CHRIST OU MAHOMET ? (4)
« Christ ou Mahomet ?» c’est le
titre d’une série d’émissions que je vous propose sur le thème de
l’Islam et du Christianisme, amis auditeurs.
Le quatrième volet de cette série sera consacré à l’idée du salut
de l’homme tel que l’Islam l’enseigne, et du salut en Jésus-Christ que
l’Évamgile chrétien nous annonce. Puis
nous aborderons la question de la rédaction du Coran, ainsi que d’autres
textes fondamentaux de l’Islam, tels que la Hadith, la Sunna et la Shariah.
Pour l’Islam, l’accomplissement
quotidien de certains rites fixes est essentiel.
Par exemple, le musulman doit prononcer cinq fois par jour la même prière,
sans variation. Cinq fois, et non
pas quatre ou six. De même les
ablutions rituelles requises se font toujours de la même façon : on se lave certaines parties du corps dans un ordre
invariable. C’est la purification
extérieure du corps qui compte. Cette
répétition mécanique remonte à la première parole que Mahomet dit avoir reçue :
« répète ». Il
lui fallait répéter, réciter les paroles qui lui étaient transmises.
L’accent n’est pas placé sur la compréhension et le changement de cœur
et d’attitude, mais sur la répétition pure.
Un régime alimentaire très strict fait aussi partie des œuvres que le
musulman doit accomplir. La volonté
d’Allah est de suivre toutes ces pratiques.
Leur signification spirituelle importe peu, et ne fait pas non plus
l’objet de raisonnements. Il ne
sert de rien d’entreprendre une réflexion profonde à leur sujet. Il faut
simplement répéter les gestes rituels que prescrit le Coran.
Contrairement à
l’enseignement de la Bible, le Coran n’accorde pas d’importance à l’idée
de Chute, au fait que les hommes sont totalement éloignés de Dieu et que lui
seul peut les réconcilier avec lui-même.
La nécessité d’une transformation personnelle profonde, le besoin
d’un Salut radical qui nous fasse vivre dans la présence aimante de Dieu
n’existe pas. D’ailleurs selon
l’Islam on ne peut pas avoir la certitude qu’on est sauvé. On ne peut
faire que de son mieux, en obéissant aux prescriptions et obligations
qu’impose le Coran, et Allah, qui est miséricordieux, nous acceptera sans
doute. Mais cela ne veut jamais
dire qu’on puisse être sûr et certain au plus profond de soi-même que Dieu
nous aime et nous accepte totalement, en dépit de toutes nos fautes. La Bible, elle, annonce que l’humanité toute entière est
éloignée de Dieu, privée de sa présence, incapable de le connaître par ses
propres moyens, mais que par amour, Dieu s’abaisse vers nous pour nous ramener
à lui, comme des brebis qui se sont égarées dans la montagne et à la
recherche desquelles le berger plein de sollicitude part, quels que soient les
risques de sa randonnée. La Bible
annonce cette Bonne Nouvelle : Dieu lui-même s’est fait homme, en la
personne de Jésus-Christ, et est devenu ce bon berger. Jésus a connu la
tentation du pouvoir, qui lui était offert, mais au lieu de saisir ce pouvoir
terrestre, il a choisi de donner sa vie pour ses brebis.
Mahomet, quant à lui, a tout de suite saisi le pouvoir politique et
religieux qui lui était offert dans la ville de Médine et il est peu à peu
devenu le chef politique incontesté de toutes les tribus arabes. Peu à peu, dans ses actions, la fin a justifié les moyens.
Les massacres ou assassinats des rebelles à son pouvoir ont bientôt
suivi. Et c’est cet exemple-là
que dans plusieurs passages le Coran invite les musulmans à suivre.
Au contraire, ce qui est demandé par
l’Évangile, ce n’est pas d’accomplir jour après jour les rites répétitifs
prescrits par quiconque, mais de nous laisser prendre dans les bras du bon
berger, de lui faire confiance, d’avoir la foi en lui, car lui seul peut nous
ramener sains et saufs au bercail. Cette
foi transforme la vie de ceux qui l’ont confiée à Jésus-Christ.
Elle leur fait accomplir non pas des œuvres rituelles répétitives et mécaniques,
mais des œuvres qui reflètent l’amour que Dieu a manifesté en Jésus-Christ.
Il ne s’agit pas ici de nier que beaucoup de musulmans sont sincères
et habités de convictions qui reflètent ce que dit le Coran.
Mais il faut nous demander si cette sincérité et ces convictions
peuvent vraiment nous rapprocher de Dieu et nous faire goûter à son salut.
Venons-en maintenant au
texte du Coran, et à sa rédaction. Pour
les Musulmans, le Coran est une parole éternelle dans la mesure où elle existe
comme archétype dans le ciel, en arabe, et a été dictée mot à mot par
l’ange Gabriel à Mahomet. C’est
aussi la raison pour laquelle le Coran doit être mémorisé en langue arabe
(qu’on le comprenne ou non). Les
traductions du Coran ne sont pas considérées comme acceptables, comme
porteuses de la parole d’Allah. Pourtant,
plusieurs sourates du Coran contiennent des phrases dont le sujet est Mahomet,
ou une autre personne qu’Allah. On
trouve aussi des fautes de grammaire dans certains passages du Coran. Faut-il les attribuer au texte archétype qui se trouve dans
le ciel, donc à Allah? Beaucuoup
de musulmans attribuent au Coran des pouvoirs mystiques. Un exemplaire du Coran, en tant qu’objet, se voit attribuer
des pouvoirs magiques. Les sourates
les plus longues se trouvent au début du Coran, et datent de la période de Médine,
c’est-à-dire de la fin de la vie de Mahomet. Elles contiennent des lois
sociales ou politiques, ainsi que des révélations qui exemptent Mahomet des règles
générales. On voit par là que
c’est le Mahomet chef politique et religieux qui parle, et organise la
communauté des fidèles. Les sourates les plus courtes (elles ne contiennent
que trois ou quatre versets) se trouvent à la fin.
