LA BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (43)

Chers enfants, je vais vous raconter une très belle histoire que nous lisons dans la Bible, l’histoire de Ruth la Moabite. Cette histoire se trouve au huitième livre de l’Ancien Testament, livre qui porte justement le nom de Ruth. Il fait suite au livre des Juges que je vous ai raconté lors de nos précédentes émissions de la série « la Bible racontée aux enfants ».

 

A l’époque où il y avait des juges pour gouverner le peuple d’Israël, il y a eu une famine dans le pays. Un homme du village de Bethléhem, dans la région de Juda, est parti avec sa femme et ses deux fils pour aller habiter dans la campagne de Moab, où il y avait de la nourriture. Moab se trouvait à l’est de Juda, et ses habitants adoraient d’autres dieux que l’Éternel Dieu. Cet homme s’appelait Élimelek, sa femme Noémi, et leurs deux fils Mahlôn et Kilyôn. Arrivés dans la campagne de Moab, ils s’y sont installés et ont vécu là. Puis Élimélek et mort, et Noémi est restée seule avec ses deux fils. Ceux-ci ont épousé des femmes moabites. La première s’appelait Orpa, et la seconde Ruth. Ils ont vécu là pendant à peu près dix ans. Mahlôn et Kilyôn sont morts eux aussi, et Noémi est donc restée veuve et sans enfants. Alors elle a décidé de rentrer en Juda, car elle avait entendu dire que l’Éternel Dieu avait montré sa bonté en redonnant de la nourriture au pays d’où elle venait. Elle s’est donc mise en route avec ses deux belles-filles, Orpa et Ruth, pour revenir en Juda. Puis elle leur a dit : « Allez, retournez chacune chez votre mère, et que l’Éternel se montre bienveillant à votre égard, comme vous l’avez été envers mon mari et mes fils. Que l’Éternel vous accorde de trouver un autre mari, avec lequel vous pourrez vivre en sécurité ! Elle les a embrassées, mais elles se sont mises à sangloter et lui ont dit : « Non ! Nous irons avec toi vers ton peuple. » Noémi leur a répondu : « Retournez chez votre famille d’origine. Pourquoi venir avec moi ? Je ne peux plus avoir de fils pour vous les donner comme maris, je suis trop vieille, et d’ailleurs, même si je me remariais et j’avais encore des enfants, est-ce que vous attendriez qu’ils grandissent pour pouvoir les épouser ? Non, mes filles, mon sort est plus dur que le vôtre, car l’Éternel m’a envoyé une grande épreuve ». Elles ont sangloté à nouveau, et Orpa a embrassé sa belle-mère, puis l’a quittée. Mais Ruth est restée avec sa belle-mère. Alors Noémi lui a dit : « regarde, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux, fais de même ». Mais Ruth a répliqué : « Ne me pousse pas à te quitter et à aller ailleurs. Où tu iras, j’irai moi aussi ; où tu habiteras, j’habiterai aussi. Ton peuple est mon peuple, et ton Dieu est mon Dieu. Là où tu mourras moi aussi je mourrai, et c’est là que je veux être enterrée. Je prends l’Éternel à témoin que seule la mort me séparera de toi. » Alors Noémi, voyant que Ruth était si résolue, n’a plus insisté, et toutes deux ont repris leur chemin jusqu’à Bethléhem. Lorsqu’elles sont entrées dans la ville, tout le monde a été très étonné de les voir, et a dit : « Est-ce bien Noémi ? » Mais elle leur disait : « Ne m’appelez plus Noémi, mais appelez-moi Mara ». Chers enfants, en hébreu, la langue dans laquelle l’Ancien Testament a été écrit, le nom « Noémi » veut dire « ma charmante », tandis que le nom « Mara » veut dire « amère ». Noémi disait en effet : « l’Éternel m’a rendu la vie bien amère ; j’étais partie avec un mari et deux fils, et l’Éternel me ramène ici les mains vides. Le Tout Puissant m’a fait du mal ».

 

Noémi et sa belle-fille sont arrivées à Bethléhem au début de la moisson des orges. Noémi avait un parent de la famille de son mari. C’était un homme riche et fort qui s’appelait Booz. Bientôt Ruth a dit à Noémi : je vais aller dans les champs pour glaner des épis derrière celui qui me considèrera favorablement. » Glaner, chers enfants, cela veut dire ramasser les épis que les moissonneurs laissaient tomber derrière eux, ou ne cueillaient pas du tout. En effet la Loi de Dieu donnée par Moïse au peuple d’Israël commandait aux moissonneurs de laisser une partie des épis dans le champ pour les pauvres : « Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne et tu ne ramasseras pas les grains qui en sont tombés. Tu abandonneras cela au malheureux et à l’immigrant. Je suis l’Éternel, votre Dieu. »

Mais arrêtons-nous un instant pour écouter un chant chrétien.

