VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES (7)                  

 

Aujourd’hui je vous propose, amis auditeurs, de répondre à quelques unes de vos questions, comme j’en ai pris l’habitude depuis un certain temps déjà.  Les questions auxquelles nous allons accorder notre attention concernent la vie de l’Église, et en particulier les ministères au sein de l’Église, et ce qu’enseigne le Nouveau Testament à ce propos.  Ce n’est pas la première fois que Foi et Vie Réformées présente à ses auditeurs quelques réflexions sur la nature de l’Église ; nous avons déjà consacré quelques messages à cette question.  Certains de nos auditeurs sont familiers avec les textes de la Bible, d’autres le sont beaucoup moins, ou peut-être pas du tout, mais nous allons tâcher de présenter ces questions de manière à ce que chacun puisse comprendre de quoi il s’agit.  Rappelons tout d’abord que l’Église n’est pas une institution purement humaine, comme le sont des associations diverses, des organisations sociales ou des clubs en tous genres.  L’Église est une création divine, une assemblée d’hommes et de femmes rassemblés en un corps par celui qui les a appelés vers lui par son Esprit et qui en est le Sauveur et le seul chef, à savoir  Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu.  L’Église est présentée à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament, en particulier par l’apôtre Paul,  comme étant le corps de Jésus-Christ.  Cela nous donne clairement une idée de l’intimité extraordinaire qui existe entre Jésus-Christ et les croyants rassemblés par son Esprit. Il existe une union indissociable entre Jésus-Christ et son Église, qu’il dirige par son Esprit et par sa Parole.  Il établit son Église sur les ministères de croyants qu’il appelle lui-même, en leur accordant des dons divers (dons de la prédication, don du gouvernement, don du secours aux autres). Tout croyant a reçu un don ou un autre, qu’il ou elle doit mettre au service de l’Église toute entière.  Tout croyant a reçu une vocation et contribue à la croissance du corps dans son ensemble.  Aucun membre de l’Église ne peut rester passif, et se contenter d’être un simple voyageur dans l’autobus, attendant d’être transporté à bon port sans avoir à rendre un service quelconque à la communauté. Cependant, le Nouveau Testament enseigne clairement que Jésus-Christ appelle certains à un ministère spécial, pour que les dons de tous puissent être activés, en vue de la croissance du corps tout entier.  Ces ministères particuliers assurent que cette croissance se passe dans l’ordre et harmonieusement.  Je vous lis le passage de la lettre de Paul aux Chrétiens d’Éphèse, au chapitre quatre, qui nous parle le plus clairement de cet aspect de la vie de l’Église: « C’est Jésus-Christ qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants.  Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ.  Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.  De cette manière, nous ne serons plus ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur.  Au contraire, en exprimant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête : le Christ.  C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties. »  Ce passage, amis auditeurs, mérite d’être relu et médité avec beaucoup d’attention si l’on veut comprendre la nature de l’Église telle que le Nouveau Testament nous l’enseigne. Reprenons-en trois points essentiels : en premier lieu, c’est Jésus-Christ qui fait don de certains croyants pour que l’Église s’édifie sur leur ministère. Au verset 12, Paul nous dit en effet : Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ.  En second lieu, le but de ces ministères est le suivant, d’après le verset 13 : parvenir tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.  En troisième lieu, selon le verset 16 c’est de Jésus-Christ que vient l’accroissement du corps, le tout étant soutenu par des articulations, ou des jointures, que sont les ministères particuliers  donnés par Christ : « C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties ».  Notez, amis auditeurs, l’accent mis sur l’unité, l’ordre et la cohésion de ce corps spirituel qu’est l’Église de Jésus-Christ.  Ailleurs dans une de ses lettres, Paul enjoint les chrétiens à tout faire avec bienséance et ordre dans l’Église, car,  dit-il, Dieu n’est pas un dieu de désordre, mais de paix. 

 

