du cor avec ceux de mon groupe, vous sonnerez aussi du cor tout autour du camp et vous crierez : « Pour l’Éternel et pour Gédéon ! »

Peu avant minuit, Gédéon et les cent hommes de son groupe sont arrivés aux abords du camp. On venait juste de remplacer les sentinelles. Soudain, ils ont sonné du cor et ont cassé les cruches qu’ils tenaient à la main. Les deux autres groupes ont fait la même chose. De la main gauche ils ont brandi les torches, et de la main droite ils tenaient les cors pour en sonner, et ils criaient : « A vos épées, pour l’Éternel et pour Gédéon ! », tout en restant chacun à sa place autour du camp. Les hommes du camp, en entendant tout ce bruit, ont pensé que les Israélites étaient très nombreux. Ils se sont mis à courir dans tous les sens, à crier et à se sauver. Les trois cents hommes de Gédéon continuaient à sonner du cor, et la confusion dans le camp était si grande que les Madianites ont commencé à s’entretuer les uns les autres. Finalement ils se sont enfuis en direction du Jourdain, la rivière située à l’est. Alors les autres Israélites se sont rassemblés et, tous unis, se sont lancés à la poursuite des Madianites. Gédéon a envoyé des messagers dans toute la région montagneuse d’Éphraïm pour faire dire aux hommes de descendre et de couper la route aux Madianites, pour qu’ils ne traversent pas le Jourdain. Les hommes de la tribu d’Éphraïm sont descendus et se sont mis en position partout où on pouvait passer la rivière. Ils ont capturé deux chefs madianites qui s’appelaient Oreb et Zeeb, et les ont tués puis ils ont rapporté les têtes de ces deux hommes à Gédéon qui se trouvait alors à l’Est du Jourdain. Les hommes d’Éphraïm étaient en colère parce que Gédéon ne leur avait pas demandé de venir surprendre le camp des Madianites avec lui. Mais Gédéon a su les calmer en leur disant qu’après tout, c’est eux qui avaient capturé les deux chefs madianites, et qu’ils avaient donc fait beaucoup pour remporter la victoire.

Nous arrêtons un moment notre histoire, que nous reprendrons après avoir écouté une chanson chrétienne.

Gédéon et ses trois cents hommes continuaient de poursuivre l’ennemi, malgré leur fatigue. Ils voulaient encore capturer deux rois madianites : Zébah et Tsalmounna. Arrivés à la ville de Soukkoth, de l’autre côté du Jourdain, Gédéon a dit à ses habitants : « S’il-vous-plaît, donnez du pain à mes hommes car ils sont épuisés et je suis à la poursuite de Zébah et de Tsalmounna. » Mais les chefs de Soukkoth lui ont répondu : « Tu ne les a pas encore capturés, pourquoi devrions-nous donner du pain à tes soldats ? » Ils avaient peur que s’ils leur donnaient du pain mais que Gédéon n’arrivait pas à capturer Zébah et Tsalmounna, ces deux rois se vengeraient plus tard parce qu’ils avaient aidé les Israélites. Alors Gédéon leur a répondu : « Puisque c’est comme cela, quand l’Éternel m’aurait fait capturer Zébah et Tsalmounna, je reviendrai et je vous ferai fouetter avec des chardons et des épines du désert ! » De là, Gédéon s’est rendu dans la ville de Penouél, dans laquelle se trouvait une grande tour, et il a demandé la même chose aux habitants. Ils lui ont répondu comme ceux de Soukkoth. Alors il leur a dit : « Quand je repasserai, une fois le combat terminé, je démolirai cette tour. » Pendant ce temps, Zébah et Tsalmounna s’étaient retranchés dans la ville de Qarqor. Ils se croyaient en sécurité, parce qu’ils étaient maintenant assez loin, mais il ne leur restait plus que quinze mille hommes. Avant l’attaque de Gédéon il y avait beaucoup plus de soldats dans le camp des Madianites et de leurs alliés: mais cent vingt mille hommes étaient déjà morts dans la bataille. Gédéon a pris la route que prenaient les caravanes de nomades et il a attaqué le camp des ennemis, qui ne s’y attendaient pas. Les deux rois, Zébah et Tsalmounna, se sont enfuis et Gédéon les a poursuivis. Il les a capturés et a semé la panique dans toute leur armée.

