VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES (8)

 

Amis auditeurs, aujourd’hui encore, je réponds à quelques unes des vos questions concernant l’Église et les ministères donnés par le chef de l’Église, Jésus-Christ, pour que celle-ci s’édifie sur eux. La dernière fois, nous avons pris comme point de départ le passage du quatrième chapitre de la lettre de Paul aux chrétiens d’Éphèse, où nous trouvons quelques uns des enseignements les plus importants du Nouveau Testament sur l’Église.  Reprenons ce texte si vous le voulez bien, afin de fonder nos réponses sur la Parole de Dieu :

 « C’est Jésus-Christ qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants.  Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ.  Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.  De cette manière, nous ne serons plus ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur.  Au contraire, en exprimant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête : le Christ.  C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties. » 

 

Un auditeur me pose une question sur un passage de la première lettre de Paul  à Timothée, chapitre quatre : L’imposition des mains est-il le moyen par lequel Timothée a reçu son don ?  Pour clarifier cette question, il nous faut lire ensemble le texte dont il s’agit, et en comprendre le contexte : Paul exhorte Timothée, son jeune collaborateur, à persévérer dans le travail pastoral qui est le sien.  Il lui écrit : « Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement.  Ne néglige pas le don qui est en toi et qui t’a été donné par la prophétie, avec l’imposition des mains. »  Au début de sa lettre, il a aussi écrit : « La recommandation que je t’adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites à ton sujet, c’est que, d’après elles, tu combattes le bon combat. »  Tout semble donc indiquer, d’après cette lettre, qu’il y avait eu des prophéties prononcées à l’égard du jeune Timothée, et du ministère qu’il serait appelé à exercer dans l’Église.  Paul y ajoutait foi, puisqu’il exhorte maintenant Timothée à persévérer, sur la base de ces prophéties.  En outre, placer les mains sur la tête d’une personne appelée à exercer un ministère particulier dans l’Église, était l’équivalent d’une consécration officielle à ce ministère.  Ce geste était pratiqué pour la consécration des rabbis juifs, et l’origine en remonte à Moïse, lorsqu’il plaça les mains sur la tête de Josué pour l’introniser comme son successeur, sur l’ordre de Dieu.  Dans sa seconde lettre au même Timothée, Paul lui écrit : « Je t’exhorte à ranimer la flamme du don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains.  Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force. »  Alors, pour en revenir à la question de mon auditeur, Timothée a-t-il reçu ce don par le moyen de l’imposition des mains ?  Disons que l’imposition des mains est la confirmation, et, pour ainsi dire, le signe visible de la consécration, laquelle a lieu sur la base des dons réels que Timothée a reçus.  Le don vient de Dieu, et de nul autre.  Il ne faut pas attribuer à des gestes humains, même symboliques, une valeur magique, comme si par eux-mêmes ils avaient le pouvoir de créer des dons spirituels.  En même temps, il nous faut reconnaître la valeur symbolique de tels gestes, qui rendent visibles à tous une réalité spirituelle qui est le fait du Saint Esprit, et de lui seul.

