CHRIST OU MAHOMET? (1)
Parlons
ensemble de l’Islam, amis auditeurs. La
série d’émissions que je vous propose s’intitule “Christ ou Mahomet?”
Elle n’a pas pour but de décrire l’Islam en détail (il faudrait
toute une encyclopédie pour ce faire), mais plus simplement de comparer et
contraster l’enseignement de l’Islam avec celui de l’Évangile.
Ne vous y trompez pas: il s’agit bien pour “Foi et Vie Réformées”
de proclamer que le seul chemin vers Dieu c’est Jésus-Christ, le Fils éternel
de Dieu devenu homme. Il s’est volontairement abaissé jusqu’à une mort
injuste et dégradante afin de procurer le salut et la réconciliation avec Dieu
à tous ceux qui accepteraient par la foi son sacrifice rédempteur unique. Nous
tâcherons de parler de l’Islam en obéissant à la parole exprimée dans la
Bible, dans la première lettre de Pierre, chapitre 3, versets 15 et 16:
“Si l’on vous demande de
justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec humilité
et respect, et veillez à garder votre conscience pure.
Ainsi ceux qui disent du mal de votre bonne conduite, qui découle de
votre consécration au Christ, auront à rougir de leurs calomnies.”
Inutile d’ajouter que le but de ces émissions n’est aucunement de
justifier les entreprises militaires de certaines puissances occidentales contre
des pays à majorité musulmane, entreprises dont les motivations n’ont rien
à voir avec la question de la connaissance du vrai Dieu.
Mais
tâchons d’abord de raconter de manière succincte quels ont été les débuts
de l’Islam : le Christianisme était connu depuis six cents ans lorsque
l’Islam a fait son apparition sur la scène religieuse du monde, avec la
personne de Mahomet. Les derniers
livres qui composent le Nouveau Testament étaient écrits depuis cinq siècles
déjà, et ils étaient répandus dans une grande partie de l’Europe, de
l’Afrique du Nord et du Proche et Moyen Orient.
Des traductions de la Bible en plusieurs langues existaient déjà :
en langue copte, en arménien, en latin, en syriaque. La traduction syriaque était
d’ailleurs utilisée par des tribus arabes vivant au sud de la péninsule
arabique. La foi chrétienne était définie par des confessions de foi admises
par la majorité des chrétiens, même si pour certains subsistaient des
conceptions différentes au sujet de Jésus-Christ. Mahomet, né en Arabie vers l’an 570 et mort en 632, a eu
dans sa jeunesse des contacts avec des chrétiens et a recueilli des
informations sur la doctrine chrétienne par leur intermédiaire.
Mais tout semble indiquer que ceux qu’il a rencontrés n’étaient
eux-mêmes pas très instruits et n’ont pas su lui parler de Jésus-Christ
comme l’Évangile nous le présente. De
son vivant il y avait également trois importantes tribus de Juifs en Arabie, dans la ville de Médine, qui disposaient du
texte de l’Ancien Testament et le lisaient entre eux. Ils étaient
culturellement et économiquement bien au-dessus des tribus arabes, mais ils
n’étaient pas enclins à partager leur connaissance avec ceux qui ne
faisaient pas partie de leur groupe. De son côté, Mahomet recherchait Dieu et
savait où il pouvait apprendre auprès de ceux qui disposaient des Écritures
sacrées et les lisaient régulièrement. Cependant
il n’a pas fait d’efforts pour aller soit en Syrie, soit en Éthiopie ou au
sud de l’Arabie pour s’enquérir plus avant du contenu de la Bible.
Pourtant, il a déclaré plus tard que tout ce que les Écritures
enseignent est vrai et digne de foi.
Déjà
du vivant de Mahomet, la Mecque était un centre religieux très important pour
les Arabes. La Qa’aba, un bâtiment
cubique, était considérée comme la maison d’Allah, c’est-à-dire de Dieu.
Allah était vénéré comme le Dieu suprême, mais à côté de lui un
grand nombre d’images d’autres divinités étaient adorées dans la
Qa’aba. Les Arabes venaient à la
Mecque à l’occasion des grandes foires commerciales qui s’y tenaient, et
ils accomplissaient les rites habituels, comme de tourner sept fois autour de la
Qa’aba, et de toucher la pierre noire enchâssée dans un des murs.
Cette pierre était une météorite à laquelle on attachait une grande
signification religieuse.
Mahomet
avait l’habitude d’aller se recueillir de temps en temps dans une grotte aux
environs de la Mecque pour y méditer. D’après
la tradition musulmane, il se trouvait dans cette grotte un jour de l’an 510,
et c’est là que l’ange Gabriel lui serait apparu pendant qu’il dormait,
lui commandant par trois fois de réciter ses paroles. A son réveil, grandement troublé par cette apparition,
Mahomet se demandait ce qu’elle signifiait, et si elle lui était venue
d’Allah ou des jinns, ces créatures supposées inspirer les devins. Il avait entendu dire que Dieu avait envoyé des prophètes
au peuple d’Israël, mais savait qu’aucun prophète n’avait jamais été
envoyé aux descendants d’Ismaël, c’est-à-dire aux Arabes.
Se pouvait-il qu’Allah l’envoie vers son peuple comme prophète et apôtre ?
Se confiant à son épouse, il reçut d’elle des encouragements et se
vut conforté dans l’idée qu’il venait de recevoir une vocation prophétique.
Ce n’est pourtant que deux ans plus tard qu’il recommença à
recevoir des révélations sous diverses formes : dans des rêves, sous
forme de pensées, par le biais d’une voix.
