LES DIX COMMANDEMENTS (14)
Amis
auditeurs, au cours des émissions précédentes, nous avons examiné un par un
les dix commandements qui forment le Décalogue, c’est-à-dire le coeur de la
Loi que Dieu a donnée au peuple d’Israël dans l’Ancien Testament, par
l’intermédiaire de Moïse. Aujourd’hui, nous allons tâcher de reprendre
cet enseignement général et de comprendre la relation qui lie la Loi à l’Évangile
de Jésus-Christ.
Répétons-le:
la Loi de Dieu est spirituelle, et s’adresse au coeur de l’homme dans
ses recoins les plus cachés. En
croissant dans la connaissance de la Parole de Dieu, on atteint petit à petit
une mâturité spirituelle qui permet de juger de toutes ces choses à la lumière
du motif du Royaume et de sa justice. Il
n’est pas question d’inventer toutes sortes de prescriptions et de
restrictions humaines dont l’obéissance aveugle et irréfléchie garantirait
une conduite parfaite. Car ce
faisant on ne ferait que devenir l’esclave de son propre jugement au lieu d’être
libéré spirituellement par l’Esprit de Jésus-Christ. On fabriquerait une
tradition humaine faites d’une multitude d’interdits arbitraires en remplaçant
la liberté spirituelle obtenue en Jésus-Christ.
Or, celle-ci permet aux
croyants de juger de toutes choses spirituellement, de rejeter ce qui est
mauvais, et de retenir ce qui est bon, sans être continuellement tourmenté
dans sa conscience. Il n’y a pas
de contradiction entre la Loi de Dieu et l’Esprit de Jésus-Christ qui témoignent
de la même réalité, c’est-à-dire de la perfection de Dieu, et de son
exigence de perfection vis-à-vis des hommes qu’il a créés.
Mais cette exigence de
perfection n’est-elle pas au-dessus de nos forces?
Pouvons-nous l’atteindre parfaitement?
Sommes-nous par nous-mêmes capables de satisfaire à la volonté sainte
et parfaite de Dieu? Bien sûr que
non! L’Apôtre Paul l’écrit
sans ambiguité aux Chrétiens de Rome, au chapitre sept de sa lettre aux
Romains: “Ainsi, la Loi elle-même est sainte, et le commandement, saint,
juste et bon”. Et il ajoute un
peu plus loin: “Nous savons que la Loi a été inspirée par l’Esprit de
Dieu. Mais moi je ne suis qu’un
homme, vendu comme esclave au péché. En
effet, je ne comprends pas ce que je fais: je ne fais pas ce que je veux, et
c’est ce que je déteste que je fais. Et
si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la Loi est bonne.
En réalité, ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché
qui habite en moi. Car je sais que
le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ce que je suis par nature.
Vouloir le bien est à ma portée, mais non l’accomplir.
Je ne fais pas le bien que je veux, je fais le mal que je ne veux pas.
Le bien que je veux je ne le fais pas, mais le mal que je ne veux pas, je
le commets. Si donc je fais ce que
je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais mais c’est le péché qui
habite en moi. Je découvre donc
cette loi: alors que je veux faire le bien, c’est le mal qui est à ma portée.
Dans mon être intérieur, je prends plaisir à la Loi de Dieu.
Mais je vois bien qu’une autre loi est à l’oeuvre dans tout mon être;
elle combat la Loi qu’approuve ma raison et elle fait de moi le prisonnier de
la loi du péché qui se trouve dans tout mon être.
Malheureux que je suis! Qui
me délivrera de cette mort qu’est ma vie?
Dieu soit loué: c’est par Jésus-Christ notre Seigneur.
En résumé: moi-même je suis, par la raison, au service de la Loi de
Dieu, mais je suis, par la nature humaine, esclave de la loi du péché.”
Paul a exprimé ici le
dilemme de celui qui sait ce qu’est la perfection de Dieu, qui en voit
l’image dans la Loi de Dieu et qui
veut refléter cette perfection dans sa vie en obéissant parfaitement à cette
Loi, mais qui découvre à chaque instant qu’il en est incapable par lui-même.
Une autre loi, celle du péché, de la désobéissance, règne en lui.
