VIVRE UNE SPIRITUALITÉ TRINITAIRE (2)

Amis auditeurs, notre méditation sur le Dieu trinitaire, tel que nous le découvrons dans sa propre Révélation, nous a amenés à comprendre que le salut que Dieu opère pour les enfants qu’il a adoptés, est l’oeuvre conjointe et parfaitement harmonisée du Père, du Fils et du Saint Esprit.  Un passage du Nouveau Testament, à savoir le début de la première lettre de Pierre, nous l’a rendu clair. Pierre commence sa lettre en se présentant tout d’abord, puis en nommant les personnes auxquelles il s’adresse et les saluant de la part du Dieu trinitaire:  Pierre , apôtre de Jésus-Christ, salue ceux que Dieu a choisis et qui vivent en étrangers, dispersés dans les provinces du Pont, de Galatie, de Cappadoce, d’Asie et de Bithynie.  Dieu le Père vous a choisis d’avance, conformément à son plan et vous lui avez été consacrés par l’Esprit, pour obéir à Jésus-Christ et être purifiés par l’aspersion de son sang. Que la grâce et la paix vous soient abondamment accordées.”  

 

Nous avons vu que l’oeuvre du Père consiste à initier l’oeuvre du salut, puisqu’il est celui qui a choisi d’avance ceux qui lui appartiendraient en propre. La confession de foi réformée dite Belgica l’exprime de la manière suivante à l’article 8: “le Père est la cause, l’origine et le commencement de toutes choses tant visibles qu’invisibles”.  Et cet article, parlant du Fils, poursuit: “Le Fils est la Parole, la sagesse et l’image du Père”.  Mais, demanderez-vous, quel témoignage biblique existe-t-il pour justifier une telle formulation?  Le début de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, dit ceci au sujet du Fils:  Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l’expression de son être, soutient toutes choses par sa parole puissante; après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts”.  L’article 9 de la confession Belgica, affirme: “Le Fils est notre Sauveur et Rédempteur, par son sang”.  Il a délivré les siens de l’esclavage du péché lorsqu’il a été crucifié, mais il les appelle aussi à ressembler de plus en plus à son image.  D’ailleurs, lorsqu’il parle des dons que Jésus-Christ a accordés à son Église, l’apôtre Paul les associe à la croissance des chrétiens vers l’image parfaite de Jésus-Christ: “En vivant selon la vérité dans l’amour, écrit-il, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête: le Christ.”  Un peu auparavant, il a écrit à ses lecteurs: “Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.” En d’autre termes tous ceux qui forment l’Église du Christ sont appelés à ressembler de plus en plus à l’image parfaite de Jésus-Christ, qui lui-même reflète parfaitement l’image de son Père céleste.  C’est lui qui a parfaitement révélé le Père céleste, et a réconcilié les siens avec son Père.  Si le Fils éternel de Dieu n’était pas venu vivre sur terre sous une forme semblable à la nôtre, il ne pourrait pas être question de croître vers son image parfaite.  On n’aurait eu personne à contempler pour croître plus près de Dieu; de fait tous tomberaient  sous le jugement de la Loi parfaite de Dieu, parce que personne n’est en soi capable de l’accomplir parfaitement.  Mais le Fils de Dieu a justement pris une forme humaine semblable à la nôtre en venant vivre sur terre, et ceci pour révéler à l’humanité la Parole éternelle de Dieu de manière parfaite.  Il l’a fait de telle manière que désormais, purifiés par son sang versé sur la Croix de Golgotha, les croyants peuvent contempler le Père céleste sans crainte d’être condamnés à cause de leurs imperfections et de leurs fautes.

 

