Chers enfants, nous continuons aujourd’hui l’histoire du livre des Juges, le septième livre dans l’Ancien Testament. La dernière fois nous avons vu tout ce qui était arrivé à Abimélek, le fils de Gédéon, et aux habitants de la ville de Sichem. C’est une histoire triste qui montre tous les malheurs qui sont arrivés au peuple de Dieu à cause de sa désobéissance. Ce n’est pas l’Éternel Dieu qui avait envoyé Abimélek comme juge ou roi d’Israël, comme il l’avait fait avec son père Gédéon. Abimélek voulait simplement dominer sur tout Israël, et il était prêt à tuer ses frères pour cela. En fin de compte, il a été puni de ses mauvaises actions.

Il y a eu deux autres juges d’Israël après la mort d’Abimélek, Tola et Yaïr. Mais, comme dans le passé, les Israélites ont recommencé à faire ce que l’Éternel considérait comme mal, en adorant Baal, Astarté et les dieux de tous les autres pays, comme la Syrie, Moab, ou ceux des Philistins. Ils ont abandonné l’Éternel et ne lui ont plus rendu de culte. Alors il s’est mis en colère contre son peuple, et il les a abandonnés au pouvoir des Philistins et des Ammonites. Ces peuples ont durement opprimé Israël pendant dix-huit ans. Alors les Israélites ont prié l’Éternel de les aider, et ils ont reconnu leur faute envers lui. Mais l’Éternel leur a répondu : « Dans le passé je vous ai délivrés de tous les peuples qui vous opprimaient : les Égyptiens, les Amoréens, les Ammonites, les Philistins et toutes les autres nations. Mais vous, vous m’avez abandonné et vous avez adoré d’autres dieux. C’est pour cela que je ne viendrai plus à votre secours. Vous pouvez aller demander le secours des dieux que vous avez choisi d’adorer. Qu’ils vous délivrent maintenant que vous êtes dans le malheur! » Mais les Israélites ont continué d’implorer l’Éternel et lui ont dit : « C’est vrai, nous avons péché contre toi, traite-nous comme tu voudras, mais s’il-te-plaît délivre-nous encore cette fois… » Ils ont démoli toutes les statues des dieux étrangers qui se trouvaient au milieu d’eux, et ils ont recommencé à rendre un culte à l’Éternel. Alors l’Éternel a eu pitié d’eux, à cause de leurs souffrances.

Les Ammonites ont rassemblé toutes leurs troupes et ont installé leur camp dans la région de Galaad, de l’autre côté du Jourdain. De leur côté, les Israélites ont campé à Mitspa. Mais tous ces hommes qui habitaient la région de Galaad se sont demandés : « Qui commencera l’attaque contre les Ammonites ? Cet homme-là deviendra notre chef à tous. » Or il y avait un homme qui s’appelait Jephté, et qui venait aussi de Galaad. C’était un vaillant guerrier. Mais ses frères l’avaient chassé de chez eux parce qu’il n’avait pas la même mère qu’eux, et que sa mère à lui n’était pas une femme très honnête. Jephté s’était enfui loin de ses frères, vers la frontière de la Syrie. Bientôt, toute une bande de vauriens était venue se joindre à lui, et ensemble ils faisaient du brigandage dans les environs. C’est à cette époque que les Ammonites se sont mis en guerre contre Israël. Alors les responsables de Galaad sont allés chercher Jephté et lui ont dit : « Deviens notre commandant, pour que nous combattions les Ammonites.» Jephté leur a répondu : « Vous m’avez détesté et vous m’avez chassé de chez mon père. Et maintenant que vous êtes dans le malheur, vous venez vers moi pour me demander de l’aide ! » Mais les responsables ont repris : « C’est bien pour cela que nous revenons vers toi maintenant. Si tu viens avec nous et si tu combats les Ammonites, tu deviendras notre chef à tous et tu seras à la tête de toute la population de Galaad.» « D’accord, a dit Jephté. Mais si vous me faites revenir pour combattre les Ammonites, et que l’Éternel me donne la victoire sur eux, alors je resterai votre chef.» Les responsables de Galaad lui ont dit : « Que l’Éternel soit notre témoin, et qu’il nous punisse si nous ne faisons pas ce que tu as dit. » Alors Jephté est parti avec eux. Le peuple l’a nommé chef et l’a mis à la tête des troupes. Jephté a répété à Mitspa, devant l’Éternel, les paroles de l’accord qu’il avait conclu avec les responsables de Galaad.

