CHRIST OU BOUDDHA? (2)

Christ ou Bouddha?  Voici, chers auditeurs, le second volet de cette série que “Foi et Vie Réformées” vous propose sur l’enseignement du Bouddhisme, plus particulièrement du Zen Bouddhisme, contrasté avec celui de la foi chrétienne.  Lors d’un précédent message, je vous ai présenté les traits principaux de cette religion, en commençant par évoquer la vie de son fondateur, Gautama Siddharta, plus tard appelé par ses disciples ‘Bouddha’.  Nous avons considéré en particulier deux enseignements que Bouddha a repris de la tradition indienne: tout d’abord la croyance en la réincarnation, c’est-à-dire que tous les êtres vivants renaissent après la mort et traversent une série d’existences parmi les hommes, les animaux, les dieux ou les damnés. Ensuite, la croyance selon laquelle à chacune de ces existences est attribuée une part de bonheur ou de malheur, selon la valeur morale des actes qui ont été accomplis durant les vies précédentes.  Ce qu’on appelle le karma est un type de rétribution inéluctable qui fait transiter chaque être vivant dans différentes formes humaines, animales ou spirituelles.  En Thailande, on distribue aux touristes étrangers une brochure présentant cet enseignement de manière très simple, accompagné d’illustrations évocatives.  La page de gauche vous présente un effet ou une situation qui pourrait vous concerner, et la page de droite vous déclare la cause de cet effet, sur la base de ce que vous auriez accompli dans une vie précédente.  Donnons quelques exemples:  Pourquoi votre vie sera-t-elle brève au cours de votre existence présente (et l’illustration nous montre un motard gisant sur le bas côté de la route à la suite d’un accident mortel).  La page de droite vous en donne la cause: c’est parce que vous avez trop tué dans une vie précédente (et l’illustration accompagnante nous montre un cuisinier en train d’égorger un serpent pour des buts culinaires, avec un poisson et un poulet morts reposant à côté d’une marmite en train de cuire sur le feu).  Autre exemple: sur la page de gauche on lit; “pourquoi êtes-vous aveugle dans cette vie présente?” et l’on voit un aveugle se cognant la tête contre une enseigne dans la rue, tandis qu’un jeune homme rit de lui sur le côté.  Sur la page de droite, la cause de cette cécité nous est présentée en ces termes: “c’est parce que dans une vie antérieure vous avez déformé la vérité et induit d’autres en erreur”.  Une autre séquence demande: “pourquoi êtes-vous né cochon ou chien dans cette vie présente?’ Réponse: parce que vous avez trompé et fait du mal aux autres dans une vie précédente.”  Les conséquences positives d’actions effectuées dans une autre vie sont aussi montrées au lecteur: “pourquoi êtes-vous doué d’une bonne vue dans la vie présente?”  Réponse: “parce que dans une vie précédente vous avez donné de l’huile pour alimenter les bougies placées devant l’autel de Bouddha.”  La naïveté, voire l’absurdité de cette présentation populaire est évidente (comme le fait de demander “pourquoi êtes-vous né chien ou cochon dans la vie présente?”, comme si les chiens ou les cochons pouvaient s’intéresser à la loi du karma qui les affecte en lisant le livre en question).  Cela dit  cette loi du karma, centrale dans la croyance en la réincarnation, y apparaît avec toutes ses implications: ce que l’on sème dans la vie présente, on le récolte dans une vie future.  Sans développer davantage l’enseignement du bouddhisme sur la réincarnation, notons que certains chrétiens tentent de combiner cette croyance avec l’enseignement de la Bible: pour eux, le cycle des réincarnations donne la possibilité aux individus de parvenir à la foi en Jésus-Christ au cours de vies successives.  De cette manière Dieu ne force personne à croire, il ne fait que donner davantage de temps aux hommes pour qu’ils parviennent à la vraie foi.  Ainsi, à la fin, tous les hommes seraient sauvés.  Amis auditeurs, il n’y a absolument rien, dans la Bible, qui garantisse une telle croyance.  La responsabilité de chacun vis-à-vis de l’appel divin, de l’obéissance à la loi de Dieu, est placée ici et maintenant devant soi.  Cette responsabilité n’est pas transférable à une hypothétique vie qui suivrait celle-ci.

