LA DEMEURE DE DIEU SUR TERRE (3)

Amis auditeurs, aujourd’hui nous terminons notre méditation sur le thème suivant: “La demeure de Dieu sur terre”, méditation entamée au cours des deux émissions précédentes de “Foi et Vie Réformées”.  La dernière fois nous avons vu que Jésus-Christ constituait le Temple parfait de Dieu sur terre, après que les temples de pierre érigés par les hommes en son honneur aient été détruits les uns après les autres.  Si Jésus-Christ lui-même a été crucifié, et son corps détruit à Golgotha, c’est Dieu lui-même qui a relevé son Temple vivant en ressuscitant son Fils et en l’élevant vers lui pour qu’Il règne désormais sur toutes choses.  Mais ce Temple vivant ne se trouve pas seulement au ciel, au delà de la réalité créée.  Il est présent sur terre dans le corps du Christ, son Église, lui étant lié par un lien indestructible, celui de l’Esprit de Dieu.  Jésus-Christ est la Tête, et l’Église le corps.  Ce corps est d’abord marqué par l’unité que Dieu lui a conférée.  Mais, afin de mieux saisir tout ceci à partir même de la Bible, qui nous révèle le plan de Dieu pour sa demeure auprès des hommes, relisons ensemble le chapitre quatre de la lettre de Paul aux chrétiens d’Ephèse, qui nous fournit tous les éléments dont nous avons besoin pour saisir spirituellement ce mystère.  Paul écrit aux Ephésiens depuis la prison où il se trouve enchaîné: “Moi qui suis prisonnier à cause du Seigneur, je vous demande donc instamment de vous conduire d’une manière digne de l’appel qui vous a été adressé: soyez toujours humbles, aimables et patients, supportez-vous les uns les autres avec amour.  Efforcez-vous de conserver l’unité que donne l’Esprit, dans la paix qui vous lie les uns aux autres.  Il y a un seul corps et un seul Esprit; de même, Dieu vous a appelés à une seule espérance lorsqu’il vous a fait venir à lui.  Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous.  Cependant, chacun de nous a reçu la grâce de Dieu selon la part que le Christ lui donne dans son oeuvre.  (…)  C’est lui qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants.  Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ.  Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité de la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.  De cette manière, nous ne serons plus des petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur.  Au contraire, en vivant selon la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête: le Christ.  C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties.”

 

 

L’unité, avons-nous vu la dernière fois, constitue la marque première du Temple de Dieu sur terre.  Mais cette unité est rendue possible par la diversité de dons que Jésus-Christ a fait à son Eglise.  Unité et diversité ne sont pas contradictoires, comme nous l’avons souligné au cours d’une précédente série de messages sur le Dieu Trinitaire.  En fait, l’expression de l’unité spirituelle dans l’Eglise est seulement possible lorsque les dons différents que Jésus-Christ lui-même a distribués, sont combinés pour l’édification de la demeure spirituelle où habite Dieu.  Paul conclut ce passage de sa lettre aux Ephésiens de la manière suivante (verset 16): “C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties.”  Car tous n’ont pas reçu tous les dons à la fois: “Chacun de nous a reçu la grâce de Dieu selon la part que le Christ lui donne dans son oeuvre”, a écrit Paul un peu auparavant.  Mais de quels dons parle-t-il exactement?  Ici, l’apôtre Paul parle très spécifiquement de certains services au sein de l’Eglise destinés à équiper tous les membres du corps  avec la Parole du Seigneur.  Ecoutons-le à nouveau: “C’est lui qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants.  Il a fait don de ces hommes pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ.”   Apôtres et prophètes: c’est par eux que Dieu a parlé et a consigné sa Révélation aux hommes de toutes époques, de toutes situations, de toutes catégories.  Evangélistes: ce sont eux qui répandent la Bonne Nouvelle de l’Evangile, qui le proclament en tous lieux.  C’est par exemple ce ministère-là qu’exerce “Foi et Vie Réformées”  par le biais d’émissions radiophoniques.  Pasteurs et enseignants:  leur vocation est de faire en sorte que les membres de l’Église soient régulièrement nourris par la Parole de Dieu et que tout au sein de l’Eglise se déroule conformément à cette Parole parfaite.  La Confession de foi réformée dite Belgica l’exprime de la façon suivante à l’article 30: “Nous croyons que cette vraie Eglise doit être gouvernée selon la discipline spirituelle que notre Seigneur nous a enseignée par sa Parole: il y a des ministres ou pasteurs pour prêcher la Parole de Dieu et pour administrer les sacrements; il y a aussi des surveillants et des diacres.  Ceux-ci, avec les pasteurs, sont comme le sénat de l’Église et par ce moyen ils préservent la vraie religion et répandent partout la vraie doctrine, corrigeant spirituellement et tenant en bride les hommes vicieux afin aussi que les pauvres et les affligés soient secourus et consolés si besoin est.  Le bon ordre règnera ainsi en l’Eglise, lorsque des hommes fidèles seront élus, selon la règle qu’en donne saint Paul à Timothée.”