Puis Jephté a envoyé des messagers pour dire au roi des Ammonites : « Pourquoi est-ce que tu veux faire la guerre à mon pays ? » Le roi des Ammonites a répondu aux messagers : « C’est parce que les Israélites se sont emparés de mon pays lorsqu’ils sont sortis d’Égypte : toute la région située entre les deux rivières à l’est du Jourdain. Rends-les-moi maintenant de bon gré. » Alors Jephté a de nouveau envoyé une délégation de messagers au roi des Ammonites. Il lui a fait dire qu’Israël n’avait pris ni le territoire de Moab ni celui des Ammonites. Il a expliqué en détail l’histoire de l’entrée des Israélites dans le pays de Canaan. Il a bien montré que c’était le pays des Amoréens que les Israélites avaient pris, parce que l’Éternel Dieu le leur avait donné. Mais ils n’avaient pas touché au pays des Ammonites, donc le roi d’Ammon n’avait aucune raison de vouloir faire la guerre à Israël. Il lui a fait dire par les messagers que l’Éternel serait juge entre Israël et Ammon au sujet de cette dispute. Mais le roi des Ammonites n’a pas voulu accepter ce que les messagers lui ont dit de la part de Jephté.

Alors l’Esprit de l’Éternel est descendu sur Jephté. Avec son armée il a traversé les régions de Galaad et de Manassé, et il s’est avancé pour attaquer les Ammonites. Il a fait un vœu à l’Éternel : « Si vraiment tu me donnes la victoire sur les Ammonites, je t’offrirai en sacrifice la première personne qui sortira de ma maison pour venir me rencontrer, quand je retournerai de la bataille. » Le vœu qu’il faisait, chers enfants, était contraire à la volonté de Dieu qui avait interdit aux Israélites d’offrir des êtres humains en sacrifice, comme faisaient les peuples païens. Cela montre que Jephté ne connaissait pas bien la volonté de l’Éternel, et qu’il était influencé par ce que faisaient les autres peuples. Il s’est lancé à l’attaque des Ammonites, et l’Éternel lui a donné la victoire sur eux. Il les a battus dans vingt villes qu’ils avaient, et ils ont subi une grande défaite.

Après la bataille, Jephté est rentré chez lui. Et soudain, sa fille est sortie de la maison pour le rencontrer, en dansant au rythme des tambourins. C’était son unique enfant ; à part elle il n’avait ni fils ni fille. Dès qu’il l’a aperçue, il a déchiré ses vêtements en signe de grande tristesse, et s’est écrié : « Ah ! Ma fille ! Que tu me causes de chagrin ! Pourquoi faut-il que ce soit toi qui me causes du désespoir ? J’ai fait un vœu à l’Éternel et je suis obligé de tenir ma promesse. » Sa fille lui a répondu : « Père, si tu as donné ta parole à l’Éternel, fais-moi comme tu as promis, puisque l’Éternel t’a donné la victoire sur les Ammonites. » Puis elle a ajouté : « Je ne te demande qu’une chose : donne-moi encore deux mois ; avec mes amies j’irai dans les montagnes pour y pleurer de ce qu’il me faille mourir avant d’avoir été mariée. » Son père l’a envoyée dans les montagnes, comme elle l’avait demandé, et avec ses amies elle est allée pleurer parce qu’elle ne serait jamais mariée et n’aurait jamais d’enfants. Après deux mois elle est revenue chez son père, et il a accompli sur elle la promesse qu’il avait faite à l’Éternel. Depuis ce jour les Israélites ont eu une tradition : chaque année, les jeunes filles allaient pendant quatre jours célébrer la fille de Jephté.

Voilà une histoire bien triste, chers enfants, mais elle nous montre qu’en Israël, même les juges que Dieu faisait venir pour délivrer son peuple Israël, faisaient des choses qui étaient contraire à la volonté de l’Éternel. Nous l’avons vu avec Gédéon, aujourd’hui avec Jephté, et la prochaine fois nous le verrons aussi avec l’histoire de Samson. Mais nous terminerons d’abord l’histoire de Jephté. Alors d’ici là, je vous dis au revoir et à Dieu seul la gloire !