Tout ceci m’amène à parler d’un ministère dont le Nouveau Testament  nous parle à de nombreuses reprises : celui de l’ancien.  Ce ministère est le pilier de l’Église.  Pour qu’une Église soit constituée, il faut qu’il y ait des anciens, c’est-à-dire des hommes capables de diriger l’assemblée des croyants dans l’ordre et l’harmonie, en vue de l’unité dans la foi.  Ces anciens ne sont pas nécessairement des évêques ou des prédicateurs qui ont reçu une formation théologique, mais des croyants attachés à ce qu’enseigne la Parole de Dieu, et menant une vie conforme à cet enseignement.  Voilà ce que dit à ce propos  la deuxième lettre de l’apôtre Pierre, dans le Nouveau Testament: « J’exhorte donc les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien comme eux, moi qui suis un témoin des souffrances du Christ et qui ai part à la gloire qui va être révélée: Comme des bergers, prenez soin du troupeau qui vous a été confié.  Veillez sur lui, non comme si vous y étiez forcés, mais de plein gré, ainsi que Dieu le désire.  Faites-le non comme si vous y étiez contraints, mais par dévouement.  N’exercez pas un pouvoir autoritaire sur ceux qui ont été confiés à vos soins, mais soyez les modèles du troupeau.  Alors, quand le Chef des bergers paraîtra, vous recevrez la couronne de gloire qui ne perdra jamais sa beauté. »  Paul, quant à lui, exhorte son collaborateur Tite à établir des anciens dans les églises nouvellement fondées sur l’île de Crète, au sud de la Grèce : « Je t’ai laissé en Crète, lui écrit-il, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient  ni accusés de débauche ni indisciplinés.  Il faut en effet qu’un dirigeant d’église -ou évêque- soit irréprochable, puisqu’il a la responsabilité de la famille de Dieu.  C’est pourquoi il ne doit être ni imbu de lui-même ni coléreux, ni buveur, ni querelleur, ni attiré par des gains malhonnêtes.  Qu’il soit au contraire hospitalier, ami du bien, réfléchi, juste, saint et maître de lui-même ; qu’il soit fidèlement attaché à la parole certaine, qui est conforme à ce qui lui a été enseigné.  Ainsi il sera en mesure d’encourager les autres selon l’enseignement authentique et de réfuter les contradicteurs. »  Nous trouvons dans d’autres écrits de Paul ce portrait  du responsable d’église, comme dans sa première lettre à Timothée.  Tout semble indiquer que selon Paul un évêque, ou pasteur, est un ancien particulièrement chargé de l’enseignement au sujet de tout ce qui concerne la foi.  Il est donc celui qui prêche, et avec les autres anciens, il dirige l’Église dans l’esprit que nous avons vu lorsque nous avons lu le passage de la seconde lettre de Pierre.  Le ministère de l’ancien est donc, répétons-le,  le  pilier de l’Église, sans lequel celle-ci ne peut être établie.  Même s’il n’y a pas encore de prédicateur de la Parole spécialement formé pour l’enseignement, une Église peut être constituée autour d’un noyau d’anciens dont la doctrine et la vie témoignent de leur fidélité à la Parole de Dieu. 

 

Le Nouveau Testament nous parle également du ministère des diacres, lesquels sont chargés de la distribution des offrandes des fidèles aux plus pauvres.  C’est un ministère à part, qui ne doit pas être exercé par ceux qui font déjà office d’anciens.  Voici ce qu’écrit Paul à Timothée au sujet des diacres : « Les diacres pareillement doivent être respectables, éloignés de la duplicité, des excès de vin et des gains honteux ; qu’ils conservent le mystère de la foi dans une conscience pure.  Qu’on les mette d’abord à l’épreuve, et qu’ils exercent ensuite le diaconat, s’ils sont sans reproche.  Que les femmes de même soient respectables, non médisantes, sobres, fidèles en toute chose. Les diacres doivent être maris d’une seule femme et bien diriger leurs enfants et leurs propres maisons.  Car ceux qui ont bien exercé le diaconat s’acquièrent un rang honorable et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ. »  Notez, amis auditeurs, la qualification qui s’impose pour devenir diacre : il leur faut être honnête, éloigné des gains mal acquis ou du penchant pour la boisson : car si l’Église leur confie la responsabilité de la distribution des offrandes aux pauvres, ils doivent être au-dessus de tout soupçon sur le plan de l’honnêteté.  Voilà pourquoi on ne doit pas établir des diacres à la légère, mais d’abord examiner leur conduite et ensuite les consacrer à ce ministère.

 

La prochaine fois, nous  continuerons à réfléchir ensemble sur ce qu’enseigne le Nouveau Testament à propos des divers ministères, et nous reprendrons quelques unes de vos questions, à la lumière de ce que nous avons vu aujourd’hui.