VIVRE UNE
SPIRITUALITÉ TRINITAIRE (2)
Amis auditeurs, notre méditation sur le Dieu
trinitaire, tel que nous le découvrons dans sa propre Révélation, nous a amenés
à comprendre que le salut que Dieu opère pour les enfants qu’il a adoptés,
est l’oeuvre conjointe et parfaitement harmonisée du Père, du Fils et du
Saint Esprit. Un passage du Nouveau
Testament, à savoir le début de la première lettre de Pierre, nous l’a
rendu clair.
Nous avons vu que l’oeuvre du Père consiste à
initier l’oeuvre du salut, puisqu’il est celui qui a choisi d’avance ceux
qui lui appartiendraient en propre. La confession de foi réformée dite Belgica
l’exprime de la manière suivante à l’article 8: “le Père est la
cause, l’origine et le commencement de toutes choses tant visibles
qu’invisibles”. Et cet
article, parlant du Fils, poursuit: “Le Fils est la Parole, la sagesse et
l’image du Père”. Mais,
demanderez-vous, quel témoignage biblique existe-t-il pour justifier une telle
formulation? Le début de la lettre
aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, dit ceci au sujet du Fils:
“Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers.
Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l’expression de son être,
soutient toutes choses par sa parole puissante; après avoir accompli la
purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine
dans les lieux très hauts”. L’article
9 de la confession Belgica, affirme: “Le Fils est notre Sauveur et Rédempteur,
par son sang”. Il a délivré
les siens de l’esclavage du péché lorsqu’il a été crucifié, mais il les
appelle aussi à ressembler de plus en plus à son image.
D’ailleurs, lorsqu’il parle des dons que Jésus-Christ a accordés à
son Église, l’apôtre Paul les associe à la croissance des chrétiens vers
l’image parfaite de Jésus-Christ: “En vivant selon la vérité dans
l’amour, écrit-il, nous grandirons à tous égards vers celui qui est
la tête: le Christ.” Un peu
auparavant, il a écrit à ses lecteurs: “Ainsi nous parviendrons tous
ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à
l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous
vient du Christ.” En d’autre termes tous ceux qui forment l’Église du
Christ sont appelés à ressembler de plus en plus à l’image parfaite de Jésus-Christ,
qui lui-même reflète parfaitement l’image de son Père céleste.
C’est lui qui a parfaitement révélé le Père céleste, et a réconcilié
les siens avec son Père. Si le Fils
éternel de Dieu n’était pas venu vivre sur terre sous une forme semblable à
la nôtre, il ne pourrait pas être question de croître vers son image
parfaite. On n’aurait eu personne
à contempler pour croître plus près de Dieu; de fait tous tomberaient
sous le jugement de la Loi parfaite de Dieu, parce que personne n’est
en soi capable de l’accomplir parfaitement.
Mais le Fils de Dieu a justement pris une forme humaine semblable à la nôtre
en venant vivre sur terre, et ceci pour révéler à l’humanité la Parole éternelle
de Dieu de manière parfaite. Il
l’a fait de telle manière que désormais, purifiés par son sang versé sur
la Croix de Golgotha, les croyants peuvent contempler le Père céleste sans
crainte d’être condamnés à cause de leurs imperfections et de leurs fautes.
La confession des Chrétiens est trinitaire,
disons-nous: le Père, le Fils et le Saint Esprit.
La Bible enseigne que c’est par l’opération du Saint Esprit que
l’oeuvre du Fils est appliquée dans la vie des croyants.
L’article 8 de la Confession Belgica, l’énonce comme suit: “Le
Saint Esprit est la vertu et la puissance éternelle procédant du Père et du
Fils”. L’article 9 ajoute:
“le Saint Esprit est notre sanctificateur, par sa demeure en nos coeurs.”
Cet enseignement trouve sa source dans la Bible elle-même.
Lisons ensemble l’Évangile selon Jean, chapitre 14, versets 15 à 17,
où Jésus déclare à ses disciples: “Si vous m’aimez, vous suivrez mes
enseignements. Et moi, je demanderai
au Père de vous donner un autre Consolateur, afin qu’il reste pour toujours
avec vous: c’est l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable de
recevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas.
Quant à vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il
sera en vous.” Amis auditeurs,
la sanctification, c’est-à-dire cette mise à part des croyants par Dieu en
vue de l’obéissance à Dieu, ne peut jamais prendre place, sauf si le Saint
Esprit habite dans le coeur du croyant. La
croissance du croyant vers l’image parfaite de Jésus-Christ ne peut jamais
avoir lieu, sauf si le Saint Esprit vient habiter dans la vie du croyant et la
transforme. Tout cela ne peut se
produire d’aucune autre manière, et certainement pas en essayant soi-même
d’accomplir toutes sortes d’oeuvres bonnes.
