CRÉÉS A L’IMAGE DE DIEU (3)
Créés à l’image de Dieu : c’est le titre de la
série de trois messages que Foi et Vie Réformées vous propose, chers
auditeurs, et dont je vous présente aujourd’hui le troisième volet :
nous avons d’abord vu ensemble ce
que signifiait cette image de Dieu portée par tous les humains par le fait même
de leur création. Cette image revêtait
en elle-même une perfection, celle de la Création parfaite de Dieu.
Mais cet état de perfection
n’a pas été conservé. Le premier couple humain ne s’est pas contenté de refléter
l’image de Dieu, d’en être le porteur, il s’est laissé porté à croire
qu’il pourrait être semblable à Dieu lui même, devenant son égal. Reniant ainsi cette image, il a commencé à porter l’image
de celui qui l’avait trompé, le tentateur.
Voilà donc l’image de Dieu en l’homme déformée, contaminée, et à
la suite de cette déformation, voilà l’aveuglement qui s’empare du genre
humain, lequel tâtonne à la recherche de Dieu tout en essayant de s’échapper
hors de sa présence. Voilà le lot
des misères humaines, le mal et la corruption qui affectent l’humanité, en
un mot, voilà toute la déchéance du genre humain qui fait suite à cette
catastrophe morale. Pourtant,
avons-nous souligné, l’image de Dieu dont l’homme était le porteur, n’a
pas disparu. La Genèse nous le
rappelle au moment de l’Alliance conclue par Dieu avec Noé et sa descendance :
« Celui qui verse le sang de l’homme par l’homme son sang
sera versé. Car Dieu a fait
l’homme à son image ». Cette
affirmation possède une valeur universelle.
Par le fait même qu’il sont créés par Dieu, tous les humains sont
faits à son image. Cependant Dieu
décide de donner sa Loi à un peuple qu’il choisit parmi toutes les nations
environnantes, le peuple d’Israël. En cela, il lui rappelle qu’il est un Dieu parfait, saint,
et que ce peuple choisi se doit de vivre dans la perfection, dans la sainteté,
à l’image de celui qui l’a créé et qui conclut maintenant une Alliance
avec lui. Tout en restant pécheur
par nature, c’est-à-dire né dans la séparation d’avec Dieu à cause de
cette nature rebelle héritée du premier couple humain, le peuple d’Israël
est en quelque sorte rattrapé par Dieu. Il
se l’approprie de manière spéciale pour en faire une nation sainte parmi les
autres nations totalement égarées et tombées dans l’idolâtrie.
Israël est donc appelé à refléter de manière consciente dans sa
conduite cette image de Dieu. Dieu lui donne sa Loi comme guide, comme pédagogue.
La Loi définit les relations que ce peuple choisi doit avoir avec Dieu,
et aussi entre ses membres. En cela, la Loi lui rappelle son identité :
Israël est remis en présence de
l’image de Dieu qu’il doit porter pour l’honorer.
La Loi lui enjoint de vivre tous les aspects de sa vie de manière
sainte, c’est-à-dire conforme à la volonté de Dieu.
Elle pointe en direction d’une créature parfaite, restaurée en la présence
de Dieu, vivant dans sa communion. Elle
le guide vers cette perfection.
Mais voilà, la nature
humaine contaminée par le péché est incapable de marcher selon ces
prescriptions. C’est ce que
l’histoire du peuple d’Israël démontre amplement tout au long des pages de
l’Ancien Testament. De chute en
rechute, Israël manifeste son incapacité à refléter l’image de Dieu comme
son Créateur le lui enjoint. Il
abandonne régulièrement les prescriptions et les ordonnances de la Loi, malgré
les paroles des prophètes que Dieu lui envoie pour parler de sa part à son
peuple infidèle et le ramener sur la voie de l’obéissance.
En fin de compte, Dieu l’abandonnera aux mains de ses ennemis, ces
nations idolâtres dont Israël a imité les pratiques, adoptant même leurs
idoles de bois et de pierres et leur rendant un culte.
N’y a-t-il alors plus aucun espoir de restaurer totalement l’image de
Dieu abîmée en l’homme ? L’homme
parfait n’est-il qu’une illusion, une chimère, un idéal inaccessible ?
La Bible nous affirme à maintes reprises que ce qui est impossible aux
hommes, est possible à Dieu. Ce
que l’homme ne peut atteindre par lui-même, Dieu peut l’atteindre pour lui.
Le Dieu personnel dont nous avons parlé lors de notre
première émission, ce Dieu si personnel qu’on distingue trois personnes en
lui, envoie sur terre Jésus-Christ, son Fils éternel, à un moment précis de
l’histoire de l’humanité. Il
sera l’homme parfait, car il est à la fois Dieu et homme. Écoutez ce que dit la lettre aux Hébreux à son propos,
dans le Nouveau Testament : « A bien des reprises, et de bien des
manières, Dieu a parlé autrefois à nos ancêtres par les prophètes.
Et maintenant, dans ces jours qui sont les derniers, c’est par son Fils
qu’il nous a parlé. Il a fait de lui l’héritier de toutes choses et c’est
aussi par lui qu’il a créé l’univers.
Ce Fils est le rayonnement de la gloire de Dieu et l’expression
parfaite de son être. » En
d’autres termes, amis auditeurs, le Fils est l’image même de Dieu. Il ne porte pas, ou ne reflète pas l’image de Dieu, comme
les créatures, il en est l’image même et ce de toute éternité.
Qui d’autre que lui pouvait avec succès travailler à restaurer
l’image divine abîmée par et dans les hommes ?
