VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES (1) .

Amis auditeurs, vous êtes de plus en plus nombreux à nous écrire à la suite de la diffusion de nos programmes et vous nous posez dans vos lettres des questions concernant la foi chrétienne, la Bible, des thèmes qui vous préoccupent et que vous souhaitez voir éclairés à la lumière de l’Écriture Sainte. C’est pourquoi Foi et Vie Réformées à décidé de consacrer de temps en temps une émission à vous répondre. Cette série s’appellera « Vos questions, nos réponses » et tâchera de vous aider à trouver les réponses que vous cherchez, à guider votre recherche personnelle, en plaçant toujours en avant la Bible et celui qui en est le centre, le point de mire, à savoir Jésus-Christ.

Une auditrice nous demande : « Dieu me voit-il et me connaît-il personnellement, ou bien voit-il toute l’humanité en groupe, sans distinguer chaque personne » ? Il n’y a aucun doute, chers amis, que Dieu connaît chacun de nous individuellement. La Bible ne fait pas mystère que Dieu nous connaît personnellement même avant notre naissance. Écoutez par exemple comment Dieu, dans l’Ancien Testament, adresse son appel au jeune Jérémie qu’il a destiné à devenir un prophète, un porte-parole de sa part : « L’Éternel m’adressa la parole en ces termes : Avant de t’avoir formé dans le sein de ta mère, je t’ai choisi ; et avant ta naissance, je t’ai consacré ; je t’ai établi prophète pour les nations.» Toujours dans l’Ancien Testament, le psaume 139 souligne la même idée : « Tu m’as fait ce que je suis, et tu m’as tissé dans le ventre de ma mère. Merci d’avoir fait de moi une créature aussi merveilleuse : tu fais des merveilles et je le reconnais bien. Mon corps n’était pas caché à tes yeux quand, dans le secret, je fus façonné et tissé comme dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tu me voyais, et, dans ton registre, se trouvaient déjà inscrits tous les jours que tu m’avais destinés alors qu’aucun d’eux n’existait encore. » Dans le Nouveau Testament, Jésus parle de lui-même comme d’un berger qui connaît ses brebis. Lisons par exemple un passage du chapitre 10 de l’Évangile selon Jean : « Moi, je suis le bon berger ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, tout comme le Père me connaît et que je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis. » Jésus tient le même langage dans la parabole de la brebis perdue et retrouvée, au chapitre 15 de l’Évangile selon Luc : « Si l’un de vous possède cent brebis, et que l’une d’elles vienne à se perdre, n’abandonnera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres au pâturage pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? Et quand il l’a retrouvée, avec quelle joie il la charge sur ses épaules pour la ramener ! Aussitôt rentré chez lui, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit : « Venez partager ma joie, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. » Je vous assure qu’il en est de même au ciel : il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui change de vie, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’en ont pas besoin. » Donc, amis auditeurs, n’en doutez pas : le Seigneur Jésus-Christ vous connaît personnellement et votre salut personnel lui tient à cœur.

Un autre auditeur nous demande : Pourquoi l’apôtre Paul écrit-il au treizième chapitre de sa première lettre aux Chrétiens de Corinthe que l’amour est plus grand que la foi et l’espérance, alors que lui-même a dit que c’est la foi qui sauve ? Comme c’est la foi qui sauve, c’est elle qui doit être plus grande que les autres choses, n’est-ce pas ? Citons d’abord le verset en question, qui conclut tout un passage sur l’amour véritable: « En somme, écrit Paul, ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour ; mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour. » Dans tout ce passage, Paul vient de décrire l’amour véritable, modelé sur celui dont Dieu a fait preuve envers ses enfants rachetés. Cet amour-là est destiné à durer éternellement, alors que la foi et l’espérance, (qui ne caractérisent pas Dieu mais les croyants sincères), disparaîtront à l’avènement final de son Royaume. C’est en ce sens seulement que l’amour est plus grand, puisqu’il ne disparaîtra jamais. Cela ne rend pas moindre le rôle de la foi en Jésus-Christ, laquelle est l’instrument par lequel nous avons accès au Salut. Paul vient juste d’écrire que dans le temps où nous vivons, avant le retour de Jésus-Christ, nous voyons encore de manière indirecte, comme dans un miroir : la foi et l’espérance sont donc nécessaires, mais elles ne subsisteront pas telles que nous les connaissons lorsque Jésus-Christ reviendra. Comme l’écrit Jean Calvin dans son commentaire, la foi et l’espérance appartiennent à un état d’imperfection, tandis que l’amour demeurera même dans un état de perfection. Il écrit aussi que chacun retire personnellement un bénéfice de la foi et l’espérance, mais que l’amour s’étend aux autres, ce qui est une raison supplémentaire pourquoi Paul qualifie l’amour de « plus grand ».