Ces messages lui venaient toujours en langue arabe, et souvent au milieu
de transes. Il les répétait et
ils étaient mis par écrit par ceux qui les recueillaient de sa bouche.
On pense généralement que Mahomet était analphabète et ce n’est
qu’après sa mort que tous ces messages furent incorporés dans le Coran, mot
qui en arabe signifie « récitation ».
Mahomet était en effet convaincu que les paroles qu’il avait reçues
n’étaient pas les siennes, mais celles de Dieu, et qu’il n’en était que
le récitant. Ainsi, les Musulmans
croient que le Coran n’est pas le livre de Mahomet, mais celui de Dieu.
Mais
quel est le cœur du message du Coran ?
Il tient en quelques points :
il n’y a qu’un seul Dieu, Allah, créateur du ciel et de la terre et
de tout ce qu’ils contiennent. Mahomet est son prophète, le dernier des prophètes
envoyés par Dieu, celui qui apporte la révélation finale de la part de Dieu.
L’homme est l’esclave de Dieu et son devoir est avant tout de se soumettre
à Allah et de lui obéir. Allah
est miséricordieux, ce qu’on peut voir par le fait qu’il pourvoit aux
besoins des hommes. Ceux-ci doivent
lui être reconnaissants. Un jour
terrible de jugement vient, durant lequel Allah fera revivre les morts pour les
juger. Ceux qui l’adorent et font
de bonnes œuvres seront récompensés en allant dans un paradis fait de
plaisirs sensuels, et ceux qui commettent de mauvaises oeuvres seront condamnés
au feu de l’enfer. La pire des
mauvaises actions que peuvent commettre les hommes c’est d’associer
d’autres divinités à Allah. On
peut percevoir derrière ces doctrines une certaine influence du Judaïsme et du
Christianisme. Tout aussi important, l’Islam (mot qui signifie « soumission »)
est autant une forme de régime politique qu’une religion.
La vie entière des musulmans doit être réglée par les préceptes de
l’Islam. Autrement, il n’y a
pas vraiment de soumission. En arabe, le mot « musulman » signifie
justement « celui qui se soumet ».
Les
efforts de Mahomet et de ses disciples pour convertir les habitants de la Mecque
à cette nouvelle religion furent vains. On
se moqua d’abord d’eux, puis ils furent ouvertement persécutés, ce qui
amena Mahomet à aller se réfugier dans la ville de Médine au nord de la
Mecque. Il y reçut un accueil plus
favorable et y fit des disciples en nombre croissant.
En l’an 622, il se rendit de nouveau à la Mecque pour tenter de détourner
ses habitants de l’idolâtrie, et les convertir à la nouvelle religion
qu’il proclamait. S’attirant
l’hostilité déclarée de la population locale, il dut, avec ses compagnons,
se cacher et s’enfuir, retournant finalement à Médine. Aujourd’hui encore, l’année 622 marque le début du
calendrier musulman. Au début
Mahomet avait déclaré qu’aucune conversion à l’Islam ne devrait se faire
par la force. Cependant, à mesure que ses disciples augmentaient et que les
tribus arabes environnantes lui prêtaient serment d’allégeance, il eut
recours à la force pour étendre son pouvoir politico-religieux.
Entre autres, les tribus juives demeurant à Médine, ville dont il était
devenu le chef, furent dépossédées de leurs biens lorsqu’elles refusaient
de se convertir. Certains furent même
massacrés, des femmes et des enfants furent vendus comme esclaves.
Seuls les Chrétiens du sud de l’Arabie purent conserver leur religion,
en échange d’un lourd tribut. Les adeptes de Mahomet battirent les troupes
des Mecquois une première fois, après avoir pillé plusieurs de leurs
caravanes. Les habitants de la Mecque, effrayés par le pouvoir montant de
Mahomet, envoyèrent à leur tour une armée de dix mille hommes contre lui et
remportèrent une grande victoire, le blessant même, sans toutefois parvenir à
écraser ses forces. Après un conflit de plusieurs années, Mahomet parvint à
entrer dans La Mecque, dont les habitants se soumirent sans résistance à son
pouvoir politico-religieux. Il y
instaura le nouveau culte dont il était le prophète, en commençant par détruire
les images des idoles qui se trouvaient dans la Qa’aba, tout en préservant
certaines coutumes du passé, et en donnant à ses adeptes la forme définitive
du pélerinage à la Mecque. Mahomet tomba gravement malade en l’an 632 et
mourut peu après. Sa mort fut immédiatement
suivie par des luttes de succession entre son gendre Ali et son ami Abou Bakr,
luttes marquées par de nombreux assassinats. Ceci n’empêcha pas les armées
musulmanes de se lancer à la conquête du monde, battant les armées perses et
byzantines, conquérant la Syrie et l’Égypte, occupant toute l’Afrique du
Nord qui jusque là avait été chrétienne.
Ils occupèrent même la plus grande partie de l’Espagne, où les
Arabes demeurèrent pendant plusieurs siècles.
Leur avance en Europe occidentale fut arrêtée exactement un siècle après
la mort de Mahomet, en l’an 732, lorsque les armées franques commandées par
Charles Martel les refoulèrent au-delà des Pyrénées.
La
prochaine fois, amis auditeurs, nous verrons ensemble comment l’Islam considère
la Bible, et l’idée que les musulmans se font de Jésus-Christ, d’après ce
qu’en dit le Coran.