Quand la guerre a été terminée, Gédéon est revenu par un autre chemin, et a trouvé un jeune homme de Soukkoth qu’il a questionné. Ce jeune homme lui a écrit le nom des soixante-dix-sept chefs de la ville. Alors Gédéon est allé trouver les habitants de cette ville et leur a dit : « Rappelez-vous comment vous m’avez insulté en disant : Tu n’as pas encore capturé Zébah et Tsalmounna, pourquoi devrions-nous donner du pain à tes soldats ? Eh bien, voilà ces deux rois». Puis il a fait saisir les responsables de la ville et les a fait fouetter à coups de chardons et d’épines du désert. Il a aussi fait démolir la tour de Penouél, et a fait tuer les hommes de cet endroit. Puis il a demandé à Zébah et Tsalmounna : « Comment étaient les hommes que vous avez fait tuer au mont Thabor ? » Ils ont répondu : « Ils te ressemblaient, chacun avait l’air d’un fils de roi. » Gédéon s’est écrié : « c’était mes frères, les fils de ma propre mère! Je vous jure par l’Éternel que si vous ne les aviez pas tués, je ne vous tuerais pas non plus. » Puis il a dit à son fils Yéter : « Viens, tue-les ! ». Mais Yéter était encore tout jeune, et il avait peur. Il n’a pas dégainé son épée. Alors Zébah et Tsalmounna ont dit à Gédéon : « Tue-nous toi-même, car tu es un homme fort ». et c’est ce que Gédéon a fait. Puis il a pris les ornements en forme de croissant qui pendaient au cou de leurs chameaux.

Après cela, les Israélites ont dit à Gédéon : « Deviens notre roi, puisque tu nous a délivrés des Madianites. Ton fils, et ton petit-fils seront rois après toi. » Mais Gédéon leur a répondu : « Non, je ne veux pas devenir votre roi, et mon fils ne règnera pas sur vous non plus. C’est l’Éternel qui règnera sur vous ». Puis il a ajouté : « Mais j’ai quand même une demande à vous faire : donnez-moi chacun une boucle d’oreille en or prise sur votre butin. » Car, chers enfants, les Madianites et les autres nomades du désert portaient tous des boucles d’oreille en or. Alors les Israélites ont étendu un manteau par terre et chacun y a jeté un anneau d’or qu’il a pris de sa part de butin. En tout, les anneaux d’or que Gédéon avait demandés pesaient vingt kilos. Il a aussi reçu les croissants d’or, les pendants d’oreille et les beaux manteaux que portaient les rois madianites, avec les colliers qui ornaient le cou des chameaux. C’était vraiment une récompense digne d’un roi qu’il avait demandée, même s’il disait qu’il ne voulait pas devenir roi. Mais avec tout cet or, Gédéon a fait une mauvaise chose : il a fabriqué une statue qu’on appelait un éphod, et par laquelle il voulait consulter Dieu, c’est-à-dire qu’il questionnait Dieu quand il avait un problème et qu’il cherchait la réponse devant la statue. Il a installé cette statue dans son village, à Ophra, et bientôt tous les Israélites sont venus adorer cette statue, comme ils adoraient les idoles des autres peuples. C’était une chose très mauvaise, aussi bien pour la famille de Gédéon que pour le peuple tout entier.

Mais après cette guerre, les Madianites avaient perdu toute leur force, et pendant toute la vie de Gédéon, c’est-à-dire pendant quarante ans, il y a eu la paix dans le pays.

La prochaine fois, nous verrons ensemble, chers enfants, ce qui est arrivé à Gédéon et à sa famille après la fin de cette guerre contre les Madianites. Alors, restez bien à l’écoute de notre prochaine émission. D’ici là, je vous dis à bientôt et à Dieu seul la gloire !