Le même auditeur pose encore la question suivante, qui a aussi trait à ce qu’écrit Paul dans sa première lettre aux Chrétiens de Corinthe : Paul écrit « n’interdisez pas de parler en langues » ; alors pourquoi les églises traditionnelles interdisent aux gens de parler en langues ? Le parler en langues : voilà un thème très controversé parmi de nombreux chrétiens, pas seulement de nos jours, d’ailleurs, mais depuis l’époque des pères de l’Église, à partir du second siècle de notre ère. Il faudrait passer beaucoup de temps à répondre à cette question. Qu’il me suffise de dire que dans sa première lettre aux Corinthiens, Paul insiste beaucoup sur la nécessité de prononcer des paroles compréhensibles pour l’édification des croyants, voire des visiteurs non-croyants de l’église. Le don des langues n’est d’aucune utilité, dit-il, s’il n’édifie pas les autres. Paul veut aussi montrer aux Corinthiens, au début du chapitre treize, qu’il existe des dons supérieurs à celui des langues, ou de la prophétie. Il vient de mettre le don des langues au bas de la hiérarchie des dons que confère le Saint Esprit. Dans l’Église, Dieu a établi premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des enseignants ; puis viennent les dons de faire des miracles, de guérir des malades, d’aider, de diriger l’Église, et enfin de parler diverses sortes de langues inconnues. L’apôtre encourage les Corinthiens à rechercher les dons les meilleurs: « En effet, écrit-il, supposons que je parle les langues des hommes et même celle des anges ; si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien de plus qu’une trompette claironnante ou une cymbale bruyante. » Paul déclare même que dans les réunions de l’Église il préfère dire seulement cinq paroles compréhensibles pour instruire les autres plutôt que dix mille paroles dans une langue inconnue. Il continue sur cette lancée : « En effet, imaginez que l’Église se réunisse tout entière, et que tous parlent en des langues inconnues : si des personnes non averties ou des incroyants surviennent, ne diront-ils pas que vous avez perdu la raison ? Si, au contraire, tous apportent des messages inspirés par Dieu et qu’il entre un visiteur incroyant ou un homme quelconque, ne se sentira-t-il pas convaincu de péché et sa conscience ne sera-t-elle pas touchée ? Les secrets de son cœur seront mis à nu. Alors il tombera sur sa face en adorant Dieu et s’écriera : « Certainement Dieu est présent au milieu de vous. » Plus loin encore, au dernier verset de ce chapitre 14, Paul écrit ; « En résumé, mes frères, recherchez ardemment le don d’apporter des messages de la part de Dieu et ne vous opposez pas à ce qu’on parle en des langues inconnues. Mais veillez à ce que tout se passe convenablement et non dans le désordre. » Ces dernières paroles nous fournissent une règle fondamentale pour la vie de l’Église : tout doit s’y faire convenablement et non dans le désordre. Paul en a donné la raison un peu auparavant, au verset 33 : « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » Bien des églises dans le monde devraient se souvenir de cette injonction pour modeler leurs pratiques sur cet esprit-là. Pour répondre à la question de notre auditeur, c’est sans doute cet aspect qui a amené les églises traditionnelles à ne pas encourager le parler en langues. La pratique du parler en langues engendre souvent du désordre, comme nous voyons que c’était le cas dans l’Église de Corinthe. C’est pourquoi Paul demande que s’il n’y a personne pour interpréter les langues inconnues, alors ce don doit être pratiqué en privé : « S’il n’y a pas d’interprète, écrit-il, que celui qui a le don des langues garde le silence dans l’assemblée, qu’il se contente de parler à lui-même et à Dieu ». Il semble aussi que certains à Corinthe aient insisté pour que chacun prouve qu’il était rempli du Saint Esprit en exhibant le don des langues. Pour Paul, c’est manquer d’amour, d’autant plus que tous les dons ne sont pas accordés à tous : « Tous sont-ils apôtres ? écrit-il. Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils enseignants ? Tous peuvent-ils faire des miracles, guérir des malades, parler des langues inconnues ou les interpréter ? Évidemment non ! » On ne peut donc pas faire du don des langues le test d’une foi sincère, encore moins de l’appartenance à l’Église. Il est aussi important de constater que ce n’est que dans l’Église de Corinthe que ce don apparaît, car aucune autre des lettres adressées aux églises dans le Nouveau Testament, n’en fait directement mention. Certains ont dit que l’apparition de ce don particulier a été limité par Dieu au temps où les écrits du Nouveau Testament n’étaient pas encore rédigés et mis ensemble dans le recueil que nous connaissons aujourd’hui. Le Saint Esprit aurait donc pallié à ceci en accordant ce don surnaturel. Une autre question se pose pourtant : s’agissait-il de langues existantes, comme celles qu’ont parlées les disciples rassemblés lors de la Pentecôte ? Ou bien de sons inarticulés n’ayant rien à voir avec une langue qui est parlée quelque part dans le monde ? Reprenons ensemble le passage correspondant du livre des Actes, au chapitre 2, et regardons son contexte : au moment de la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit est descendu sur les disciples rassemblés, ils ont commencé à parler dans différentes langues, chacun s’exprimant comme le Saint Esprit lui donnait de le faire. Luc écrit ensuite : «Or, à ce moment-là, des Juifs pieux, venus de toutes les nations du monde, séjournaient à Jérusalem. En entendant ce bruit ils accoururent en foule et furent saisis de stupeur. En effet, chacun d’eux les entendait parler dans sa propre langue. Dans leur étonnement, ils n’en croyaient pas leurs oreilles et disaient : Voyons ! Ces gens qui parlent ne viennent-ils pas tous de Galilée ? Comment se fait-il donc que nous les entendions s’exprimer chacun dans notre langue maternelle ? » Le don des langues à Pentecôte a une portée missionnaire évidente. Il permet aux disciples de raconter les merveilles de l’action de Dieu à des personnes qui autrement n’en entendraient pas parler. C’est aussi pourquoi Paul insiste pour que les langues inconnues que parlent ceux qui ont reçu ce don, soient toujours traduites lorsque les Chrétiens sont rassemblés.

Aujourd’hui, il n’est pas impossible que le Saint Esprit accorde encore à des croyants ce don, mais son exercice devrait toujours se faire en tenant compte de l’enseignement de l’apôtre Paul tel que nous venons de le voir.