CRÉÉS A L’IMAGE DE DIEU (1)

 

Chers amis, s’il est une question dans la vie qui devrait tous nous préoccuper, c’est  celle de savoir qui nous sommes en tant qu’hommes et femmes : quelle est notre identité.  Oh, je ne parle pas de notre numéro de passeport ou de sécurité sociale, notre nom de famille ou  notre nationalité.  Bien sûr tout cela compte pour nous distinguer les uns des autres, puisque aucune personne n’est la même qu’une autre. Et d’ailleurs, même si l’on parvenait un jour à cloner des individus, ils auraient toujours une histoire différente de leurs semblables et connaîtraient des circonstances différentes au cours de leur vie respective.  Non, je veux parler de notre identité de base, ce qui fait que nous sommes des êtres humains, et pas  des pierres, des arbres ou mêmes des animaux, même si par bien des traits physiques nous ressemblons à beaucoup de ces derniers.  Au tout début de la Bible,  au premier chapitre de la Genèse, nous lisons ceci : « Dieu créa l’homme à son image : il le créa à l’image de Dieu.  Homme et femme il les créa ».  Voilà, amis auditeurs, notre identité fondamentale : nous ne sommes pas le fruit des forces impersonnelles du chaos, du hasard, de l’imprévisible ou de larges périodes de temps; nous  ne sommes pas un accident cosmique, mais une création intelligible, prévue, planifiée, contrôlée et accomplie par quelqu’un, une personne que le livre de la Genèse nous présente comme existant de tous temps, avant que l’univers lui-même ait  commencé d’exister : à savoir Dieu.  Qui plus est, le livre de la Genèse nous révèle quelque chose d’étonnant, de surprenant même : Dieu nous a créés à son image.

 

Qu’est-ce que cela veut dire, être créés à l’image de Dieu ?  Si nous saisissons le sens de cette petite phrase, je crois que nous aurons fait un pas énorme en direction de la connaissance de nous-mêmes.  Mais il nous faudra consulter la Bible plus avant, car il y est question d’un obscurcissement de cette image de Dieu que nous portons en nous-mêmes, et aussi d’une restauration de cette même image.  D’après la Bible en effet, trois étapes caractérisent  notre identité de créatures : d’abord créés à l’image de Dieu et vivant la perfection de cet état ; puis ayant été déformés par un événement catastrophique qui a obscurci cette image sans toutefois l’annuler ; enfin étant restaurés en cette image par l’œuvre de Jésus Christ.

 

Mais pour commencer, reprenons la première étape : « Dieu créa l’homme à son image : Il le créa à l’image de Dieu.  Homme et femme Il les créa. »  L’auteur de la Genèse répète par deux fois que Dieu nous a créés à son image.  De quoi nous faire sérieusement réfléchir.  En effet, combien de fois n’entendons-nous pas dire par les incroyants, athées ou sceptiques que ce n’est pas l’homme qui a été créé à l’image de Dieu, mais les hommes qui ont imaginé un être supérieur qu’ils ont appelé Dieu et fabriqué à leur image, d’une part pour trouver une raison à leur existence - qui autrement leur paraissait incompréhensible – d’autre part pour imaginer une vie future bienheureuse et  vaincre ainsi leur peur de la mort.  Alors, qui croire ?  la Bible ou bien ces gens-là ?  Si l’on donne raison aux athées et aux sceptiques, il nous faut nécessairement  croire que nous sommes le produit du chaos, du hasard, des forces physiques agitées de manière incontrôlable. Car s’il n’y pas un Dieu éternel qui est toute sagesse et tout puissant et qui a créé toutes choses par sa Parole et son Esprit, il ne reste plus que le chaos, qu’on rebaptise alors « Nature » ou encore « Mère Nature » pour tâcher de préserver un semblant de sens à l’ordre des choses.  Bien sûr, ce que ces athées ou sceptiques cherchent avant tout, c’est une autonomie vis-à-vis de Dieu, c’est de ne pas avoir à faire face à un Dieu tout puissant et avoir à lui rendre compte de leurs paroles et de leurs actions. Certaines théories dites scientifiques, qui ne reconnaissent rien d’autre que cette « nature », ou « mère-nature », ne sont en fait que des hypothèses avancées moins sur la base de l’observation des faits naturels, que sur la base de convictions au sujet du sens – ou plutôt du non-sens – de la vie.  Or, si l’on avance de telles hypothèses, c’est parce que l’homme est toujours, même si c’est très souvent malgré lui, à la recherche d’un fondement sur lequel il puisse affirmer qu’il y a un sens à la vie et aux paroles qu’il prononce.  Pourquoi vouloir en effet persuader les autres que nous avons raison de dire ceci ou cela, si rien ne peut avoir de sens, s’il n’existe pas quelque part un fondement qui permette d’affirmer certaines vérités?  Chacun essaie alors d’établir un fondement qui justifie ses prises de position, sa vision du monde. Mais imaginez un peu, amis auditeurs, que quelqu’un vous parle dans la langue du chaos et du désordre total qu’il dit être l’origine et le fondement de toutes choses, ainsi que la règle de l’existence.  Vous n’en comprendrez pas un mot, bien sûr, et il n’y aura pas de communication. Pourquoi ces gens ne parlent-ils pas cette langue? Tout simplement parce qu’ils n’auraient aucune chance de se faire entendre !  En fait, ceux qui veulent persuader d’autres qu’il n’y a pas de dieu, ne peuvent le faire que parce qu’ils vivent en pratique avec l’idée sous-jacente qu’il y a bien un Dieu, lequel permet qu’il y ait une vérité, un sens aux choses, à la vie, et à toute parole intelligible. Il leur faut donc nécessairement emprunter le seul langage porteur de sens qui tienne la route, le langage de l’intelligibilité,  celui qui se fait comprendre des autres, que ce soit en français, en anglais ou dans toute autre langue.  Bien sûr ces sceptiques ou athées ne reconnaîtront jamais qu’en utilisant un tel langage ils pointent le doigt, ou plutôt leur langue, en direction d’un dieu dont la Parole éternelle est la source de toute intelligibilité, mais ce déni de leur part n’est qu’un mensonge éhonté.  Bien malgré eux, ils reflètent cette image de Dieu innée en eux, même lorsqu’ils s’agitent dans tous les sens et secouent tout leur être pour l’expulser loin d’eux et s’en débarrasser.