La confession des Chrétiens est trinitaire, disons-nous: le Père, le Fils et le Saint Esprit.  La Bible enseigne que c’est par l’opération du Saint Esprit que l’oeuvre du Fils est appliquée dans la vie des croyants.  L’article 8 de la Confession Belgica, l’énonce comme suit: “Le Saint Esprit est la vertu et la puissance éternelle procédant du Père et du Fils”.  L’article 9 ajoute: “le Saint Esprit est notre sanctificateur, par sa demeure en nos coeurs.”  Cet enseignement trouve sa source dans la Bible elle-même.  Lisons ensemble l’Évangile selon Jean, chapitre 14, versets 15 à 17, où Jésus déclare à ses disciples: “Si vous m’aimez, vous suivrez mes enseignements.  Et moi, je demanderai au Père de vous donner un autre Consolateur, afin qu’il reste pour toujours avec vous: c’est l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable de recevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas.  Quant à vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.”  Amis auditeurs, la sanctification, c’est-à-dire cette mise à part des croyants par Dieu en vue de l’obéissance à Dieu, ne peut jamais prendre place, sauf si le Saint Esprit habite dans le coeur du croyant.  La croissance du croyant vers l’image parfaite de Jésus-Christ ne peut jamais avoir lieu, sauf si le Saint Esprit vient habiter dans la vie du croyant et la transforme.  Tout cela ne peut se produire d’aucune autre manière, et certainement pas en essayant soi-même d’accomplir toutes sortes d’oeuvres bonnes.  Ma sanctification ne peut avoir lieu que si le Saint Esprit vient prendre possession de ma vie, et me pousse alors à accomplir des oeuvres conformes à la Parole de Dieu qu’Il a inspirée.  J’insiste ici sur le fait que les oeuvres qu’Il me pousse à accomplir sont en conformité avec sa Parole.  Car de nos jours on abuse beaucoup du nom du Saint Esprit pour accomplir toutes sortes d’oeuvres qui n’ont rien à voir avec la volonté de Dieu révélée dans sa Parole; on se démène et on se tortille, on s’agite beaucoup, on pousse des hurlements, la vie de l’Église se déroule dans le plus grand désordre, le tout soi-disant sous l’inspiration du Saint Esprit.  Or si le Saint Esprit nous conduit à ressembler de plus en plus à l’image de Jésus Christ, on ferait bien de contempler l’exemple donné par Jésus-Christ, tel que n’importe qui peut le lire dans les évangiles du Nouveau Testament: où voyez-vous que Jésus-Christ est entré en transes, s’est agité et a poussé toutes sortes de hurlements, c’est comporté comme un magicien païen?  C’est faire un grand déshonneur à Jésus-Christ que de se comporter de cette manière en prétendant lui ressembler.  Écoutons plutôt ce que dit l’apôtre Paul au sujet du Saint Esprit dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, chapitre 3, versets 17 et 18: “Le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur, là règne la liberté.  Et nous tous qui, le visage découvert contemplons comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir.  C’est là l’oeuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit.”  Comme vous le voyez, Paul qualifie le Saint Esprit de Seigneur; il est en effet Seigneur au même titre que Jésus-Christ; c’est lui qui doit venir régner dans notre vie qu’Il illumine d’une lumière parfaite et merveilleuse.  C’est lui, et nul autre, qui nous transforme et nous fait ressembler de plus en plus à Jésus-Christ en nous faisant contempler son image parfaite, sans qu’un voile nous cache la face de notre Sauveur parfait.  Bien sûr, comme Paul l’implique en parlant d’une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir, cette transformation est progressive, elle se déroule tout au long de la vie du croyant sanctifié.  Écoutez encore comment Paul, au chapitre quatre de cette même lettre aux Corinthiens, parle de l’illumination qui prend place dans la vie des croyants, en contraste avec ceux qui ne croient pas et restent aveuglés par leurs propres pensées: “Si notre Évangile, écrit-il, demeure “voilé”, il ne l’est que pour ceux qui vont à la perdition, pour les incrédules.  Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir briller la lumière de la Bonne Nouvelle qui présente la glorieuse lumière du Christ, qui est l’image même de Dieu.  Ce n’est pas nous-mêmes que nous mettons en avant dans notre prédication, c’est le Seigneur Jésus-Christ. Nous-mêmes, nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus.  En effet, le même Dieu qui, un jour, a dit: Que la lumière brille du sein des ténèbres, a lui même brillé dans nos coeurs pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ.”

 

Amis auditeurs, nous continuerons la prochaine fois notre méditation intitulée “Vivre une spiritualité trinitaire”, en regardant ensemble, à la lumière de l’enseignement de la Bible, quelles sont les implications pour la vie de l’Église de cette spiritualité trinitaire.  Nous verrons aussi que ces implications ne s’arrêtent pas à la vie de l’Église, mais s’étendent à la vie toute entière, à toutes les sphères d’activités sociales, culturelles et autres.  Tout prend sa source dans le Dieu Trinitaire, tout doit aussi lui être soumis et être transformé à son image parfaite.  C’est là seulement que réside la restauration des liens brisés, la fin des tensions et oppressions de toutes sortes, la restauration aussi de notre image humaine abîmée par le péché, déformée et martyrisée par nos propres agissements.  Ne soyez donc pas incrédules, et laissez-vous transformer par l’Esprit de Dieu, et gardez en mémoire ces paroles extraordinaires de l’apôtre Paul que je viens de vous lire: “Si notre Évangile, écrit-il, demeure “voilé”, il ne l’est que pour ceux qui vont à la perdition, pour les incrédules.  Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit et les empêche ainsi de voir briller la lumière de la Bonne Nouvelle qui présente la glorieuse lumière du Christ, qui est l’image même de Dieu.”