LA DEMEURE DE
DIEU
SUR
TERRE (1)
Amis auditeurs, pour introduire la nouvelle série de
messages que “Foi et Vie Réformées” vous propose, je voudrais vous poser
une question bien simple: Dieu
habite-t-il au ciel ou sur terre? Je
m’explique. Si Dieu habite au ciel
(c’est-à-dire, bien sûr, pas entre deux étoiles ou sur une galaxie
particulière, mais au-delà de l’univers physique) comment peut-il être présent
sur terre, au milieu des hommes qui sont une entité microscopique absolument
infime dans l’univers qu’il a créé? Si,
au contraire, il habite avec les hommes sur terre, comment peut-il être au
ciel, au-delà de la réalité créée?
La série de messages que je vous propose s’intitule “la demeure de
Dieu sur terre” et elle a pour but de répondre à cette question.
Comme de coutume, je le ferai en m’appuyant sur le témoignage de la
Bible. Car, et c’est un début de
réponse, si Dieu, qui est élevé au-dessus de toutes choses, s’était désintéressé
du sort de ses créatures infimes et microscopiques, il n’aurait pas pris la
peine de parler aux hommes et de se révéler à eux au cours de leur histoire.
Or il l’a fait, en s’accommodant à notre niveau et en parlant de
manière accessible à notre compréhension humaine, c’est-à-dire en
s’abaissant bien au-dessous de sa majesté divine afin que nous, les humains,
connaissions notre Créateur et apprenions à l’aimer et à lui obéir en
toutes choses. Quant à moi, jamais je n’oserais toucher à une question aussi
mystérieuse si je n’avais l’entière certitude que Dieu a en effet parlé
aux hommes, et que le message de la Bible reste valable pour tous les hommes et
pour toutes les époques.
Dans l’Ancien Testament, au chapitre 33 du livre de
l’Exode, se trouve mentionnée la Tente de la Rencontre, que le chef du peuple
d’Israël, Moïse, avait installée en dehors du camp des Israélites.
Ils vivaient dans le désert après leur sortie d’Égypte, et l’Éternel
Dieu, qui les en avait délivrés, les accompagnait dans leur
marche
. Lisons
ensemble ce passage, si vous le voulez bien: “Moïse prit la tente et la
dressa pour lui hors du camp, à quelque distance; il l’appela tente de la
Rencontre; et quiconque voulait consulter l’Éternel sortait vers la tente de
la Rencontre, qui était hors du camp. Lorsque
Moïse sortait vers la tente, tout le peuple se levait et chacun se tenait à
l’entrée de sa tente et suivait des yeux Moïse jusqu’à ce qu’il soit
entré dans la tente. Lorsque Moïse
entrait dans la tente, la colonne de nuée descendait, et s’arrêtait à
l’entrée de la tente, et l’Éternel parlait avec Moïse.
Tout le peuple voyait la colonne de nuée s’arrêter à l’entrée de
la tente, alors tout le peuple se levait et se prosternait chacun à l’entrée
de sa tente. L’Éternel parlait
avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami.
Puis Moïse retournait au camp; mais son jeune assistant, Josué, fils de
Noun, ne bougeait pas de l’intérieur de la tente.”
Comme vous le voyez, Dieu est présent au milieu du peuple qu’il
s’est choisi et qu’il accompagne au cours de ses pérégrinations.
Il se laisse consulter par son serviteur Moïse, même si la tente préparée
à cet effet est située en dehors du camp.
Plus tard dans l’histoire d’Israël, probablement
autour de l’an 960 avant Jésus-Christ, le roi Salomon bâtit dans sa capitale
Jérusalem un
Temple
pour l’Éternel
Dieu. Il l’érigea sur Sion, la
colline située sur le côté est de la ville, donc cette fois au milieu de la
communauté. Écoutez comment en
parle le Psaume 132, toujours dans l’Ancien Testament: “Oui, l’Éternel
a choisi Sion, il l’a désirée pour son habitation” c’est mon lieu de
repos à toujours; j’y habiterai, car je l’ai désirée; je comblerai de bénédictions
ses ressources, je rassasierai de pain ses pauvres; je revêtirai de salut ses
sacrificateurs, et ses fidèles pousseront des cris de joie.”
Donc l’Éternel habite plus près de son peuple que ça n’était
le cas dans le désert. Cependant,
dans tout l’Ancien Testament il est dit très clairement que sa demeure est au
ciel, et que même le ciel ne peut le contenir.
Salomon lui-même, le bâtisseur du
Temple
, l’exprime dans la
prière qu’il prononce au moment de la dédicace du
Temple
(on en trouve le récit
au premier livre des Rois, au chapitre 8): “Mais quoi?
Dieu habiterait-il véritablement sur la terre?
Voici que les cieux des cieux ne peuvent te contenir; combien moins cette
maison que je t’ai bâtie! Toutefois,
Éternel, mon Dieu, sois attentif à la prière de ton serviteur et à sa
supplication pour écouter le cri et la prière que ton serviteur t’adresse
aujourd’hui. Que tes yeux soient
nuit et jour ouverts sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit: Là sera mon
nom!” Dieu, donc,
s’accommode à son peuple.
