CHRIST OU BOUDDHA? (3)

 Le troisième volet de la série intitulée “Christ ou Bouddha?” que Foi et Vie Réformées vous propose, amis auditeurs, nous aidera à saisir quelques implications de cette religion sur la vie de ceux qui la pratiquent, tout en nous amenant à mieux comprendre en quoi la foi chrétienne diffère du bouddhisme.

Lors de notre précédente émission, nous avons parlé de la croyance en la réincarnation et de la notion de karma qui l’accompagne.  Le karma, pour le bouddhisme, c’est cette rétribution de chacun de nos actes qui nous attend dans une vie prochaine sur cette terre.  Si c’est en bien, nous reviendrons dans une forme plus parfaite d’existence, si c’est en mal, nous reviendrons dans une forme inférieure de vie, celle d’un animal par exemple.  L’étape ultime, ce qu’on appelle le nirvana, représente la libération de toute tension logique, éthique ou autre.  Tous les concepts, les abstractions, les mots, ont disparu; on est alors en union avec l’Un.  Dans le Zen Bouddhisme, la méditation joue un rôle essentiel pour approcher cette union.  Par méditation, il ne faut pas comprendre des pensées formulées logiquement, car toute forme de logique repose sur l’affirmation que si quelque chose est vrai, son contraire est faux.  Or le Zen Bouddhisme veut surpasser toute opposition logique.  Dans l’unité recherchée, il n’y a pas de place pour le vrai ou le faux, une chose et son contraire ne sont pas en opposition.  Dans une forme de Zen Bouddhisme connue sous le nom de Rinzai, on peut par exemple demander: “quel bruit fait une seule main qui frappe?” ceci pour nous faire échapper à la contrainte logique qui veut qu’il faille au moins une paire de mains pour frapper des mains.  On peut néanmoins se demander s’il est possible de faire de la recherche scientifique en tâchant de s’évader de toute forme de logique.  Le Bouddhisme récuse la logique parce qu’il ne reconnaît pas le Dieu Créateur qui a imprimé à sa Création des lois d’intelligibilité.  Le Christianisme, en revanche, reconnaît la perfection et l’intelligence parfaites de Dieu dans sa Création, tout comme il aborde l’univers en y voyant reflétées les perfections invisibles de Dieu.

Mais, amis auditeurs, comment se traduit cet enseignement dans la vie de ses adeptes?  Récemment, un magazine populaire présentait un reportage intitulé “les filles oubliées de Bouddha”, reportage consacré à la vie de nonnes bouddhistes en Birmanie.  Ces femmes, adeptes du Bouddhisme Theravada, se rasent la tête, renoncent à toute vie de couple, dorment volontairement sur une paillasse, et croient fermement qu’en suivant ce régime, elles reviendront sous la forme plus parfaite d’homme dans une vie suivante, car être née femme fait partie du cycle des réincarnations.  Il leur faut seulement être patientes.  Lorsqu’elles vont faire le pélerinage vers le Rocher d’Or, considéré comme le lieu le plus saint du pays, elles ne peuvent toucher ce rocher, tandis que les hommes, eux, le peuvent, car ils sont considérés comme plus parfaits (qu’ils soient d’ailleurs moines ou non).  Des gardes placés devant ce site s’assurent qu’aucune femme ne touche le Rocher.  On croit que celui-ci est maintenu en place par un cheveu du Bouddha; tous les jours, des milliers de pélerins viennent de très loin pour méditer et faire des offrandes devant le Rocher d’Or, après un voyage interminable souvent effectué dans des conditions très difficiles.  Autre croyance dans cette forme de Bouddhisme: faire l’aumône à une nonne n’apporte pas autant de karma que faire l’aumône à un moine.

L’Évangile, amis auditeurs, nous enseigne autre chose.  Les femmes ne sont pas inférieures aux hommes, et il n’est guère besoin d’aller faire des pélerinages à droite ou à gauche pour augmenter son karma en vue d’une vie terrestre prochaine.  Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent  en esprit et en vérité”, a déclaré un jour Jésus-Christ à une femme samaritaine qui le questionnait sur l’endroit où il fallait aller adorer Dieu (Jean 4:24 ).  Par ailleurs, dans la foi chrétienne, la vérité se définit en opposition au mensonge.  Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie, selon ses propres paroles (Jean 14:6).  Satan, lui, est le père de tous les mensonges, c’est lui qui trompe, induit en erreur, déforme la vérité, parfois de manière très subtile. Entre Jésus-Christ et Satan se livre un combat de dimension cosmique dont chaque parole, chaque pensée et chaque acte humain est partie prenante.  Il ne peut y avoir de réconciliation entre Christ et Satan.  Mais la foi chrétienne enseigne aussi que la victoire sur Satan a déjà été remportée par Jésus-Christ, lors de sa mort et de sa résurrection.  Satan a été vaincu et bat en retraite, même s’il se retourne encore pour asséner des coups partout où il le peut.  Le monde est un immense champ de bataille, car le mensonge nous entoure de tous côtés (il suffit d’écouter ce qui se dit autour de nous pour nous en convaincre). l’Évangile ne nous demande pas de  quitter le champ de bataille en nous retirant dans un lieu sûr et protégé de tout danger, lieu qui d’ailleurs n’existe nulle part, car le combat entre Christ et Satan se déroule bien souvent dans notre for intérieur.  Non, la Bible n’appelle pas les hommes à être des déserteurs, mais à vivre ce combat dans l’assurance que la victoire a déjà été remportée par Jésus-Christ.  Et ce qui attend les soldats de l’armée victorieuse n’est pas l’anéantissement dans l’Un, la disparition de toutes les émotions, de tous les désirs, mais une jouissance parfaite de la nouvelle terre et des nouveaux cieux promis par Celui dont le retour amènera l’avènement.  Cette assurance, amis auditeurs, peut dès aujourd’hui nous faire vivre dans un état d’esprit apaisé, cela même au milieu des plus grands combats.