C’est là tout le sens de l’œuvre de Jésus-Christ sur terre, à
savoir la restauration de la communion entre Dieu et les hommes, la restauration
de cette image divine en nous, qui fait de nous des hommes et des femmes
renouvelés. Nous sommes appelés dès
maintenant à vivre une vie nouvelle en conformité avec la volonté de Dieu.
Grâce à Jésus-Christ nous avons retrouvé notre identité, nous nous
connaissons pour qui nous sommes, et nous pouvons directement connaître Dieu.
Voyons ensemble ce que dit le Nouveau Testament à propos
de l’œuvre de Jésus-Christ : dans un célèbre passage de sa lettre aux
Chrétiens de Colosses, l’apôtre Paul, parlant de Christ, déclare :
« Il est l’image du Dieu invisible », et, un peu plus loin
« Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui ».
Que Jésus-Christ soit identique à Dieu d’après ce passage, est évident du
fait même qu’il est impossible pour une image de refléter ce qui est
invisible à moins qu’elle soit elle-même invisible. En fait, l’image dont
parle Paul manifeste pleinement la nature divine. Le même Paul, dans sa seconde
lettre aux Chrétiens de Corinthe (chapitre 4) déclare, à propos de l’Évangile
et de Jésus-Christ : « Si notre Évangile est encore voilé, il
l’est pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce
siècle a aveuglé les pensées, afin qu’ils ne voient pas resplendir le
glorieux Évangile du Christ, qui est l’image de Dieu. » . Le témoignage
du Nouveau Testament en ce qui concerne Jésus-Christ est donc clair : Jésus-Christ
est l’image même de Dieu, et ce de
toute éternité. Mais nous lisons
encore quelque chose d’autre à son propos dans le Nouveau Testament :
Paul, parlant de la résurrection des morts dans sa première lettre aux Chrétiens
de Corinthe, le nomme « le nouvel Adam ». Je vous lis ce passage, tiré du quinzième chapitre de cette
lettre : « C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme,
Adam, devint un être vivant. Le
dernier Adam est devenu un esprit vivifiant.
Le spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel ; ce
qui est spirituel vient ensuite. Le
premier homme tiré de la terre est terrestre.
Le deuxième homme vient du ciel. Tel
est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste,
tels sont aussi les célestes. Et
de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi
l’image du céleste. » Ce
que Paul nous dit là, amis auditeurs, c’est que Jésus-Christ a été donné
aux hommes comme un homme nouveau, venant du ciel ; il n’est pas atteint
par la corruption du péché, et sa résurrection témoigne de ce que la mort
n’a pas eu de prise sur lui. Dans
la mesure où ils descendent tous du premier homme, Adam, tous les hommes sont
sujets à la mort, parce qu’ils sont nés avec le germe du péché en eux.
Nous sommes semés méprisables et corruptibles, affirme Paul dans ce même
passage. Mais grâce à la résurrection
de Jésus-Christ, les croyants ressusciteront avec un corps glorieux, incorruptible,
semblable au corps du Christ ressuscité. C’est
en ce sens que Paul parle de Christ comme du dernier Adam qui est devenu un
esprit vivifiant. Et il conclut en
disant : « De même que nous avons porté l’image du terrestre,
nous porterons aussi l’image du céleste. »
Jésus Christ est donc le prototype d’une nouvelle humanité, délivrée
de la puissance de la mort. Il
restaure totalement l’image de Dieu en l’homme, car il est lui-même, nous
l’avons vu, cette image de toute éternité.
Voilà pourquoi, en ce qui nous concerne, «de même que nous avons
porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste ».
L’œuvre de Jésus-Christ est une œuvre de restauration de la Création
parfaite de Dieu. La destruction et
la corruption amenées sur la Création par la désobéissance d’Adam ne sont
plus l’horizon ultime des hommes. Il
existe une perspective totalement renouvelée, porteuse d’espérance et de
joie : par la foi en Jésus-Christ, l’image de Dieu en nous est rendue de
plus en plus nette et visible : les croyants sont appelés à ressembler à
Jésus-Christ dans leur comportement, leur manière d’agir envers les autres,
leur vision du monde, reflétant ainsi cette image.
Ils ne le font pas d’eux-mêmes, mais parce que l’Esprit de Dieu, qui
a planté le germe de la foi en eux, les y pousse. Certes, cela ne veut pas dire
qu’ils aient atteint un état de perfection au cours de leur vie présente, et
ils sentent tous les jours combien leur nature héritée du premier Adam les
pousse irrémédiablement vers la mort, mais en même temps, ils vivent avec la
certitude que Dieu a déjà établi pour eux
une autre destinée, délivrée de la puissance de la mort : c’est
même avec confiance qu’ils voient s’approcher le jour de leur mort, car ce
jour marquera la fin de l’état corruptible de leur nature terrestre, et le
passage définitif vers cette nature céleste promise par le Dieu qui a
ressuscité Jésus-Christ des morts et l’a revêtu d’un corps incorruptible.
Voilà, amis auditeurs, quelle est l’espérance et la joie des croyants : se savoir racheté, greffé en Jésus-Christ, revêtu d’une vie nouvelle, restauré pleinement dans cette image divine précédemment abîmée par la Chute. Puissiez-vous vivre chaque jour de votre vie sous la conduite de l’Esprit de Dieu, reflétant clairement cette merveilleuse œuvre de restauration de l’image divine placée en chacun de nous par le Créateur de toutes choses. Puisse cette image restaurée reluisant dans votre conduite, amener d’autres créatures vouées à la mort à connaître la puissance du Salut manifesté en Jésus-Christ.