LA BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (42)

 

 

Chers enfants, dans notre série intitulée « la Bible racontée aux enfants », nous en arrivons à la fin du livre des Juges, qui nous raconte l’histoire d’Israël  après son installation au pays de Canaan.  Les Israélites sont allés de désobéissance en désobéissance à l’égard de l’Éternel Dieu qui les avait délivrés de l’esclavage en  Égypte.  La dernière histoire du livre des Juges nous raconte l’une de ces désobéissances, qui a été très horrible et a amené un grand malheur sur Israël, en particulier sur la tribu de Benjamin.   La dernière fois nous avons commencé à raconter cette histoire : un prêtre lévite était descendu des montagnes d’Éphraïm pour aller à Bethléhem y retrouver sa femme, parce qu’elle l’avait abandonné et elle était allée rester chez son père pendant quatre mois.  Il a réussi à la persuader de retourner vivre avec lui et après être restés encore quelques jours chez le père de la femme, ils ont pris le chemin du retour, tôt le matin.  Vers le soir ils sont arrivés près de la ville de Guibéa, qui faisait partie du territoire de Benjamin et ils ont décidé de passer la nuit dans cette ville.  A cette époque, il n’y avait pas d’auberges ou d’hôtels pour recevoir les voyageurs.  On devait passer la nuit chez un habitant, et l’hospitalité, c’est-à-dire l’accueil des voyageurs étrangers, était quelque chose de très important.  Mais personne n’a voulu recevoir ce lévite et sa femme, avec le serviteur et les deux ânes qui les accompagnaient.  Finalement, un vieillard est rentré tard dans la soirée de son travail des champs : il venait de la même région que le lévite, et il leur a offert l’hospitalité chez lui.  Il a donné du fourrage aux ânes du lévite, et offert un repas aux voyageurs.  Pendant qu’ils mangeaient ensemble, une bande de méchants vauriens qui habitaient à Guibéa est venue encercler la maison et a frappé à grands coups à la porte en criant : fais sortir l’homme que tu as reçu chez toi : nous voulons abuser de lui et qu’il nous appartienne.  Le vieillard est sorti et les a suppliés de ne pas faire de mal à son hôte ; il leur a même dit de prendre plutôt sa fille ou la femme du lévite pour leur faire ce qu’ils voudraient.   Bien sûr c’était tout aussi mal de faire sortir une femme, comme si c’était plus important de protéger un homme qu’une femme.  Au lieu de prier Dieu de les délivrer de ces méchants vauriens,  le lévite lui-même a fait sortir sa femme et la leur a donnée.  Ils ont abusé d’elle pendant toute la nuit et lui ont fait beaucoup de mal, et ils ne l’ont laissée que vers le petit matin.  Elle est venue s’écrouler à la porte de la maison où se trouvait son mari.  Le matin, le mari a ouvert la porte, et l’a trouvée là, sans connaissance, parce qu’elle était morte.  Il l’a appelée mais elle n’a pas répondu. Alors il l’a mise sur un de ses ânes et il s’est remis en route pour rentrer chez lui.  Arrivé dans sa maison, il a pris un gros couteau et a découpé le corps de sa femme en douze morceaux.  Il a envoyé un morceau dans chacune des tribus d’Israël, pour que tout le peuple d’Israël sache ce qui était arrivé.  Ceux qui apportaient les membres du corps de la femme aux tribus d’Israël racontaient ce qui s’était passé, et disaient : « Avez-vous jamais vu un crime aussi horrible depuis qu’Israël est sorti d’Égypte ?  Réfléchissez, et prenez une décision ».

 

Mais, chers enfants, avant de continuer notre histoire, nous allons d’abord écouter un chant chrétien.

 