Ma sanctification ne peut avoir lieu que si le Saint Esprit vient prendre
possession de ma vie, et me pousse alors à accomplir des oeuvres conformes à
la Parole de Dieu qu’Il a inspirée. J’insiste
ici sur le fait que les oeuvres qu’Il me pousse à accomplir sont en conformité
avec sa Parole. Car de nos jours on
abuse beaucoup du nom du Saint Esprit pour accomplir toutes sortes d’oeuvres
qui n’ont rien à voir avec la volonté de Dieu révélée dans sa Parole; on
se démène et on se tortille, on s’agite beaucoup, on pousse des hurlements,
la vie de l’Église se déroule dans le plus grand désordre, le tout
soi-disant sous l’inspiration du Saint Esprit.
Or si le Saint Esprit nous conduit à ressembler de plus en plus à
l’image de Jésus Christ, on ferait bien de contempler l’exemple donné par
Jésus-Christ, tel que n’importe qui peut le lire dans les évangiles du
Nouveau Testament: où voyez-vous que Jésus-Christ est entré en transes,
s’est agité et a poussé toutes sortes de hurlements, c’est comporté comme
un magicien païen? C’est faire un
grand déshonneur à Jésus-Christ que de se comporter de cette manière en prétendant
lui ressembler. Écoutons plutôt ce
que dit l’apôtre Paul au sujet du Saint Esprit dans sa deuxième lettre aux
Corinthiens, chapitre 3, versets 17 et 18: “Le Seigneur c’est l’Esprit
et là où est l’Esprit du Seigneur, là règne la liberté.
Et nous tous qui, le visage découvert contemplons comme dans un miroir,
la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire
dont l’éclat ne cesse de grandir. C’est
là l’oeuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit.”
Comme vous le voyez, Paul qualifie le Saint Esprit de Seigneur; il
est en effet Seigneur au même titre que Jésus-Christ; c’est lui qui doit
venir régner dans notre vie qu’Il illumine d’une lumière parfaite et
merveilleuse. C’est lui, et nul
autre, qui nous transforme et nous fait ressembler de plus en plus à Jésus-Christ
en nous faisant contempler son image parfaite, sans qu’un voile nous cache la
face de notre Sauveur parfait. Bien
sûr, comme Paul l’implique en parlant d’une gloire dont l’éclat ne cesse
de grandir, cette transformation est progressive, elle se déroule tout au long
de la vie du croyant sanctifié. Écoutez
encore comment Paul, au chapitre quatre de cette même lettre aux Corinthiens,
parle de l’illumination qui prend place dans la vie des croyants, en contraste
avec ceux qui ne croient pas et restent aveuglés par leurs propres pensées:
“Si notre Évangile, écrit-il, demeure “voilé”, il ne l’est
que pour ceux qui vont à la perdition, pour les incrédules.
Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir
briller la lumière de la Bonne Nouvelle qui présente la glorieuse lumière du
Christ, qui est l’image même de Dieu. Ce
n’est pas nous-mêmes que nous mettons en avant dans notre prédication,
c’est le Seigneur Jésus-Christ. Nous-mêmes, nous sommes vos serviteurs à
cause de Jésus. En effet, le même
Dieu qui, un jour, a dit: Que la lumière brille du sein des ténèbres, a
lui même brillé dans nos coeurs pour y faire resplendir la connaissance de la
gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ.”
Amis auditeurs, nous continuerons la prochaine fois notre méditation intitulée “Vivre une spiritualité trinitaire”, en regardant ensemble, à la lumière de l’enseignement de la Bible, quelles sont les implications pour la vie de l’Église de cette spiritualité trinitaire. Nous verrons aussi que ces implications ne s’arrêtent pas à la vie de l’Église, mais s’étendent à la vie toute entière, à toutes les sphères d’activités sociales, culturelles et autres. Tout prend sa source dans le Dieu Trinitaire, tout doit aussi lui être soumis et être transformé à son image parfaite. C’est là seulement que réside la restauration des liens brisés, la fin des tensions et oppressions de toutes sortes, la restauration aussi de notre image humaine abîmée par le péché, déformée et martyrisée par nos propres agissements. Ne soyez donc pas incrédules, et laissez-vous transformer par l’Esprit de Dieu, et gardez en mémoire ces paroles extraordinaires de l’apôtre Paul que je viens de vous lire: “Si notre Évangile, écrit-il, demeure “voilé”, il ne l’est que pour ceux qui vont à la perdition, pour les incrédules. Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir briller la lumière de la Bonne Nouvelle qui présente la glorieuse lumière du Christ, qui est l’image même de Dieu.”