 

Mais la croyance en la réincarnation pose encore d’autres problèmes insolubles:  si dans notre vie présente nous supportons les conséquences d’actes commis dans une vie précédente sans nous rappeler ce que nous avons pu faire dans cette vie antérieure, nous serons désespérés de ne pas comprendre la raison de notre punition présente.  Comment même savoir dans quelle vie antérieure telle ou telle action a été commise, dont nous payons aujourd’hui le prix?  On est amené à tenter vainement de remonter le cycle de toutes ses vies passées pour comprendre l’état dans lequel on se trouve à présent.  Si encore le karma était un code moral permettant de se référer à une loi juste et universelle, applicable à tous les hommes.  Mais tel n’est pas le cas!  Le karma n’est qu’un système rigide de rétributions ou de récompenses qui ne nous prescrit pas ce qu’il faut faire ou ne pas faire.  Il n’y a pas d’éthique claire et encore moins de place pour le pardon ou la Grâce, qui est le centre de l’Évangile chrétien.  En fait, selon la loi du karma, toute souffrance est méritée, et on ne peut y échapper.  De plus, combien d’actions sont-elles nécessaires pour vous assurer que vous ne régresserez pas dans une forme de vie peu enviable, celle d’un cochon ou d’un moustique?  Nous voici plongés dans le royaume de l’incertitude et de la crainte.  Quand aurai-je accompli suffisamment d’oeuvres bonnes?  Quand atteindrai-je l’état de béatitude totale?

 

La Bible, amis auditeurs, nous enseigne bien autre chose.  D’abord, nous ne sommes pas inéluctablement voués à payer dans une série de vies futures les erreurs ou fautes que nous avons commises.  La Bible nous enseigne que la Grâce divine, c’est le pardon que Dieu offre gratuitement à tous ceux qui croient que le sacrifice accompli par son Fils Jésus-Christ sur la croix est suffisant pour expier toutes les fautes que nous avons commises, sans crainte d’une rétribution inéluctable.  Le pardon chrétien est le contraire du karma bouddhiste, et rend la croyance en la réincarnation tout à fait inutile.  Ensuite, alors que cette croyance suppose que l’on revient dans un corps mortel et corruptible (qu’il soit humain ou animal), la Bible proclame la résurrection des morts, une seule fois, et dans le même corps qui est aujourd’hui le nôtre.  Le corps des croyants ne sera alors plus mortel ni imparfait, mais incorruptible et parfait, à l’image de celui de Jésus-Christ à sa résurrection.  Il ne s’agira donc pas d’une étape intermédiaire, menant à une autre étape intermédiaire dans une succession interminable d’états transitoires en vue d’un perfectionement; il s’agira d’un état ultime parfait dont nous serons revêtus et que nous pouvons attendre aujourd’hui dans une espérance sans faille, car il est promis à tous les croyants par Dieu lui-même.  Jésus-Christ nous a ouvert ce chemin et nous en garantit l’accès libre.  La fin du neuvième chapitre de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, exprime ceci sans ambiguité, en disant que Jésus-Christ a paru une seule fois pour abolir la faute des hommes par son sacrifice: “et, ajoute l’auteur de cette lettre,  comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois – après quoi vient le jugement – de même aussi le Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans qu’il soit question du péché, pour ceux qui l’attendent en vue de leur salut.” 

 

Jésus lui-même, amis auditeurs, rejette l’idée que dans cette vie on paye pour une faute commise par ses parents ou par soi-même avant même notre naissance.  Lorsque ses disciples lui ont demandé si un tel était né aveugle en raison de ce que ses parents ou lui-même avait fait, il a catégoriquement nié que ce soit le cas: “ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c’est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui”, leur a-t-il répondu avant de rendre la vue à cet homme (Jean 9:3). 

 

Nous terminerons la prochaine fois cette série d’émissions intitulée “Christ ou Bouddha” en revenant sur quelques implications pratiques du Bouddhisme dans la vie de ses adeptes, et nous tâcherons de saisir mieux encore la libération qu’apporte l’Évangile dans la vie de ceux qui ont appris à connaître Jésus-Christ et le salut qu’il a apporté aux hommes de toutes races, de tout âge ou de tout état social.