LA DEMEURE DE DIEU SUR TERRE (2)

Amis auditeurs, la question que je vous ai posée au début de notre émission précédente était la suivante: Dieu habite-t-il au ciel ou sur terre?  Est-il présent au milieu des hommes, ou non?  Et si oui, sous quelle forme, dans quelles conditions?  Nous avons passé ensemble en revue l’histoire d’Israël dans l’Ancien Testament, plus particulièrement celle du Temple construit pour en faire un lieu de présence de Dieu parmi son peuple.  Vous vous souvenez qu’il avait été précédé par la Tente de la Rencontre, qui était dressée en dehors du camp des Israélites lorsqu’ils étaient dans le désert, à la suite de leur sortie d’Égypte.  Sous le règne du roi Salomon, un Temple magnifique pour l’Éternel avait été construit à Jérusalem; ce Temple allait connaître bien des vicissitudes, étant démoli environ trois cent cinquante ans après sa construction.  Mais les prophètes de Dieu avaient déjà prophétisé au peuple que cela arriverait, à cause de la corruption croissante de tous ceux qui devaient servir Dieu dans ce Temple .  Reconstruit plus tard, le Temple serait plusieurs fois profané, jusqu’à ce qu’il soit tout à fait détruit par les occupants romains an l’an 70 après Jésus-Christ. Qu’était-il donc advenu de la demeure de Dieu sur terre?  Fallait-il conclure de cette destruction que Dieu n’habitait pas avec les hommes, qu’il n’avait de toutes manières jamais habité avec eux, que tout cela n’était que la fantaisie religieuse d’êtres humains perpétuellement en quête du divin?

Entre temps, s’était cependant produit l’événement le plus décisif de l’histoire de l’humanité. Un événement qui allait donner un caractère indestructible au Temple de Dieu sur terre.  La lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, commence par ces mots: “A bien des reprises et de bien des manières, Dieu a parlé autrefois à nos ancêtres par les prophètes.  Et maintenant, dans ces jours qui sont les derniers, c’est par son Fils qu’il nous a parlé.”  Un événement décisif, disais-je, car le Fils de Dieu a révélé le Temple de Dieu final et parfait: l’Évangile l’appelle Emmanuel, c’est-à-dire “Dieu avec nous”, en la personne duquelle a eu lieu le sacrifice final et parfait mettant fin à tous les sacrifices qui se déroulaient dans le Temple de Jérusalem.  Dans l’Évangile selon Jean, au chapitre 2, verset 19 à 21, Jésus lui-même disait aux Juifs: “Démolissez ce Temple et je le rebâtirai en trois jours.”  Alors les Juifs lui répondirent: “Comment?  Il a fallu quarante-six ans pour reconstruire le Temple , et toi tu serais capable de le reconstruire en trois jours!  Mais en parlant du “temple”, Jésus faisait allusion à son propre corps.  Plus tard, lorsque Jésus fut ressuscité, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite.”  Le corps de Jésus-Christ, de “Dieu avec nous”, la demeure de Dieu sur terre, a bien été détruit lorsqu’il est mort crucifié sur la croix de Golgotha.  Il y a cependant une différence fondamentale entre cette destruction et celle des temples de pierre:  ce que des hommes ont fait intentionnellement au Temple vivant de Dieu sur terre pour le profaner, Dieu l’a transformé en un sacrifice parfait et final pour la réconciliation des hommes avec lui.  Cette crucifixion  a été à la fois l’accomplissement d’un jugement de Dieu sur la rébellion des hommes contre lui, et l’instrument d’une réconciliation parfaite.  L’apôtre Paul le dit très explicitement dans sa lettre aux Chrétiens de Colosses, aux versets 19 et 20 du premier chapitre: “Car c’est en lui que Dieu a désiré que toute plénitude ait sa demeure.  Et c’est par lui qu’il a voulu réconcilier avec lui-même l’univers tout entier: ce qui est sur terre et ce qui est au ciel, en instaurant la paix par le sang que son Fils a versé sur la croix.”  La différence avec les temples de pierre consiste aussi en ce que cette fois-ci, c’est Dieu lui-même, et non des hommes, qui a relevé son Temple vivant sur terre, en faisant ressusciter son fils Jésus-Christ des morts, en le relevant et le faisant sortir vainqueur de la mort et du tombeau.    Depuis, la place du Temple incorruptible de Dieu n’est plus sur une colline située à l’est de Jérusalem, soumise à toutes sortes d’attaques et de profanations.  Jésus-Christ, le chef, est assis à la droite de Dieu le Père, et à travers son Esprit il habite dans son corps ici sur terre: “Il est lui-même et la tête et le chef de son corps: de l’Église” vient d’écrire Paul au même chapitre de sa lettre aux Colossiens.  A une autre communauté chrétienne, celle des Ephésiens, il a écrit aussi (chapitre 2):  Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ, lui-même étant la pierre de l’angle.  En lui, tout l’édifice bien coordonné s’élève pour être un Temple saint dans le Seigneur.  En lui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu en Esprit.”  Quel privilège pour les croyants de savoir qu’ensemble ils forment un Temple saint pour le Seigneur, un Temple dont la pierre centrale est Jésus-Christ lui-même, qui règne sur toutes choses depuis sa demeure céleste, à la droite du Père!

