MÉDITATION SUR 1 SAMUEL 5 (2)

Lors de notre précédente émission, nous avons vu à la lumière du chapitre cinq du premier livre de Samuel, dans l’Ancien Testament, comment le Dieu de l’Alliance traite son peuple lorsque celui-ci prétend le manipuler. Les Israélites avaient cru remporter une victoire sur les Philistins en amenant au milieu de leur camp l’arche de l’Alliance, le coffre sacré contenant les tables de la Loi données à Moïse, comme si cet objet détenait en lui-même un pouvoir magique. Et cela alors que les sacrificateurs Hophni et Phinéas se rendaient journellement coupables devant l’Éternel en volant la viande des sacrifices apportés à Yahweh, et en forçant les femmes qui venaient devant la Tente de la Rencontre, à se prostituer avec eux. Le salaire de ces deux hommes fut d’être tués durant cette bataille remportée par les Philistins, alors que l’arche de l’Alliance, elle, fut prise par ces derniers et amenée dans le temple de la ville d’Asdod, posée devant la statue de Dagôn, leur idole, comme si elle lui était soumise. Relisons ensemble les versets 3 à 5 du chapitre 5 du premier livre de Samuel, pour nous remémorer ce récit: “Le lendemain matin, les habitants d’Asdod découvrirent Dagôn étendu par terre sur sa face devant le coffre de l’Éternel. Ils le relevèrent et le remirent en place. Le jour suivant, de bonne heure, ils trouvèrent encore Dagôn par terre sur sa face devant le coffre de l’Éternel, sa tête et ses deux mains coupées gisaient sur le seuil de la pièce, seul le tronc était resté là. C’est pour cette raison que, jusqu’à ce jour, les prêtres de Dagôn et tous ceux qui entrent dans son temple à Asdod évitent de poser leur pied sur le seuil.”

Nous nous sommes arrêtés la dernière fois sur la question suivante: “Comment Dieu affirme-t-il sa domination sur toutes choses?” Et bien il le fait en renversant complètement les situations. Il renverse ce qui semble être un ordre naturel, imposé par la force humaine ou par des forces soi-disant naturelles. Anne, la mère de Samuel, celui qui devait remplacer les deux frères arrogants, Hophni et Phinéas, dans le service du Seigneur, Anne chanta de cette manière cette puissance divine, après la naissance de son fils: “Voilà brisé l’arc des guerriers! Ceux qui chancellent sont armés de vigueur. Tous les repus s’embauchent pour du pain, les affamés seront comblés de biens et la stérile met sept enfants au monde, alors que celle qui en avait beaucoup sera flétrie.”

Il en arriva de même à Dagôn, alors que l’Arche avait été amenée dans son temple comme offrande devant lui. Et pour s’assurer que les Philistins n’interprètent pas cette chute comme un simple accident (ce qui était du reste très peu vraisemblable), Dieu répéta cette humiliation: la seconde fois la tête et les mains de Dagôn étaient brisées et gisaient sur le seuil du temple. Dans ces temps-là, au Proche Orient, couper la tête et les mains de son ennemi après sa mort était une pratique habituelle: c’était le signe de la victoire complète remportée sur lui. En effet, quel revers pour les habitants d’Asdod… Mais leurs malheurs n’en étaient pas finis pour autant: Asdod, Gath, Ekron, les villes principales des Philistins, allaient faire l’expérience de la manière la plus pénible de ce que signifie la présence du Dieu Saint au milieu d’un peuple non sanctifié. Nous lisons au verset 12 que “les gens qui avaient échappé à la mort étaient atteints de tumeurs et les cris de détressse montaient jusqu’au ciel.” Mais à aucun moment ils ne renoncèrent à adorer leur idole Dagôn, une statue réduite en miettes. Même au moment de la plus intense souffrance physique ils ne se tournèrent pas vers Dieu pour implorer sa Grâce. Ceci nous rappelle la quatrième et la cinquième plaies déversées sur la terre par les sept coupes de la colère de Dieu au chapitre 16 du livre de l’Apocalypse. Écoutez plutôt: “Le quatrième ange versa sa coupe sur le soleil. Il lui fut donné de brûler les hommes par son feu. Les hommes furent atteints de terribles brûlures, et ils insultèrent Dieu qui a autorisé ces fléaux, mais ils refusèrent de changer d’attitude pour lui rendre hommage. Le cinquième ange versa sa coupe sur le trône de la bête. Alors de profondes ténèbres couvrirent tout son royaume, et les hommes se mordaient la langue de douleur. Sous le coup de leurs souffrances et de leurs ulcères, ils insultèrent le Dieu du ciel, et ils ne se détournèrent pas de leurs mauvaises actions.” Dieu manifeste aussi sa souveraineté, sa domination, en envoyant des plaies sur les incrédules, mais à moins que Son Esprit n’opère un miracle, ils demeureront pour toujours dans l’obscurité, prisonniers des chaînes de leur idolâtrie. En effet, en tant qu’objets de Sa colère, les incrédules manifestent aussi Sa domination sur toutes choses… Cependant, comme le Psaume 2 l’affirme clairement, l’avertissement adressé aux nations concernant Sa domination demeure un témoignage contre eux: “Et maintenant, rois, ayez du discernement! Recevez instruction, juges de la terre! Servez l’Éternel avec crainte, soyez dans l’allégresse en tremblant. Embrassez le Fils de peur qu’il ne se mette en colère et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s’enflammer. Heureux tous ceux qui se réfugient en lui!”

