LA BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS (67)

Chers enfants qui êtes à l’écoute de notre émission “La Bible racontée aux enfants”, vous vous souvenez que la dernière fois je vous ai raconté la faute très grave que le roi David avait commise avec Bath-Shéba, la femme d’un de ses soldats, Urie le Hittite.  Pour cacher sa faute, David avait même organisé la mort d’Urie, en le faisant placer au milieu du combat contre les Ammonites et en donnant l’ordre à son général Joab de se retirer soudainement, pour qu’Urie se retrouve tout seul en face des ennemis, et soit tué par eux.  Et c’est bien ce qui est arrivé.  Après cela, Joab a envoyé un messager pour rapporter à David ce qui s’était passé.  Comme l’attaque contre la ville des Ammonites n’avait pas réussi, et que David aurait pu être en colère contre son général pour s’être trop approché de la ville, Joab a commandé au messager de dire à David que pendant l’attaque, Urie aussi était mort.  Le messager est parti et est allé rapporter à David tout ce que Joab l’avait chargé de lui dire.  Il a dit à David: “Les défenseurs de la ville ont d’abord été les plus forts: ils sont sortis de la ville jusque dans la campagne, mais nous les avons repoussés jusqu’à l’entrée de la porte de la ville.  A ce moment les archers ont tiré sur tes serviteurs du haut de la muraille de la ville et plusieurs de tes soldats sont morts; parmi eux se trouvait ton serviteur Urie”.  David a alors dit au messager: “Dis à Joab: Ne t’en fais pas trop pour cette défaite.  A la guerre, il y a toujours des morts tantôt ici, tantôt là.  Poursuis ton attaque contre la ville, et détruis-là!”  Bien sûr, chers enfants, David était content de savoir qu’Urie était mort, et que son plan avait bien marché.

Lorsque la femme d’Urie a appris que son mari était mort, elle a pris le deuil pendant un certain nombre de jours, pour pleurer son mari.  Puis, quand ce deuil a été terminé, David l’a envoyé chercher, l’a fait venir dans son palais et l’a prise pour son épouse.  Puis le fils dont elle était enceinte et dont David était le père est né.  Mais ce qu’avait fait David a beaucoup déplu à l’Éternel Dieu.  Il a envoyé son prophète Nathan parler à David.  Nathan a rapporté au roi l’histoire suivante: “Dans une ville il y avait deux hommes: l’un était riche, l’autre était pauvre.  Le riche possédait beaucoup de moutons et de boeufs.  Le pauvre n’avait qu’une petite brebis, qu’il avait achetée et qu’il élevait; elle grandissait chez lui, auprès de ses enfants, elle mangeait de son pain, buvait à son bol et couchait dans ses bras; elle était pour lui comme une fille.  Un jour, un voyageur est arrivé chez l’homme riche, mais celui-ci n’a pas voulu prendre une bête de ses troupeaux de moutons ou de boeufs pour préparer un repas au voyageur.  Ils est allé prendre la brebis du pauvre, l’a fait tuer et préparer pour la donner à manger à son visiteur”.  David est entré dans une grande colère contre cet homme.  Il a dit à Nathan: “Aussi vrai que l’Éternel est vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort!  Il donnera au pauvre quatre fois la valeur de la brebis pour avoir commis un tel acte et pour avoir agi sans pitié!”  David, chers enfants, connaissait bien la loi de l’Éternel et il donnait l’ordre qu’on l’applique strictement.  Mais Nathan a répliqué à David:  “Cet homme-là c’est toi!  Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël: ‘Je t’ai fait oindre pour t’établir roi d’Israël et je t’ai délivré de Saül.  Je t’ai donné toute la maison de Saül, ses épouses sont devenues les tiennes, je t’ai fait chef d’Israël et de Juda, et j’aurais encore ajouté bien d’autres dons.  Alors pourquoi as-tu méprisé ma parole en faisant ce qui est mal à mes yeux?  Tu as assassiné Urie le Hittite.  Tu as pris sa femme pour en faire la tienne, et tu l’as fait mourir par les armes des Ammonites.  Maintenant la violence ne quittera plus jamais ta famille parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie pour en faire la tienne.  Voici ce que déclare l’Éternel: Je vais faire venir un malheur contre toi, même au milieu de ta famille, je prendrai sous tes yeux tes propres épouses pour les donner à un autre, et tout le monde pourra le voir.  Toi tu as agi en cachette, mais moi je ferai arriver tout cela au vu et au su de tout Israël!”