C’est pourtant dans cet
état désespéré que Dieu se montre un Dieu de Grâce, de pardon et de
miséricorde. Il vient lui-même,
dans la personne de son Fils Jésus-Christ, accomplir parfaitement cette Loi
pour les hommes. Désormais, Dieu
considère comme parfaits et justes ceux qui ont mis par la foi toute leur
confiance en Jésus-Christ, bien qu’ils n’accomplissent pas par eux-mêmes
cette exigence de perfection. Au
tout début du chapitre huit de sa lettre aux Romains, Paul l’exprime avec la
même force: “Maintenant donc, il n’y a plus de condamnation pour ceux
qui sont unis à Jésus-Christ. Car
la Loi de l’Esprit qui nous donne la vie dans l’union avec Jésus-Christ
t’a libéré de la loi du péché et de la mort.”
Amis auditeurs, Jésus-Christ n’est pas venir pour abolir la Loi,
pour annuler les commandements de Dieu, mais pour les accomplir parfaitement, et
mettre ceux qui croiraient en lui au bénéfice de cet accomplissement.
Ce faisant, il a aboli la loi du péché en nous, c’est-à-dire cette
tendance innée qui règne dans le coeur de tous les hommes pour les amener à
transgresser la Loi sainte, juste et bonne de Dieu.
C’est là le coeur du message de l’Évangile.
Écoutons encore Paul, qui écrit dans
la lettre aux Romains: “Car ce que la Loi était incapable de faire,
parce que la nature humaine la rendait impuissante, Dieu l’a fait: il a envoyé
son Fils avec une nature semblable à celle des hommes pécheurs et il l’a
offert en sacrifice pour le péché, condamnant ainsi le péché qui est dans la
nature humaine. Il l’a fait pour
que la juste exigence de la Loi soit pleinement satisfaite en nous qui vivons,
non plus selon la nature humaine, mais selon l’Esprit.”
Ce
que Paul souligne ici, c’est que le sacrifice de Jésus-Christ sur la croix
fait vivre selon l’Esprit de Dieu ceux qui y ont mis toute leur confiance.
Cela veut dire que les commandements saints, justes et bons de Dieu
prennent désormais une nouvelle place dans notre vie de tous les jours.
Nous pouvons désormais tendre vers la perfection exigée par Dieu en obéissant
à ses commandements sans avoir la crainte qu’il nous rejettera si nous n’y
obéissons pas parfaitement. Jésus-Christ
a accompli parfaitement cette Loi, et Dieu nous regarde à travers son Fils
parfait, qui nous sert d’avocat auprès de lui.
C’est cela vivre par la foi. Ce
n’est pas vivre sans la Loi de Dieu, mais c’est vivre sans avoir peur d’être
condamné à cause de nos imperfections et de nos désobéissances au quotidien.
L’assurance que les croyants ont d’avoir accès à Dieu par Jésus-Christ,
ne les détourne pas de la Loi. Bien
au contraire! Elle les rend de plus
en plus obéissants à cette Loi. Elle leur fait voir Dieu non comme quelqu’un
qui cherche par tous les moyens à les condamner à cause de leurs fautes, mais
au contraire comme un Père divin qui aime ses enfants et leur pardonne leurs
fautes.
Amis auditeurs, terminons
cette série de méditations sur la Loi de Dieu en lisant ensemble un passage du
Psaume 119, dans l’Ancien Testament, qui célèbre la perfection de la Loi de
Dieu:
“Heureux les hommes
qui ont une conduite intègre et suivent dans leur vie la Loi de l’Éternel.
Heureux les hommes qui suivent ses préceptes et cherchent à lui plaire
de tout leur coeur. Ils ne
commettent pas le mal, ils suivent les chemins que Dieu leur a tracés.
Tu as promulgué tes décrets pour qu’on les respecte avec soin.
Que j’aie assez de fermeté pour observer tes ordonnances!
Alors je n’aurai pas de honte lorsque je considèrerai tous tes
commandements. Je te célèbrerai
dans la droiture de mon coeur quand j’aurai étudié tes justes lois.
J’observerai fidèlement tes ordonnances.
Ne m’abandonne pas complètement! Comment,
quand on est jeune, avoir une vie pure? C’est
en se conformant à ta parole. Je
veux te plaire de tout mon coeur, ne permets pas que je dévie de tes
commandements! Je garde ta parole
tout au fond de mon coeur pour ne pas pécher contre toi.
Loué sois-tu, ô Éternel! Enseigne-moi
tes ordonnances! Mes lèvres énumèrent
toutes les lois que tu as prononcées. J’ai
plus de joie à suivre tes préceptes qu’à posséder tous les trésors.
Je veux méditer sur tes ordres, et fixer mes regards sur les voies que
tu traces. Je trouve un grand
plaisir dans ce que tu prescris et je ne veux jamais oublier ta parole.”