LA BIBLE RACONTÉE AUX ENFANTS
(72)
David
a donc pris le chemin du retour et a atteint la rive du Jourdain.
Tous les membres de la tribu de Juda, à laquelle il appartenait, étaient
venus de l’autre côté de la rive pour l’accueillir et lui faire traverser
le fleuve. Chiméï, le Benjaminite
de Bahourim, s’est aussi hâté de descendre avec les hommes de Juda à la
rencontre du roi David. Il était
accompagné de mille autres Benjaminites, ainsi que de Tsiba, l’intendant de
la famille de Saül, de ses quinze fils et ses vingt serviteurs.
Vous vous souvenez, chers enfants, que lorsque David fuyait devant son
fils Absalom, Chiméï l’avait maudit, et lui avait jeté des
Plus
tard quelqu’un d’autre aussi est venu à la rencontre de David: c’était
Mephibocheth, le fils de Saül qui était infirme, le seul des descendants de Saül
qui avait survécu à la mort de celui-ci, et que David avait recueilli chez
lui, le faisant même manger tous les jours à sa table.
Mephibocheth ne s’était ni lavé les pieds, ni coupé la barbe, ni
nettoyé les vêtements depuis le jour où le roi était parti de Jérusalem
jusqu’à celui où il revenait en paix. Lorsqu’il
s’est rendu au-devant du roi à Jérusalem, David lui a demandé: “Pourquoi
n’es-tu pas venu avec moi, Mephibocheth?”
Il a répondu: “O roi mon seigneur, Tsiba mon intendant m’a trompé,
car je m’étais dit: ‘je vais faire seller mon ânesse, je la monterai -
puisque je suis infirme – et je partirai avec le roi.’
Mais mon intendant t’a rapporté des mensonges sur mon compte en te
faisant croire que j’espérais que tu perdrais la royauté et qu’elle me
serait donnée. Heureusement, mon
seigneur le roi est comme un ange de Dieu. Fais
donc ce que tu jugeras bon. Car tous
les membres de la famille de mon grand-père Saül n’avaient rien d’autre à
attendre de toi que la mort; malgré cela, tu as accueilli ton serviteur parmi
ceux qui mangent à ta table. Quel
droit aurais-je encore d’implorer d’autres faveurs de ta part?”
David lui a répondu: “A quoi bon tant de paroles?
Je décide que toi et Tsiba, vous vous partagerez les terres.”
Alors Mephibocheth a dit au roi: “Il peut même tout prendre, puisque
mon seigneur le roi rentre chez lui en paix.”
Mais,
chers enfants, nous allons interrompre un moment le cours de notre histoire pour
écouter un chant chrétien.
Au
moment où David traversait le Jourdain, un autre homme était venu à sa
rencontre: c’était Barzillaï, le Galaadite, cet homme très riche qui avait
tant aidé David au moment de sa fuite, en apportant des vivres pour lui et tous
ceux qui étaient avec lui pendant leur séjour à Mahanaïm.
Barzillaï était un vieillard de quatre-vingts ans.
David lui a dit: “Viens, passe la rivière avec moi, je pourvoirai à
tous tes besoins auprès de moi à Jérusalem.” Mais Barzillaï lui a répondu:
“Combien d’années me reste-t-il à vivre pour que j’aille avec toi à Jérusalem?
J’ai maintenant quatre-vingts ans et je ne suis plus capable de
distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais.
Ton serviteur ne peut même plus apprécier ce qu’il mange et ce
qu’il boit, ni entendre la voix des chanteurs et des chanteuses.
Alors pourquoi devrais-je être à ta charge?
Je traverserai le Jourdain pour faire un petit bout de chemin avec toi,
puis permets-moi de revenir chez moi pour que je meure dans ma ville, près de
la tombe de mon père et de ma mère! Mais
voici mon fils Kimham, il peut t’accompagner.
Fais pour lui ce que tu jugeras bon.”
Le roi a dit: D’accord! Que
Kihham vienne avec moi, et je ferai pour lui ce que tu jugeras bon; je ferai
pour toi tout ce que tu désireras que je fasse.”
Après que tout le monde ait traversé le Jourdain et que le roi l’ait
aussi passé, il a embrassé Barzillaï et l’a béni, puis Barzillaï est
retourné chez lui. Le roi a
poursuivi sa route en direction de Guilgal, et Kinham l’a accompagné.
Toute
la troupe de Juda et la moitié des Israélites du nord étaient présents
lorsque le roi avait traversé le Jourdain. Alors les gens du nord sont venus
trouver le roi et lui ont demandé: “Pourquoi les hommes de la tribu de Juda
se sont-ils emparés en cachette de toi pour te faire traverser le Jourdain,
toi, ta famille et tous tes gens?” Les
hommes de Juda ont répondu aux hommes d’Israël: “C’est parce que le roi
vient de la même famille que nous. Pourquoi est-ce que vous vous mettez en colère?
Nous n’avons rien coûté au roi, et il ne nous a fait aucun cadeau!”
Les hommes d’Israël ont répondu à ceux de Juda: “Le roi nous appartient
dix fois autant qu’à vous, et même nous avons plus de droits que vous sur la
personne de David. Pourquoi nous
avez-vous traité avec un tel mépris? Est-ce
que ce n’est pas nous qui avons été les premiers à proposer de faire
revenir notre roi à Jérusalem?” Ils
disaient que le roi leur appartenait au moins dix fois autant qu’aux habitants
de Juda parce qu’ils venaient des dix tribus du nord, et qu’ils étaient
plus nombreux. Mais les hommes de
Juda ont été encore plus durs dans leurs répliques que ceux d’Israël.
Comme vous le voyez, chers enfants, même après la fin de cette guerre,
et même si tout le monde avait été d’accord pour faire revenir David à Jérusalem,
il y avait encore beaucoup de disputes entre les habitants du pays, à cause de
tout ce qui s’était passé. Il
est vrai que les habitants des dix tribus du nord avaient regretté de s’être
rallié à Absalom, après qu’ils aient été battus par la troupe de David et
qu’Absalom ait été tué. C’est bien eux qui avaient proposé les premiers
de faire revenir David. Mais quand
le roi
l’avait
appris, il avait envoyé des messagers dire aux habitants de sa tribu, Juda:
“Vous ne devriez pas être les derniers à me faire revenir, après tout nous
sommes de la même tribu”. Et
alors tout Juda était accouru à
Guilgal, non loin du Jourdain, pour faire traverser la rivière à David et à
sa famille.
La dispute allait continuer, et même créer encore bien des problèmes à David, car ses ennuis n’étaient pas terminés. Vous le voyez, la faute qu’il avait commise avec Bath-Shéba continuait à peser sur sa vie. Rappelez-vous de ce que le prophète Nathan lui avait dit de la part de l’Éternel quand il était venu lui reprocher cette grave faute: “Tu as assassiné par l’épée Urie le Hittite. Tu as pris sa femme pour en faire la tienne, et lui-même tu l’as fait mourir par l’épée des Ammonites. Maintenant, la violence ne quittera plus jamais ta famille parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Hittite pour en faire ta femme”.
Alors, chers enfants, je vous donne rendez-vous à la prochaine fois, et je vous raconterai la suite de cette histoire lors de notre prochaine émission. D’ici là, je vous dis: “Au revoir, et à Dieu seul la gloire!”