Alors David a dit à Nathan:  “Je reconnais que j’ai péché contre l’Éternel.”  Nathan lui a répondu: “Eh bien, l’Éternel passera sur ton péché, tu ne mourras pas.  Mais parce que tu a donné aux ennemis d’Israël une occasion de parler mal de lui, le fils qui est né de toi et de Bath -Shéba mourra.”

Le prophète Nathan est retourné chez lui.  L’Éternel a rendu gravement malade l’enfant que la femme d’Urie avait mis au monde, et dont David était le père.  Le roi a imploré Dieu en sa faveur, il a jeûné, c’est-à-dire qu’il s’est privé volontairement de nourriture, il a passé la nuit allongé contre terre, sans bouger.  Ses serviteurs lui ont parlé et ont insisté pour qu’il se lève et qu’il mange avec eux, mais il n’a pas voulu.  Au bout de sept jours, l’enfant est mort; les serviteurs de David n’osaient pas lui annoncer la nouvelle car ils se disaient: “Quand l’enfant vivait encore, nous lui avons parlé, mais il n’a rien voulu entendre.  Si nous lui annonçons maintenant que l’enfant est mort, il va faire un malheur!”  Mais David s’est aperçu que ses serviteurs chuchotaient entre eux, il a compris que l’enfant était mort et leur a demandé: “L’enfant est-il mort?”  Ils ont répondu: “Oui, il est mort”.  Alors David s’est relevé de terre, il a pris un bain, il s’est parfumé et a changé de vêtements, puis il est entré dans le sanctuaire de l’Éternel et s’est agenouillé devant lui.  Ensuite il est rentré chez lui, a demandé qu’on lui prépare un repas et s’est mis à manger.  Ses serviteurs étaient étonnés et lui ont demandé:  “Pourquoi agis-tu de cette manière?  Tant que l’enfant était vivant, tu as jeûné et pleuré, et maintenant  qu’il est mort, tu te relèves et tu manges?”  Mais David leur a répondu: “Tant que l’enfant vivait encore, j’ai jeûné et pleuré, car je me disais: ‘Qui sait?  Peut-être l’Éternel aura  pitié et laissera l’enfant en vie’.  Maintenant qu’il est mort, pourquoi est-ce que je dois jeûner?  Cela ne changera rien, je ne peux pas le faire revenir a la vie.  C’est moi qui irai un jour le rejoindre quand je mourrai, mais lui il ne reviendra pas vers moi…”  Après cela, David est allé consoler sa femme Bath-Shéba; ils ont eu un autre enfant, un fils qu’ils ont appelé Salomon, ce qui signifie “homme de paix”.  L’Éternel a aimé ce fils et a envoyé le prophète Nathan parler de sa part à David au sujet de ce fils.  David a alors donne le surnom de “Yediya”  à Salomon, ce qui signifie “Bien-aimé de l’Éternel”.

Pendant ce temps, Joab a attaqué Rabba, la capitale des Ammonites et il s’est introduit dans la ville royale.  Alors il a envoyé des messagers à David pour lui dire: “J’ai donné l’assaut à Rabba et je me suis même emparé du quartier d’en-bas où se trouve la réserve d’eau.  Maintenant, rassemble le reste de l’armée et viens toi-même assiéger la ville et t’en emparer.  Il ne convient pas que ce soit moi qui la prenne et que tout l’honneur m’en revienne.” David a donc rassemblé tout le peuple et est parti pour Rabba.  Il a donné l’assaut à la ville et s’en est emparé.  Il a pris la couronne qui se trouvait sur la tête de leur roi.  Cette couronne, qui était tout en or, pesait une trentaine de kilos et était garnie de pierres précieuses.  Elle est venue orner la tête de David.  Il a emporté un énorme butin de la ville.  Quant aux habitants, il les a emmenés et les a affectés à divers travaux pour manier la scie, les haches de fer et les herses de fer. D’autres habitants sont devenus des mouleurs de briques pour lui.  David a fait de même avec les habitants de toutes les autres villes des Ammonites.  Après cela, il est rentré à Jérusalem avec toute son armée.