Tous les Israélites se sont réunis devant l’Éternel Dieu à Mitspa pour prendre une décision.  Le lévite leur a raconté ce qui était arrivé. Alors les Israélites ont juré de ne jamais laisser leurs filles épouser des Benjaminites.  Ils ont aussi décidé d’aller combattre la tribu de Benjamin, parce que la ville de Guibéa où le crime avait eu lieu, faisait partie de Benjamin.  Ils ont d’abord envoyé des messagers dans toute la tribu de Benjamin, pour demander qu’on leur remette les criminels de Guibea, pour qu’ils soient punis de la peine de mort.  Mais les  Benjaminites n’ont pas voulu écouter les autres Israélites et ne leur ont pas livré les coupables.  Au contraire, ils ont rassemblé leur propre armée, qui comptait  environ vingt-sept mille soldats, tandis que le reste des  soldats Israélites était au nombre de quatre cent mille, c’est-à-dire qu’ils étaient beaucoup plus nombreux.  Les Israélites ont consulté l’Éternel et sont partis à l’attaque de Benjamin.  Mais les deux premiers jours de la bataille, ils ont perdu beaucoup d’hommes.  Dieu ne leur a pas donné la victoire.  Tous les Israélites sont alors allés dans la ville de Béthel, où l’on avait amené le coffre de l’alliance, avec les deux pierres où étaient gravés les dix commandements.  Ils ont pleuré jusqu’au soir, sans manger, et ils ont offert beaucoup de sacrifices.  Ils ont à nouveau consulté l’Éternel, qui leur a dit de repartir au combat le lendemain, car cette fois il leur donnerait la victoire.  Le jour suivant donc, ils ont recommencé l’attaque, mais cette fois ils avaient préparé une embuscade : ils avaient caché des hommes tout autour de la ville de Guibéa, et voulaient attirer les soldats assez loin de la ville : le gros de la troupe israélite s’enfuirait devant les Benjaminites, comme s’il perdait à nouveau, et attirerait donc les ennemis sur des chemins de campagne.  Le plan s’est déroulé comme prévu : pendant que les hommes de Benjamin s’éloignaient de leur ville à la poursuite du gros de la troupe israélite, ceux qui étaient postés en embuscade sont entrés dans la ville et y ont mis le feu.  Une grosse fumée noire est montée de la ville.  Alors les autres Israélites se sont retournés contre les Benjaminites, qui ont vu leur ville en flammes et ont commencé à s’enfuir de toutes parts.  Ce jour-là, ils ont été écrasés et presque toute leur armée a été détruite.  Il n’est resté que six cents hommes qui sont allés se réfugier sur un rocher.  Pendant ce temps, les Israélites ont continué à détruire les villes de Benjamin, avec leurs habitants.  Ils ne savaient plus s’arrêter dans leur rage de détruire tout ce qui appartenait à la tribu de Benjamin.  A la fin pourtant, ils ont arrêté, et se sont enfin rendus compte qu’ils avaient pratiquement fait disparaître une tribu entière d’Israël.  Ils sont allés à Bethel et là ils ont beaucoup pleuré et ils ont eu pitié de la tribu de Benjamin qu’ils avaient détruite.  Ils ont offert des sacrifices à Dieu et se sont demandés comment faire pour que la tribu de Benjamin ne disparaisse pas complètement.  Rappelez-vous, chers enfants, qu’à Mitspa ils avaient juré que leurs filles n’épouseraient pas les hommes de Benjamin.  Comment les Benjaminites pourraient-ils avoir des enfants et repeupler leur territoire s’ils ne pouvaient pas se marier ?  Pour ne pas manquer à leur parole, les Israélites sont allés prendre quatre cents jeunes filles d’une ville de Galaad dont les habitants n’avaient pas participé à la grande réunion de Mitspa, et ils les ont amenées au camp de Silo.  Puis les Israélites ont envoyé des messagers vers les Benjaminites qui étaient réfugiés  sur un rocher, pour faire la paix avec eux.  Ceux-ci sont revenus chez eux, et ont pris pour épouses les jeunes filles de Galaad, mais il n’y en avait pas assez pour tous les hommes.  Alors les Israélites ont dit qu’on allait bientôt célébrer la fête de l’Éternel à Silo, comme on le faisait chaque année.  Ils ont ordonné aux Benjaminites qui n’avaient pas d’épouses de se mettre en embuscade dans les vignes.  Ils leur ont dit : « Lorsque vous verrez les filles de Silo sortir de la ville pour danser leurs rondes, sortez vite des vignes, et chacun de vous enlèvera une jeune fille pour en faire sa femme et l’emmènera au pays de Benjamin.  Si leurs pères ou leurs frères viennent se plaindre à nous, nous leur répondrons : Il ne faut pas leur en vouloir, ils n’ont pas de femmes, celles de Galaad qui sont venues à Silo n’étaient pas assez nombreuses pour ces hommes.  Et puis, vous n’avez pas violé votre serment de ne jamais laisser épouser vos filles par des Benjaminites, puisque  ce n’est pas vous qui leur avez donné vos filles, ce sont eux qui se sont emparées d’elles ».  Les Benjaminites ont fait comme on leur avait dit, et ils sont repartis chez eux pour aller rebâtir les villes qui avaient été détruites pendant cette guerre.

 

C’est sur cette histoire que se termine le livre des Juges, chers enfants.  Vous voyez comment les Israélites sont allés de désobéissance en désobéissance, et comment toutes sortes de catastrophes leur sont arrivées à cause de cela.  Ils ont commis des crimes horribles, ils se sont fait la guerre et ont presque détruit une tribu entière d’Israël, ils ont fait devant Dieu des serments qui étaient très difficiles à tenir et qui les ont forcés à faire des choses pas très honnêtes, comme l’enlèvement de ces jeunes filles à Silo.  Cela vous montre, chers enfants, que l’obéissance aux commandements de Dieu nous garde de toutes sortes de malheurs, et que nous devons d’abord chercher à lui plaire.

 

La prochaine fois, je vous raconterai une très belle histoire, celle du livre de Ruth, qui suit le livre des Juges dans l’Ancien Testament. D’ici là, je vous dis au revoir et à Dieu seul la gloire !