 

Ruth est donc partie et elle est allée glaner dans un champ derrière les moissonneurs. Or ce champ appartenait à Booz, cet homme riche qui était de la famille d’Élimelek, le mari de Noémi. Booz est venu de Bethléhem pour voir si tout allait bien dans son champ, et il a salué les moissonneurs en leur disant : « Que l’Éternel soit avec vous ». Ils lui ont répondu : « Que l’Éternel te bénisse ! ». Puis il a remarqué la présence de Ruth dans le champ et a demandé à son serviteur qui était chargé de surveiller les moissonneurs : « Qui est cette jeune femme ? » Le serviteur lui a répondu : « C’est la jeune Moabite qui est revenue de la campagne de Moab avec Noémi. Elle a dit : Je vais glaner et ramasser des épis entre les gerbes derrière les moissonneurs. » Depuis qu’elle est venue ce matin, elle est restée debout jusqu’à maintenant et elle ne s’est assise qu’un moment à la maison.

 

Booz a alors dit à Ruth : « Ecoute-bien, ma fille : ne va pas glaner dans un autre champ; ne t’éloigne pas non plus d’ici et reste avec mes servantes. Tu peux glaner tout ce que tu veux dans mon champ. J’ai dit à mes serviteurs de ne pas te faire de mal. Si tu as soif, tu peux aller boire de l’eau puisée par eux et versée dans les cruches. » Alors Ruth s’est agenouillée le visage contre terre pour remercier Booz. Elle lui a dit : « Pourquoi es-tu si bon envers moi, alors que tu ne me connais même pas ? » Booz lui a dit : « On m’a raconté en détail tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari, et comment tu as laissé ton père, ta mère et ton pays natal pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que l’Éternel te fasse du bien pour ce que tu as fait, car tu es venue te réfugier vers le Dieu d’Israël. » Et Ruth a encore dit : « Tu m’as consolée et tu as parlé à mon cœur, alors que je ne suis même pas une de tes servantes. » Au moment du repas Booz lui a dit : « Viens ici, mange du pain et trempe ton morceau dans la vinaigrette. » Elle s’est assise à côté des moissonneurs, et Booz lui a aussi donné du grain rôti à manger ; elle a mangé à sa faim, et a gardé le reste. Puis elle s’est levée pour aller glaner. Booz a donné l’ordre suivant à ses serviteurs : « Laissez-là aussi glaner entre les gerbes, sans le lui reprocher ; vous laisserez même de vos gerbes pour qu’elle puisse les ramasser. »

 

Ruth a glané dans le champ jusqu’au soir et a battu tout l’orge qu’elle avait ramassé ; il y en avait une bonne quantité. Elle l’a emporté, est rentrée en ville et a montré à sa belle-mère tout ce qu’elle avait glané. Elle a aussi sorti le surplus de son repas et le lui a donné. Sa belle-mère lui a dit : « Où as-tu glané aujourd’hui et où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui a fait attention à toi ! » Ruth a alors raconté à sa belle-mère ce qui s’était passé et lui a dit : « cet homme avec qui j’ai eu affaire s’appelle Booz. » Noémi a dit à sa belle-fille : « Qu’il soit béni de l’Éternel qui est toujours bienveillant envers les vivants et les morts !  Cet homme est notre proche parent, il fait partie de ceux qui ont un droit de rachat envers nous. Chers enfants, le droit de rachat, dans la Bible, veut dire que si le mari d’une femme mourait, son plus proche parent devait prendre la veuve pour épouse, afin qu’ensemble ils aient des enfants qui puissent porter le nom du premier mari qui était mort. Il était en effet très important que le nom d’une famille ne disparaisse pas. Les enfants qui naîtraient de ce deuxième mariage hériteraient donc de leur père, tout en gardant le nom du premier mari de leur mère. Ruth a dit à sa belle-mère : « Booz m’a encore dit de rester auprès de ses serviteurs pendant tout le temps de la moisson. » Noémi lui a répondu : « Ma fille, fréquente les servantes de cet homme, et qu’on ne te rencontre pas dans un autre champ ». Et c’est ce qu’a fait Ruth pendant tout le temps de la moisson de l’orge et du blé.

 

Mais, chers enfants, si vous voulez savoir ce qui est arrivé à Ruth et à Booz, soyez à l’écoute de notre prochaine émission. Je vous raconterai la fin de cette belle histoire. D’ici là, je vous dis à bientôt et à Dieu seul la gloire !