Elles datent de l’époque de la Mecque, donc du début.
Ce sont des messages frappants, parlant surtout du jugement à venir.
Elles ont un contenu plus religieux, pourrions-nous dire.
Quant aux sources de la
tradition biblique que Mahomet a empruntées, elles proviennent surtout de
commentaires de l’Ancien Testament (la Mishna, le Talmud, parfois cités mot
à mot) et des évangiles tardifs, qu’on appelle apocryphes, et qui ne sont
pas contenus dans le Nouveau Testament. Le
tout se trouve mélangé avec des éléments de zoroastrianisme, religion
orientale ancienne. Le Coran semble
être une collation de textes et de traditions venant d’auteurs différents.
On n’y trouve pas de fil conducteur, d’unité.
A la fin de la vie de Mahomet, le Coran tel que nous le connaissons
aujourd’hui, n’existait pas. La plupart des passages étaient mémorisés
par les disciples de Mahomet, certains étaient déjà mis par écrit.
Mais du temps de Mahomet il n’y a jamais eu de tentative de réduire le
tout un en seul livre. La collation
des diverses paroles a été entreprise par son successeur immédiat, Abou Bakr,
lequel a confié cette tâche à un des scribes de Mahomet. Mais d’autres traditions ont donné lieu à d’autres
transmissions des paroles de Mahomet. A
un moment donné, il existait jusqu’à quarante-sept versions différentes de
ces paroles. Certaines d’entre
elles, comme celle de Bassorah en Iraq, étaient déjà largement acceptées et
répandues. Le troisième
successeur de Mahomet, Othman, décida d’unifier toutes les traditions en une
seule, et de faire détruire toutes celles qui ne seraient pas conformes à
celle-là. Mais ces autres
traditions ont été préservées. Pour
compliquer le tout, il faut faire mention de la doctrine musulmane de
l’abrogation, qui veut que durant la vie de Mahomet un certain nombre de
paroles d’Allah aient pu être abrogées et remplacées par d’autres
versets, supposés être de meilleures révélations.
Par exemple, au départ la prière devait être dirigée vers Jérusalem.
Ensuite, c’est la ville de La Mecque qui est devenue le point géographique
vers lequel les muslulmans doivent se tourner pour réciter leurs prières.
Il faut aussi signaler
que la Hadith, tradition des faits et gestes de Mahomet lui-même, rapporte des
sourates contenant plus de deux cents versets, alors qu’aujourd’hui, ces mêmes
sourates n’en contiennent qu’une soixantaine
Cette Hadith est nécessaire pour comprendre
de nombreux passages du Coran, autrement inintelligibles. Six collections
de Hadith sont considérées comme authentiques.
Mais il faut préciser que les Hadith ont été écrite en Iraq (vers
Bassorah) deux à trois cents ans après la mort de Mahomet.
Elles contiennent de nombreux embellissements et additions à ce que
l’on sait autrement sur la vie de Mahomet.
Des écoles coraniques étudient les Hadith en leur attribuant la même
valeur qu’au Coran lui-même. Il
en va de même pour un autre recueil de traditions concernant Mahomet, la Sunna.
Celle-ci parle des actes et des habitudes de Mahomet, toutes choses
devant être imitées par les musulmans, puisque Mahomet doit leur servir
d’exemple parfait. Dans la pratique populaire de l’Islam, la Hadith et la Sunna
sont plus importantes que le Coran lui-même.
Pour beaucoup de musulmans, suivre strictement la Sunna assure l’accès
au paradis.
Enfin un autre écrit, la
Shariah est constitué de lois morales, civiles et criminelles.
Quatre rédacteurs principaux, nés entre l’an sept cents et sept cent
quatre-vingt en sont les auteurs. La Shariah contient des sujets moraux, des règles
concernant les punitions, les devoirs légaux, et parle aussi du fameux Djihad,
ou guerre sainte. Les cheikhs sont des juges et conducteurs spirituels spécialistes
de la Shariah. La Shariah énonce
le principe de l’obéissance absolue, sans contestation possible.
Allah a donné toutes les règles de manière inscripturée, c’est-à-dire
sans qu’aucune interprétation ou réflexion ne soit nécessaire.
Il suffit d’appliquer ces règles telles qu’elles sont énoncées.
Dans le monde de l’Islam, il existe une frange de musulmans qui
souhaiteraient voir la Shariah appliquée dans le monde entier.
Cette application ne dépendrait pas du consentement de tous, mais tous
devraient s’y soumettre. Pour
cette tendance de l’Islam, entrer dans le royaume d’Allah n’est pas une
question de choix personnel. Il
faut soit se soumettre, soit perdre la vie. Différents passages du Coran sont
cités pour justifier ce point de vue. Au
fond, pour eux le but politique final de l’Islam en terre non-musulmane
n’est pas nécessairement de faire de chaque personne un musulman convaincu,
mais de faire que tous les pays deviennent musulmans, et que chacun se soumette
aux lois islamiques, de bon ou de mauvais gré.