Quelle devrait donc être notre attitude devant le Dieu Saint? Certainement pas celle des Philistins, amis auditeurs. Leur réaction après la première chute de leur idole, fut de la remettre en place. Au contraire de Yahweh, qui n’a pas besoin de mains humaines pour manifester Sa domination, Dagôn avait besoin de mains humaines pour être remis en place. Et n’est-ce pas précisément la manière dont la plupart des gens agissent avec leurs idoles détrônées? Au lieu de revenir à eux-mêmes et de reconnaître le seul vrai Dieu, le seul Maître de leurs vies, ils essaient péniblement de remettre sur pied leurs idoles à la place principale qu’ils leur ont assignée dans leur vie. Et ce faisant ils se condamnent à faire chaque fois l’expérience d’une chute plus désastreuse que la précédente. Des nations entières mettent leur confiance dans une idéologie quelconque, et quand celle-ci s’écroule, ils mettent immédiatement sur pied un autre système d’idées païennes dans lesquelles ils mettent à nouveau leur confiance. La leçon n’est jamais apprise, comme notre histoire contemporaine nous le montre de manière évidente. Même les Philistins reconnurent, d’une certaine manière, le pouvoir de Yahweh. Nous lisons au verset 7: “En voyant ce qui leur arrivait, les gens d’Asdod déclarèrent: “Le coffre du Dieu d’Israël ne restera pas plus longtemps chez nous, car il nous frappe très sévèrement, nous et Dagôn notre Dieu.” Mais le problème c’est qu’ils considéraient Yahweh comme un dieu ayant une sphère de pouvoir limitée géographiquement. “Mettons l’arche ailleurs, et le pouvoir de Yahweh sera nul”, pensaient-ils. En un vain effort pour se protéger, ils essayaient aussi de protéger leur dieu Dagôn. Le chef du panthéon de leurs dieux, qui, pour eux, était supérieur à Beel-Zebul et Astarté, avait besoin d’être mis sous couverture, d’être protégé du redoutable Yahweh. Au lieu de recouvrer leurs sens et d’adorer le seul qui puisse être appelé Seigneur et Dieu, ils tombèrent dans une ridicule superstition: parce que la tête et les mains de Dagôn avaient été brisées et gisaient sur le seuil, “jusqu’à ce jour, nous rapporte le rédacteur du livre de Samuel, les prêtres de Dagôn et tous ceux qui entrent dans son temple à Asdod évitent de poser le pied sur le seuil.” Et aujourd’hui, amis auditeurs, nous pouvons voir la même situation spirituelle dégénérée au milieu des nations: en dépit de d’écroulements individuels et collectifs, à cause d’une absence totale de crainte de Dieu, nous assistons à une explosion de superstition parmi les incrédules. Dans l’Occident soi-disant rationnel, des chefs d’État n’hésitent pas à consulter des astrologues. Au lieu de remettre la vie des nations dans la main de la Providence, se soumettant aux lois et normes instituées par Dieu, certains gouvernants abandonnent le cours de la vie de leur pays à des spéculations sur l’influence des étoiles…

Mais quant à nous, amis qui appartenez à Jésus-Christ, nous nous courbons devant notre Seigneur et Maître. Nous reconnaissons la présence de Dieu parmi nous, non plus sous la forme de l’arche de l’Alliance, mais d’une bien meilleure façon: Dieu est venu habiter avec nous en Christ, “Emmanuel” “Dieu avec nous”. En Jésus-Christ, Dieu Lui-même était présent avec nous et a scellé une nouvelle Alliance en ligne directe de celle de l’ancienne. Et lorsque Jésus Christ quitta cette terre, il assura ses disciples de sa présence constante: “Et voici, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde.” Jésus-Christ ne brisa pas seulement le pouvoir des démons et des idoles, il brisa le pouvoir de la mort et de Satan. Par son Esprit il brise le pouvoir de nos idoles si nous nous éloignons de la vraie religion mais revenons à nos sens en nous repentant. Ne cessons donc jamais de nous abaisser devant Celui que le Père a institué Seigneur de toutes choses, car dans cette adoration véritable nous ne serons jamais déçus. Bien plutôt, guidés par le Saint Esprit, nous confesserons, avec l’apôtre Paul dans sa lettre aux Chrétiens de la ville de Philippe, au chapitre 2, versets 9 à 11: “C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.”