Alors, comment est-on appelé à un ministère au sein de l’Église ?  Par une vocation intérieure, qui doit cependant être confirmée et testée, afin que tout un chacun ne cherche pas à s’improviser ceci ou cela, comme c’est si souvent le cas dans beaucoup d’églises qui vivent davantage dans le désordre que dans l’ordre et la bienséance.  Trois règles doivent donc être respectées lorsqu’il s’agit  d’établir des croyants dans les offices ou ministères spéciaux dont nous venons de parler : il faut d’abord respecter la nature des ministères tels qu’ils nous sont présentés dans le Nouveau Testament, donc chercher à en comprendre la nature et le service qui en découle d’après la Parole de Dieu et non d’après des conceptions humaines.  Il faut aussi  toujours garder à l’esprit le fait que c’est Jésus-Christ, le chef et la tête de l’Église, qui les accorde comme des dons sur lesquels son Église s’édifie.  En second lieu, et à la suite de ce que je viens de dire, il faut que la vocation des personnes aspirant à un ministère particulier au sein de l’Église soit en conformité avec les normes établies par la Parole de Dieu.  Cette vocation, intérieure, doit pouvoir être testée et recevoir l’approbation de l’Église d’après les critères que la Parole met en avant. Prenons un exemple : si quelqu’un aspire à être ministre de la Parole, il doit avoir reçu le don de l’enseignement, écrit Paul dans sa première lettre à Timothée.  Donc, quelqu’un  aspirant à ce ministère, mais qui n’est pas capable de s’exprimer clairement, ou d’étudier la Parole en profondeur pour en exposer le contenu aux autres, ne devrait pas être reçu à ce ministère.  En troisième lieu, être reçu à un ministère au sein de l’Église ne signifie jamais en devenir le chef, comme si l’Église, ou même une partie, devenait sa propriété personnelle.  C’est Jésus-Christ qui demeure toujours le seul chef de l’Église et qui la gouverne par Sa Parole et par Son Esprit. Rappelons-le une fois de plus, les ministères institués sont des services, et rien d’autre.  Ce sont des articulations, des jointures permettant au corps tout entier de s’édifier, de grandir harmonieusement dans l’unité de la foi, de manière ordonnée. Comme tout autre membre, un membre de l’Église appelé à un ministère particulier doit se soumettre à la discipline de l’Église,  au cas où il commettrait des fautes méritant d’être censurées.  Il n’est jamais au-dessus de cette discipline.

 

Voilà donc quelques principes fondamentaux sur l’Église et les ministères sur lesquels elle s’édifie.  J’en viens maintenant à une première question d’un auditeur : Quelle différence faites-vous entre un évangéliste, un pasteur et un docteur , me demande-t-il?  Le ministère de l’évangéliste consiste à prêcher l’Évangile là où il n’a pas encore été entendu.  L’évangéliste proclame la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à ceux qui vivent dans les ténèbres spirituelles.  Étre évangéliste ou missionnaire revient au même, dans les grandes lignes. Certains amènent toutefois une différence entre les deux : l’évangéliste prêche aux brebis égarées, qui se sont éloignées de l’Église (comme c’est le cas dans beaucoup de sociétés modernes où l’Église a perdu de nombreux membres) tandis que le missionnaire prêche là où la Parole de Dieu n’a jamais été entendue. Quoi qu’il en soit, l’évangéliste est un ministre de la Parole, mais dans un contexte différent de celui où opère le pasteur d’une église.  Celui-ci nourrit le peuple de Dieu au sein d’une église constituée : il prend soin de lui par la prédication de la Parole, le soin pastoral, l’administration des sacrements.  Quant au docteur, il est celui qui étudie la Parole de Dieu en profondeur pour enseigner à toute l’Église la doctrine chrétienne.  Il doit pouvoir former les pasteurs et les évangélistes, par exemple au sein d’instituts théologiques.  Il est par excellence le théologien, celui qui consacre son temps et son énergie spirituelle non pas au soin pastoral, à la prédication, à l’administration des sacrements ou au gouvernement de l’Église, mais à l’étude de la Parole de Dieu.

 

Le même auditeur me demande : Une formation théologique est-elle nécessaire pour acquérir l’un de ces ministères, si c’est Dieu qui les donne dès le sein de la mère (comme c’est le cas de Samuel, dans l’Ancien Testament, ou de Jean Baptiste, dans le Nouveau testament) ?  Ma réponse est oui, cette formation est absolument nécessaire, car  les cas de Samuel ou de Jean-Baptiste sont des cas particuliers intervenus dans l’histoire du peuple d’Israël par une Providence spéciale de Dieu.  Ils ne peuvent être pris comme modèles.  Il n’y a eu qu’un seul prophète appelé à désigner Jésus-Christ directement comme le Messie, et à préparer son ministère en prêchant le baptême de la repentance : ce fut Jean-Baptiste.  Tout ce qui est dit au sujet d’un serviteur particulier de Dieu dans la Bible, n’est pas applicable aux croyants d’aujourd’hui.  Autrement, comme dans l’Ancien Testament il nous faudrait des Samson et des David à tour de bras pour écraser les Philistins, peuple aujourd’hui disparu…  Par ailleurs, une formation théologique, et la manière dont le candidat au ministère la poursuit,  est un des moyens par lesquels on peut s’assurer de la solidité de sa vocation. 

 

La prochaine fois, chers amis,  je continuerai à répondre à quelques autres questions d’auditeurs sur le même thème des ministères et de l’Église.