Le Bouddhisme recherche la paix, l’abolition de toute tension qui engendre de la souffrance, mais il le fait en tâchant d’échapper à la réalité, en aspirant à l’anéantissement.  Rien n’est plus contraire au message de la Bible.  La paix, dans la Bible, ne peut être atteinte que par la réconciliation avec Dieu qui, à l’origine, a créé l’univers bon et parfait.  L’état dans lequel le monde se trouve actuellement, état de déchéance et de corruption, n’est pas destiné à demeurer pour toujours.  Dieu est à l’oeuvre, et travaille au rétablissement de toutes choses.  Il ne le fait pas comme une créature soumise au temps et à ses aléas, incertaine sur l’issue de ses entreprises.  Il le fait comme le Dieu éternel qui n’a ni commencement, ni fin.  Il exerce un contrôle divin sur le cours temporel de l’histoire, qu’il connaît et dirige vers la fin qu’il lui a assignée.  Tous les jours de l’histoire humaine, ceux d’hier comme ceux de demain, lui sont connus, les jours de ma vie comme les jours de votre vie, amis auditeurs.  Le cours de l’histoire des nations est entre ses mains.  Ce Dieu n’est cependant pas une force impersonnelle, brutale et aveugle, il est éminemment personnel et se révèle à nous comme un Père à travers Jésus-Christ, son Fils éternel qu’il a envoyé dans l’histoire des hommes au moment qu’il avait choisi, afin que justement nous apprenions à le connaître comme Père céleste, et que nous soyons réconciliés avec lui.  C’est dans cette foi-là que la paix est possible, non dans l’oubli de la réalité, ou l’aspiration à se dégager de notre enveloppe charnelle. Nous ne pouvons faire l’expérience de la paix que par l’assurance que quelqu’un d’infiniment plus grand et plus puissant que nous a remporté la victoire sur toutes les forces du mal à l’oeuvre dans ce monde. Je parle de paix, non pas de résignation. Ce sont deux états d’esprit bien différents. Ces nonnes bouddhistes de Birmanie dont nous avons parlé tout à l’heure sont résignées à attendre une vie prochaine durant laquelle elles reviendront sous forme masculine, jugée plus parfaite.  Mais cela constitue-t-il vraiment une paix intérieure, ou bien plutôt une acceptation résignée de quelque chose qu’on ne remet pas en question? Cela revient à dire: “je suis née femme, je n’y peux rien, c’est un  état imparfait, mais j’espère que cela ira mieux dans une autre vie.  Je n’ai pas la certitude totale de renaître un jour sous forme masculine, mais je peux essayer dans ma vie présente de faire ce qu’il faut pour cela”.  Quel progrès, quelles avancées peut-on attendre d’un état d’esprit aussi résigné?  Comment sortir de l’immobilisme engendré par une telle vision du monde? 

Certes, le Christianisme ne prêche pas la révolte ou la révolution, mais il contemple en Jésus-Christ la norme parfaite de l’amour et de la justice divine, et il est toujours ramené par l’Évangile vers cette norme parfaite, qu’il doit refléter sous peine de perdre son identité.  C’est pourquoi, en dépit de nombreuses chutes au cours de son histoire, le Christianisme a apporté une civilisation dynamique, remettant en cause des situations figées, se réformant souvent et revenant des erreurs accomplies en son nom.  Cela a été possible parce que l’Esprit de Jésus-Christ a animé des myriades de chrétiens qui se sont mis à l’écoute de leur maître et Sauveur: lui qui a dénoncé l’hypocrisie et l’injustice, la fausse religion et la soif de pouvoir, lui qui a guéri tant de malades et donné une espérance indestructible à ses disciples hier et aujourd’hui, lui en qui, selon les mots de l’apôtre Paul (Col. 1:19-20), Dieu a désiré que toute plénitude ait sa demeure.  Et c’est par lui que Dieu a voulu réconcilier avec lui-même l’univers tout entier: ce qui est sur la terre et ce qui est au ciel, en instaurant la paix par le sang que son Fils a versé sur la croix. C’est en Jésus-Christ, amis auditeurs et en lui seul, que se trouve la paix et la plénitude.  Puissiez-vous mettre votre confiance en lui, et être ainsi délivré de toute fausse attente, de toute fausse idée sur le sens de votre vie et du monde.