Mais, chers enfants, les malheurs que l’Éternel Dieu avait dit qu’il ferait venir sur la famille de David à cause de la grande faute que celui-ci avait commise, n’allaient pas tarder à arriver.  Un des fils de David s’appelait Absalom.  Il avait une soeur qui était très belle et qui s’appelait Tamar.  Or un autre fils de David s’appelait Amnôn.  Il avait une autre mère que celle d’Absalom et de Tamar, car, vous le savez, David avait plusieurs épouses.  C’est ce qu’on appelle la polygamie, lorsqu’un homme a plus d’une épouse.  Au début de la Création Dieu a fait l’homme et la femme pour que chaque homme n’ait qu’une épouse, et chaque femme un seul mari.  Mais à cause de leur désobéissance, les hommes ont commencé à prendre plus d’une épouse, et c’était la coutume au temps d’Abraham, de Moïse et de David.  Amnôn a vu Tamar et en est tombé passionément amoureux.  Il s’en rendait malade, d’autant plus qu’il ne pouvait pas la fréquenter car elle habitait dans un quartier réservé aux jeunes femmes non mariées.  Amnôn avait un cousin qui était aussi son ami, et qui était très malin.  Il s’appelait Yehonadab.  Après lui avoir demandé pourquoi il était si déprimé, et en avoir appris la cause, Yehonadab a dit à Amnôn: “Mets-toi au lit et fais comme si tu étais malade.  Quand ton père viendra te voir, dis-lui: “Permets à ma soeur Tamar de venir me faire à manger, qu’elle prépare le repas sous mes yeux afin que je la voie faire, puis je mangerai ce qu’elle me donnera”.  Amnôn a fait comme Yehonadab lui avait dit, il s’est mis au lit et a fait semblant d’être malade.  David est venu le voir, et tout s’est passé comme Yehonadab avait dit.  Tamar est donc venue chez son demi-frère et l’a trouvé couché dans son lit.  Elle a préparé de la pâte et l’a pétrie, puis elle a confectionné des galettes et les a fait cuire.  Ensuite elle a pris la poêle et lui a servi le contenu devant lui, mais il a refusé d’en manger et a dit: “Faites sortir tout le monde d’ici”.  Alors tout le monde est sorti de la pièce.   Il a dit à Tamar: “Apporte-moi ces galettes pour que je les mange de ta main”.  Tamar a prit les galettes qu’elle avait faites et les a apportées à son frère Amnôn dans sa chambre.  Au moment où elle les lui présentait, il l’a empoignée et lui a dit: “Viens dans mon lit avec moi, ma soeur!”  mais elle s’est écriée: “Non, mon frère, ne me fais pas violence! Cela ne se fait pas en Israël.  Ne fais pas une chose aussi horrible!  Où irais-je après qu’une telle chose se soit passée?  Et toi  on te considèrerait comme un homme méprisable dans notre peuple.  Pourquoi ne parles-tu pas plutôt au roi?  Il ne refusera pas de me donner à toi comme épouse”.  Mais Amnôn n’a rien voulu entendre et comme il était plus fort qu’elle, il l’a forcée à entrer dans son lit et lui a fait violence.  Après cela, il a commencé à la détester, plus encore qu’il ne l’avait aimée.  Tout-à-coup il lui a ordonné: “Lève-toi et va-t-en!”  Elle a répondu: “Non! En me chassant tu vas commettre un crime encore pire que le mal que tu m’as fait”.  Mais Amnôn n’a pas voulu l’écouter.  Il a appelé l’homme qui était à son service et lui a ordonné: “Débarrassez-moi de cette fille!  Jetez-la dehors et fermez la porte à clé derrière elle!”  Tamar portait jusque là une longue robe multicolore, car c’était à cette époque la tenue des princesses aussi longemps qu’elles restaient non mariées.  Le domestique l’a mise dehors et a verrouillé la porte derrière elle.  Alors Tamar a répandu de la cendre sur sa tête en signe de deuil à cause de ce qui lui était arrivé, elle a déchiré sa longue robe, s’est pris à deux mains la tête puis elle est partie en poussant des cris.  Son frère Absalom l’a rencontrée et lui a demandé: “Est-ce que c’est ton frère Amnôn qui t’a fait violence?  Écoute, ma soeur, n’en parle à personne et ne prends pas tout cela trop au sérieux”.  A partir de ce moment Tamar est allée habiter dans la maison de son frère Absalom.  Le roi David a appris ce qui s’était passé, et il s’est mis très en colère, mais n’a pas puni Amnôn.  Quant à Absalom, il ne parlait plus à son demi-frère, ni en bien ni en mal, car il avait commencé à le haïr à cause de la violence qu’il avait fait subir à sa soeur.

Mais, chers enfants, si vous voulez savoir ce qui s’est passé ensuite, soyez à l’écoute de notre prochaine émission.  D’ici là je vous dis: “Au revoir et à Dieu seul la gloire!”