LA NOUVEAUTÉ DE VIE EN CHRIST (2)
(TITE CH. 2; CATÉCHISME DE HEIDELBERG, 1er DIMANCHE)

Nous avons vu la dernière fois que la Bible nous apporte une parole de réconfort sous forme d’enseignement, d’instruction. L’apôtre Paul, écrivant à son jeune ami Tite, lui enjoint de prêcher “ce qui est conforme à la bonne doctrine”. Et il joint une série de directives à l’égard de différentes catégories de croyants: hommes et femmes âgés, jeunes gens, esclaves… Cet enseignement n’est pas un code moral destiné à apporter le salut à ceux qui le pratiqueraient. Mais plutôt il doit être pratiqué par ceux qui appartiennent totalement à Christ, car ils sont désormais caractérisés par la vie même du Christ. Relisons ensemble, si vous le voulez bien, les versets 11 à 14 du deuxième chapitre de la lettre de Paul à Tite, vers la fin du Nouveau Testament: “En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour tous les hommes. Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu et à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu, en attendant que se réalise notre bienheureuse espérance: la révélation de la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et Sauveur. Il s’est livré lui-même en rançon pour nous, afin de nous délivrer de l’injustice sous toutes ses formes et de faire de nous, en nous purifiant ainsi, un peuple qui lui appartienne et qui mette toute son ardeur à accomplir des oeuvres bonnes.”

En terminant notre dernière émission, nous nous sommes demandés comment ce Jésus-Christ, que Paul appelle “notre grand Dieu et Sauveur”, pouvait entrer dans une Alliance avec nous. Une Alliance qui inclut son peuple tout entier, tout en tenant compte de chaque personne, chaque individualité, et ce dans une relation personnelle. Le Catéchisme de Heidelberg nous enseigne que “par son sang précieux, il a totalement payé pour tous mes péchés et m’a délivré de toute puissance du diable.” Paul, lui, écrit à Tite que “Jésus-Christ s’est livré lui-même en rançon pour nous afin de nous délivrer de l’injustice sous toutes ses formes.” Une autre traduction en français donne la phrase entière de la manière suivante: Il s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les oeuvres bonnes.” Nous avons vu que Christ s’est acquis un peuple pour Lui-même. Nous voyons à présent qu’Il l’a fait en se livrant pour nous. Amis auditeurs, nous n’avons pas été rachetés de la tyrannie de Satan à un prix modeste, comme si la marchandise à racheter était si insignifiante que Jésus-Christ n’avait qu’à payer le prix minimum dans un marché passé avec l’adversaire… Au contraire, bien que la “marchandise” ait été composée d’hommes et de femmes corrompus, nés dans le péché et incapables par eux-mêmes de faire le bien, Celui qui nous a rachetés l’a fait au prix le plus cher: le prix de Sa propre personne. Quelle explication trouver à cet acte extraordinaire? Simplement l’amour de Dieu pour Ses créatures: “Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle” (Jean 3:16). Donc notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ n’a pas hésité à livrer Sa vie comme prix de notre rédemption. Pouvons-nous souhaiter un plus grand signe de fidélité de la part de celui que nous appelons notre fidèle Sauveur? Nous savons que nous pouvons Lui faire confiance à cause de ce qu’Il a déjà accompli pour notre salut. Or, une partie de notre salut consiste en notre propre purification, également acquise pour nous par Sa mort. Le prix payé pour nous racheter, Son sang précieux, a aussi servi à nous purifier. De cette façon, en Lui appartenant, Lui qui est totalement pur, nous avons une communion totale avec lui, en tant que créatures purifiées. Et maintenant, notre assurance en Christ est complète. Nous savons si bien que nous lui appartenons totalement comme créatures purifiées, que nous nous confions entièrement en Lui. Nous sommes sûrs et certains que notre vie toute entière est dans Ses mains, c’est pourquoi nous ne craignons rien. Nous ne sommes pas comme les païens qui tombent dans toutes sortes de superstitions avant d’entreprendre quoi que ce soit. Mais plutôt nous chérissons la communion que nous avons avec Lui, sachant que pas même un cheveu de notre tête ne peut tomber sans la volonté de notre Père qui est au ciel. Qui plus est, parce que nous avons été purifiés, nous menons une vie conforme à la vie de notre Rédempteur, une vie caractérisée par la pureté. En fait, dans toute sa lettre à Tite, Paul insiste sur la nécessité d’enseigner ce qui est bon et droit. C’est là qu’interviennent tous ces enseignements que nous avons lus au chapitre 2 la dernière fois. Mais, comme nous l’avons vu, ces enseignements ne sont pas séparés de l’enseignement sur la Grâce de Dieu manifestée en Christ. Au contraire, ils font totalement partie de la même doctrine: “Toi, au contraire, dis ce qui est conforme à la saine doctrine” écrit Paul avant d’exposer à Tite ce qu’ils devrait enseigner à diverses catégories de croyants. La nouveauté de vie qui nous a été donnée est une réalité qui doit pouvoir être vue dans notre conduite. Donc, un changement radical de vie caractérise ceux qui appartiennent à Christ.