 

En revanche, si nous croyons ce que nous dit la Bible au sujet de l’image de Dieu en l’homme, nous pouvons avoir la certitude que notre vie a un sens, fondé sur quelqu’un qui ne peut être ni annulé, ni remis en cause ou encore abaissé au rang d’une créature semblable à nous.  Cette image de Dieu s’exprime sous forme de la nature rationnelle, intelligible, morale de l’homme, être doué d’une volonté et capable de s’adresser à son Créateur et de vivre en communion avec lui.  Ce ne sont pas nos caractéristiques physiques qui font de nous l’image de Dieu, même  si par ailleurs la Bible parle de la bouche de Dieu ou de ses mains, en termes imagés.  Partout dans la Bible, toute représentation de Dieu sous forme d’image (peinte ou sculptée) est interdite, car ce serait ravaler Dieu au rang d’une créature, alors qu’il est éternel et invisible.  Si la Bible donc parle parfois de Dieu en lui attribuant des caractéristiques physiques c’est pour utiliser un langage qui nous soit accessible, à nous, créatures incapables d’envisager Dieu tel qu’il est, incapables de le comprendre tel qu’il se comprend.

 

Notre sens de la dignité humaine lui aussi nous vient de cette image divine que nous reflétons.  Il en va de même pour notre sens de l’immortalité, qui nous fait détester la mort et aspirer à l’éternité.  Notre travail lui-même reflète l’œuvre de Dieu qui a créé l’univers entier et nous invite à prendre soin de sa Création, à la gérer de manière responsable.  Et quant à notre repos, d’une certaine manière il est lui aussi l’image du repos de Dieu.  Ecoutez comment le quatrième commandement l’exprime, au chapitre vingt du livre de l’Exode, dans l’Ancien Testament : « Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.  Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.  Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi.  Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour.  C’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. »

 

Un aspect très important lié à cette image de Dieu que nous portons en nous-mêmes, c’est  le fait de nous connaître comme des personnes, des êtres personnalisés, donc doués de personnalité, et non comme des individus tous semblables, ou encore comme des machines.  Car Dieu se présente à nous non pas comme une force impersonnelle et aveugle, mais au contraire comme un Dieu personnel, si parfaitement personnel qu’on peut distinguer trois personnes en lui.  En tant que personnes capables de communiquer intellectuellement et affectivement, nous avons justement été créés pour  vivre en communion avec lui, intellectuellement et affectivement.  Cela, c’est quelque chose que les croyants connaissent en particulier par la prière personnelle qu’ils peuvent adresser à Dieu en sachant par la foi qu’il les écoute.  Donc si nous croyons que nous reflétons l’image de Dieu en nous, cette image qui nous distingue de l’animal, nous pouvons jouir de la liberté qui consiste à vivre en communion avec Dieu.  Mais si nous refusons de croire que nous sommes porteurs de cette image, alors nous serons voués à organiser les sociétés humaines sur le modèle des sociétés animales, et nous aboutirons immanquablement à une organisation de type « fourmilière » ou chacun a une fonction prévue et planifiée par l’État central, sans aucune possibilité de jouir d’une véritable liberté personnelle.  C’est bien d’ailleurs ce que les sociétés communistes, par définition athées, ont tenté d’établir, avec les résultats que vous connaissez.

Lors de notre prochaine émission, nous nous pencherons sur quelques autres aspects de l’image divine dont la Bible affirme que nous sommes les porteurs, puis nous verrons ensemble ce qu’elle nous dit au sujet de l’obscurcissement de cette image qui est intervenu au tout début de l’histoire de l’humanité.