Dans
son
Temple
ses
prêtres offrent les
sacrifices qu’il a prescrits. Des
musiciens y louent son Nom par leur chant et avec les instruments de musique.
La communion avec lui peut y être recherchée et trouvée par les
justes.
Pourtant, au fil du temps les prophètes témoignent
du jugement qui va tomber sur les chefs du peuple corrompus, ainsi que sur les
prêtres et ceux qui servent dans le
Temple
, eux aussi corrompus.
Dieu va exercer un jugement sur son peuple et se détourner complètement
de sa demeure. Le prophète Michée
l’annonce comme suit au troisième chapitre de sa prophétie, écrite plus de
deux cents ans après la construction du Temple, quelque part entre l’an 740
et l’an 730 avant Jésus-Christ: “Écoutez donc ceci, chefs de la maison
de Jacob et princes de la maison d’Israël, vous qui rendez abominable le
droit et qui pervertissez toute droiture, vous qui bâtissez Sion avec le sang
versé, et Jérusalem avec la méchanceté. Ses chefs rendent leurs jugements
contre des pots-de-vin, et ses prêtres se font payer pour dispenser
l’enseignement, et ses prophètes prédisent l’avenir pour de l’argent.
Et ils s’appuient sur l’Éternel en disant: L’Éternel n’est-il
pas au milieu de nous? Par conséquent,
aucun malheur ne pourra nous atteindre”. Aussi,
par votre faute, Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem deviendra un
tas de ruines; la montagne du
Temple
sera une colline
couverte de broussailles.”
Et c’est effectivement ce qui est arrivé, en
l’an 587 avant Jésus-Christ lorsque tout Jérusalem, le Temple y compris, a
été détruite par l’armée du roi babylonien Néboukadnetsar.
Soixante-dix ans plus tard, entre 520 et 516 avant Jésus-Christ,
le Temple sera reconstruit par la communauté des Juifs revenus d’exil,
sous la direction de leur chef Zerubbabel. Les
livres d’Esdras, d’Aggée et de Zacharie dans l’Ancien Testament, témoignent
de cette reconstruction. Quelque
trois-cent-cinquante ans plus tard, en l’an 167 avant Jésus-Christ, ce second
Temple
fut
profané par le roi
grec Antiochus Epiphane: celui-ci fit ériger un autel en l’honneur du dieu païen
Zeus Olympus à l’endroit même où se trouvait l’autel où l’on offrait
les sacrifices prescrits par l’Éternel. On
trouve mention de ce fait au livre
du prophète Daniel, chapitre 11, verset 31: “Des troupes se présenteront
sur son ordre; elles profaneront le sanctuaire, la forteresse, elles aboliront
le sacrifice perpétuel et dresseront l’abomination du dévastateur.
Il séduira par des flatteries les traîtres de l’alliance.
Mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu agiront avec fermeté.”
Trois ans plus tard, les Juifs reprendront le contrôle du
Temple
et
celui-ci, après avoir
été purifié, sera de nouveau dédicacé.
Cent ans plus tard, en 63 avant Jésus-Christ, une nouvelle profanation
aura lieu lorsque le général romain Pompée s’emparera de Jérusalem et fera
du petit royaume de Juda, qui avait connu un siècle d’indépendance, une
partie de l’empire romain. Trente
ans ans plus tard, en 37 avant Jésus-Christ, Hérode le Grand causera des dégats
dans les murs du Temple lors de son propre assaut contre Jérusalem pour
s’installer au pouvoir, sous l’égide des Romains.
Dix-sept ans plus tard en l’an 20 ou 19 avant Jésus-Christ, ce roi
entreprendra un travail colossal de reconstruction du Temple, afin de plaire aux
Juifs et de gagner leur faveur. Ce
nouveau Temple, auquel on travaillera encore quarante-six ans plus tard, sera
cependant démoli en l’an 70 après-Jésus-Christ, suite à une révolte des
Juifs contre les autorités romaines. C’est
le jeune Titus, fils de l’empereur romain Vespasien, qui dirigera les opérations
militaires. Depuis, le Temple de Jérusalem
n’a jamais été reconstruit, et sur son emplacement se trouve aujourd’hui
une grande mosquée musulmane, même si des vestiges de ses murs sont encore présents.
Les Juifs de Jérusalem et du monde entier viennent régulièrement y
prier.
Qu’est-il donc arrivé à la demeure de Dieu sur
terre? A-t-elle disparu à tout
jamais? Faut-il penser, comme le
font certains, à reconquérir cet emplacement pour y reconstruire à nouveau un
Temple
où Dieu sera adoré
comme au temps de l’Ancien Testament? Amis
auditeurs, je continuerai la prochaine fois cet exposé intitulé “la demeure
de Dieu sur terre” et nous verrons ensemble que Dieu n’a certainement pas déserté
le monde et les humains, mais qu’en Jésus-Christ il est venu manifester sa présence
de manière insurpassable.