Le catéchisme de Heidelberg nous enseigne que Christ, “par son Saint Esprit, m’assure la vie éternelle et me rend disposé à vivre désormais pour lui, de tout mon coeur.” Paul explique que ceux que Christ a acquis pour Lui-même “mettent désormais toute leur ardeur à accomplir des oeuvres bonnes”. Nous ne sommes ni forcés ni contraints à faire ces oeuvres bonnes, mais “zélés” pour ce faire. Un tel zèle est la marque vraie et inévitable de notre nouveauté de vie. Ce zèle vient d’abord comme la manifestation de notre purification, puis comme la marque de notre reconnaissance. Il découle naturellement de notre nouvelle nature; on n’y trouve rien d’artificiel ou de forcé. Le Catéchisme nous explique que l’une des trois choses que nous devons connaître pour vivre et mourir dans la joie et le réconfort qui nous ont été apportés, est la suivante: “quelle reconnaissance je dois à Dieu pour cette délivrance”. Nous appartenons à Christ, Il nous a acquis et purifiés, et cette assurance croît à mesure que nous vivons une vie de gratitude dans l’obéissance, zélés pour faire ce qui est bien. Quel contraste de vie si on la compare avec la vie que mènent les incrédules… Au chapitre 3 de sa lettre à Tite, Paul montre l’étendue d’un tel changement de vie: “Car il fut un temps, écrit-il, où nous-mêmes nous vivions en insensés, dans la révolte contre Dieu, égarés, esclaves de toutes sortes de passions et de plaisirs. Nos jours s’écoulaient dans la méchanceté et dans l’envie, nous étions haïssables et nous nous haïssions les uns les autres. Mais quand Dieu notre Sauveur a révélé sa bonté pour tous les hommes, il nous a sauvés.” Amis auditeurs, lorsque nous entendons ces paroles, et lorsque nous nous examinons honnêtement nous-mêmes, nous ne pouvons que voir combien grands sont notre péché et notre misère. Qui ne reconnaît dans cette description que fait Paul, l’ancienne nature tâchant de satisfaire ses désirs? Qui parmi nous ne sait ce que veut dire “être esclaves de toutes sortes de passions et de plaisirs”? Mais Paul présente l’espérance du croyant dans la même foulée, et comment nous avons été libérés de tous nos péchés et de notre misère. Maintenant, l’Esprit du Christ “nous rend prêt et disposé à vivre désormais pour lui, de tout mon coeur.” Voilà en effet quelque chose d’impossible à accomplir sans l’oeuvre puissante de l’Esprit de Christ. C’est un autre don gracieux qui effectue ce changement de vie radical. Car le Saint Esprit est entièrement participant de ce changement, comme nous le lisons au chapitre 3 de la lettre de Paul à Tite (versets 5 à 7): “Il nous a sauvés parce qu’il a eu pitié de nous, en nous faisant passer par le bain purificateur de la nouvelle naissance, c’est-à-dire en nous renouvelant par le Saint-Esprit. Cet Esprit, il l’a répandu avec abondance sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur. Il l’a fait pour que, déclarés justes par sa Grâce, nous devenions les héritiers de la vie éternelle qui constitue notre espérance.” Amis auditeurs, nous sommes donc maintenant capables de dire “NON!” à tout mépris de Dieu et aux passions des gens de ce monde; nous pouvons mener dans le temps présent une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu. Dire “NON!”, chers amis, n’est pas toujours chose facile, et les tentations de toutes sortes ne nous seront pas épargnées. Nous ne serons pas protégés de manière mécanique. La responsabilité de dire “NON!” à tout mépris de Dieu, à toute impiété, demeure entièrement nôtre. Mais nous avons été équipés adéquatement. Avez-vous noté combien fortement Paul insiste à travers tout le chapitre deux, sur la nécessité d’être sensés, d’avoir un contrôle de soi? Les hommes et les femmes âgés, les jeunes gens, en fin de compte tous les croyants sont invités à se comporter d’une manière sensée, en ayant contrôle de soi. Aucune folie, aucun esclavage des passions impures ne sied à ceux qui ont été purifiés par Jésus-Christ. Au contraire, tout au long de sa lettre Paul insiste constamment sur la nécessité de faire ce qui est bien. Car les croyants doivent demeurer sobres s’ils attendent réellement l’objet de leur espérance. Et cet objet n’est autre, selon les mots mêmes de Paul, que “la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus.” Nous trouvons ici un autre élément de réconfort pour ceux qui appartiennent à Christ, l’espérance de la vie éternelle. Cette assurance-là nous vient aussi du Saint Esprit, qui renforce notre communion avec Christ. Ceux qui appartiennent réellement, corps et âme, dans la vie comme dans la mort, à leur fidèle Sauveur Jésus-Christ, attendent aussi Son retour glorieux. C’est pourquoi nous demeurons sobres, sensés, zélés pour faire le bien, pendant que les choses du passé ont disparu. Notre nouveauté de vie nous fait regarder en avant, totalement concentrés sur notre Seigneur Jésus-Christ, qui revient pour nous unir avec Lui dans une vie bénie de communion éternelle.