 

Vous le voyez, amis auditeurs, l’édification de la demeure spirituelle de Dieu sur terre se fait tout premièrement par la proclamation, la prédication et l’enseignement de la Parole de Dieu, qui n’est autre que Jésus-Christ lui-même, lui qui est la pierre d’angle du Temple de Dieu et la tête du corps de l’Eglise.

 

On n’insistera jamais assez sur le fait que Jésus-Christ et lui seul est le but principal de la croissance de l’Église, de toutes ses actions et manifestations.  Par l’application des dons et des services qu’il a donnés à son Eglise, celle-ci doit croître régulièrement et continuellement, jusqu’à ce que, écrit Paul aux Ephésiens, “nous parvenions tous ensemble à l’unité de la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.”  Combien de fois n’arrive-t-il pas, dans la vie des églises, dans leurs actions et manifestations, que Jésus-Christ soit mis de côté, et qu’Il soit remplacé par toutes sortes de plans qui négligent de le considérer dans toute sa gloire?  Comme s’Il devait passer au second plan, comme s’Il comptait moins que d’autres considérations, matérielles, personnelles ou politiques; comme si par eux-mêmes les hommes pouvaient devenir adultes et obtenir la plénitude spirituelle.  Combien de fois n’arrive-t-il pas que les hommes veuillent contrôler et diriger les affaires de l’Église à l’aide de toutes sortes de méthodes très sophistiquées comme si l’Eglise leur appartenait, et non pas exclusivement à lui?  Comme si son Esprit et sa Parole n’étaient pas suffisants pour nourrir et conduire l’Eglise, et qu’il fallait leur substituer des inventions humaines…  Mais écoutez à nouveau ce que dit Paul de la vraie croissance spirituelle, et l’avertissement qu’il adresse à ceux qui chercheraient à grandir d’une autre manière: “Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l’unité de la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ.  De cette manière, nous ne serons plus des petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur.  Au contraire, en vivant selon la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête: le Christ. C’est de lui que le corps tout entier tire sa croissance pour s’affermir dans l’amour, sa cohésion et sa forte unité lui venant de toutes les articulations dont il est pourvu, pour assurer l’activité attribuée à chacune de ses parties.” 

 

Dans le commentaire qu’il a écrit sur ce passage, le Réformateur français du seizième siècle Jean Calvin écrit ce qui suit, et nous terminerons cette série d’émissions sur la Demeure de Dieu sur terre en le citant: “Saint Paul a voulu exposer quelle est la vraie foi et en quoi elle consiste: à savoir, quand le Fils de Dieu est connu.  Car la foi doit regarder à lui seul, dépendre de lui, se reposer et être enclose en lui.  Si elle passe outre, elle s’évanouira; elle ne sera plus foi, mais tromperie.  Souvenons-nous donc que la vraie foi est tellement enclose en Christ, qu’elle ne sait rien d’autre que Christ et ne souhaite savoir rien d’autre.”