Au chapitre quatre de sa lettre aux Éphésiens, écrite depuis la prison où il se trouve enchaîné, Paul décrit maintenant le caractère du Temple de Dieu sur terre, son Église qui est un corps indissociablement uni à sa Tête céleste.  Lisons ensemble ce passage, si vous le voulez-bien: “Moi qui suis prisonnier à cause du Seigneur, je vous demande donc instamment de vous conduire d’une manière digne de l’appel qui vous a été adressé: soyez toujours humbles, aimables et patients, supportez-vous les uns les autres avec amour.  Efforcez-vous de conserver l’unité que donne l’Esprit, dans la paix qui vous lie les uns aux autres.  Il y a un seul corps et un seul Esprit; de même, Dieu vous a appelés à une seule espérance lorsqu’il vous a fait venir à lui.  Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous.  Cependant, chacun de nous a reçu la grâce de Dieu selon la part que le Christ lui donne dans son oeuvre.  (…)  C’est lui qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants.  Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ.  Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité de la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.  De cette manière, nous ne serons plus des petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur.  Au contraire, en vivant selon la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête: le Christ.  C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties.”

Si vous avez bien suivi la lecture de ce passage de la lettre de Paul aux Ephésiens, vous aurez remarqué que le Temple de Dieu sur terre est d’abord caractérisé par l’unité: “Il y a un seul corps”.  La où Satan, l’adversaire de Jésus-Christ, cherche syStématiquement à diviser, Dieu a instauré l’unité sprituelle, c’est-à-dire l’unité dans son Esprit. Ceux que Dieu a appelés à lui, Il les a amenés dans son Eglise pour former une unité; les croyants sont appelés à la maintenir.  Cela dit, exprimer cette unité, la vivre au quotidien n’est pas une chose évidente.  Plusieurs personnes avec chacune un bagage différent, une histoire différente, des tempéraments et des idées différentes ne forment pas facilement une telle unité.  Des disputes ou des conflits peuvent facilement surgir entre elles, car tous sont pécheurs, personne non plus ne dispose d’une sagesse parfaite.  Il peut facilement arriver que certains essaient d’imposer leurs vues aux autres.   C’est pourquoi il faut bien comprendre que l’unité dont il est question ici ne provient pas des hommes en tant que tels, mais de Dieu qui les a appelés: “Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous.”  La confession de foi commune des croyants est la toute première expression visible de cette unité.  Les membres de l’Eglise confessent une foi qui ne diffère pas selon les uns ou les autres: “Il y a une seule foi”, écrit Paul.  Le baptême est une autre expression de cette unité.  Le baptême n’est pas administré aux uns et aux autres avec une signification différente à chaque fois.  Les promesses divines qui sont comprises dans le baptême valent de la même manière pour tous: “Il n’y a qu’un seul baptême”, écrit-encore Paul.  Soulignons-le une fois de plus, c’est Dieu qui instaure l’unité de son Temple sur terre, et ce que cette Eglise confesse publiquement, devant le monde, ce ne sont pas ses propres oeuvres mais ce que Dieu a fait et a donné, dans l’unité de ce don.  Cela dit, le peuple de la Nouvelle Alliance, l’Eglise de Jésus-Christ, est appelé à vivre  et à donner une expression visible à cette unité.  Et la manière principale, écrit Paul aux Ephésiens, c’est de vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres, par delà les différences qui pourraient provoquer des divisions ou des conflits: “soyez toujours humbles, aimables et patients, supportez-vous les uns les autres avec amour.  Efforcez-vous de conserver l’unité que donne l’Esprit, dans la paix qui vous lie les uns aux autres.”  Cela exige de chacun de demeurer humble et empreint de sagesse; cela demande souvent de renoncer à certains intérêts personnels, à certains désirs ou idées et cela à cause de la croissance du corps dans son entier et son unité.  Avant toutes choses, cela exige de chacun des croyants de garder les yeux fixés sur la perfection de Jésus-Christ, car, écrit Paul au même chapitre, “En lui, tout l’édifice bien coordonné s’élève pour être un Temple saint dans le Seigneur”.  Lorsque cette perspective est perdue de vue, lorsque toutes sortes de de priorités et de considérations personnelles ou pragmatiques prennent le dessus, alors l’unité avec le Christ, qui conditionne l’unité des membres de son corps entre eux, se perd graduellement.

Amis auditeurs, la prochaine fois nous verrons ensemble, toujours sur la base de ce passage de la lettre de Paul aux Ephésiens, que l’unité ne va cependant pas sans une diversité de dons, par laquelle elle est soutenue et avancée.