PROVERBES ET
SAGESSE (1)
Amis auditeurs, connaissez-vous le livre des
Proverbes, dans l’Ancien Testament? Ce
livre attribué au roi Salomon, le fils du roi David, a été écrit par des
hommes éduqués de l’Ancien Testament, tels que Salomon.
Il nous parle de la sagesse qui est nécessaire pour bien se conduire
dans la vie. Mais il ne s’agit pas
de n’importe quelle sagesse, ni de quelques préceptes utiles qui se réfèrent
au bon sens commun. Le livre des
Proverbes lie la vraie sagesse humaine à la sagesse divine par laquelle Dieu a
créé toutes choses. Je vous
propose, au cours de cette émission et des suivantes, de méditer sur cette nécessaire
et bienfaisante sagesse qui nous est proposée dans le livre des Proverbes.
Commençons par lire un passage du troisième chapitre, qui montre combien précieuse
est la vraie sagesse, et illustre le lien que je viens de de souligner entre
sagesse humaine et sagesse divine:
“Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse!
Heureux celui qui est devenu raisonnable! Acquérir
la sagesse vaut mieux que gagner beaucoup d’argent.
Les avantages qu’elle donne sont plus précieux que l’or le plus fin.
Elle a plus de prix que les perles, et aucun trésor que tu pourrais désirer
n’égale sa valeur. La sagesse
t’offre, dans sa main droite, une longue vie, et dans sa main gauche, la
richesse et la considération. Les
voies dans lesquelles elle conduit sont agréables, tous ses chemins convergent
vers le bonheur. La sagesse est un
arbre de vie pour ceux qui s’attachent à elle, et ceux qui savent la garder
sont heureux. C’est avec sagesse
que l’Eternel a fondé la terre, et avec intelligence qu’il a disposé le
ciel. Par sa science, il a fait
jaillir l’eau des sources et ordonné aux nuages de répandre la rosée.
Mon fils, garde les yeux fixés sur la sagesse et la réflexion,
retiens-les, car elles t’apporteront la vie, elles seront une parure pour ton
cou. Alors tu iras ton chemin en
toute sécurité, sans trébucher. Quand tu te coucheras, tu n’éprouveras
aucune crainte, et ton sommeil sera paisible, tu n’auras pas à redouter un désastre
imprévu, ni la ruine qui ne manquera pas de fondre sur les méchants, car
l’Eternel sera ton assurance, il gardera ton pied de tout piège.”
Voilà donc les bienfaits de la vraie sagesse énoncés
par le livre des Proverbes. Elle
apporte du bien à ceux qui la mettent en pratique tous les jours.
L’introduction du livre nous indique dès le départ le but pour lequel ces
Proverbes ont été écrit: “Ils ont pour but d’enseigner aux hommes la
sagesse et de les former, pour qu’ils comprennent les paroles prononcées avec
intelligence, et qu’ils apprennent à agir de façon réfléchie, juste,
droite et correcte. Ces proverbes donneront aux gens sans expérience le bon
sens et aux jeunes la connaissance et le jugement. En les écoutant, le sage
enrichira son savoir-faire, et l’homme avisé acquerra l’art de bien se
conduire.”
Mais quelle est donc la source de la sagesse en
question? Le verset 7 du premier
chapitre l’énonce clairement: “Le commencement de la sagesse, c’est de
révérer l’Eternel, mais les insensés dédaignent la sagesse et l’éducation”.
Vous le voyez, amis auditeurs, être sage ce n’est pas avoir lu
beaucoup de livres, être respecté par les autres, être riche ou encore
puissant: c’est avant toutes choses révérer Dieu et mettre ses paroles en
pratique. Le Livre des Proverbes est
à sa manière une méditation, un commentaire sur les commandements divins, sur
la Loi parfaite révélée par Dieu aux hommes: à travers tous les proverbes
qu’il présente, il nous en montre tous les aspects, toutes les implications
dans la vie quotidienne, et les bienfaits qu’on retire lorsqu’on met en
pratique ces commandements. Le grand réformateur français du seizième siècle,
Jean Calvin, a bien saisi la centralité de cette sagesse pour la vie humaine,
car son principal ouvrage, L’Institution de la Religion Chrétienne, commence
par la phrase suivante, qui présente un résumé des quatre volumes de son
livre: “Quasiment toute la somme de notre sagesse, laquelle, quand on y réfléchit
bien, mérite d’être réputée vraie et entière sagesse, est située en deux
parties: c’est qu’en connaissant Dieu, chacun de nous aussi se connaisse.”
Pour nous connaître nous-mêmes,
il nous faut connaître Dieu, et connaître Dieu commence par connaître sa
Parole. Cela, le livre des Proverbes
l’énonce clairement au chapitre 2. Lisons
ensemble le passage suivant: “Mon fils, si tu acceptes mes paroles, si tu
conserves mes préceptes au fond de toi-même, si tu prêtes une oreille
attentive à la sagesse, en inclinant ton coeur vers l’intelligence, oui, si
tu fais appel au discernement, si tu recherches l’intelligence, si tu la
recherches comme de l’argent, si tu creuses pour la trouver comme pour découvrir
des trésors, alors tu comprendras ce qu’est révérer l’Eternel, et tu
apprendras à connaître Dieu. Car
l’Eternel donne la sagesse, et ce sont ses paroles qui procurent la
connaissance et l’intelligence.” Ce
passage, amis auditeurs, énonce quelque chose de très important: l’auteur déclare
que ce sont les paroles de l’Éternel qui procurent la connaissance et
l’intelligence; mais il dit en même temps à celui qu’il enseigne que si
celui-ci accepte ses paroles, il apprendra à connaître Dieu.
Donc l’auteur humain du livre des Proverbes n’hésite pas à affirmer
que ses propres paroles viennent de Dieu: car celui qui les mettra en pratique
connaîtra Dieu, dit-il. Ce passage,
comme bien d’autres dans la Bible, atteste que les paroles qu’il contient
sont bien plus que des paroles humaines, elles ont leur origine en Dieu, et en
tant que telles doivent être prises très au sérieux.
L’auteur poursuit en énonçant les bénédictions qui attendent ceux
qui prennent justement ces paroles au sérieux et qui reconnaissent que Dieu les
a inspirées: “Il réserve le salut aux hommes droits.
Comme un bouclier, il protège ceux qui mènent une vie irréprochable.
Il préserve ceux qui vivent selon la droiture et font ce qui est juste.
Il veille sur le cheminement de ceux qui lui sont fidèles.
Alors tu apprendras à discerner ce qui est juste, droit et
équitable, et à reconnaître tous les sentiers du bien.
Alors la sagesse pénètrera dans ton coeur et la connaissance fera tes délices.
La réflexion sera ta sauvegarde et l’intelligence veillera sur toi
pour te préserver de la mauvaise voie et des hommes qui tiennent des propos
fourbes, de ceux qui abandonnent le droit chemin pour s’engager dans des
sentiers obscurs, qui prennent plaisir à faire le mal, qui sont tout contents
de s’enfoncer dans la perversité, dont le comportement est dépravé et les
chemins tortueux.”
Le livre des Proverbes, amis auditeurs, aborde toutes
les questions de la vie quotidienne pour les éclairer par la sagesse divine:
les relations avec autrui, en particulier avec ceux qui sont puissants ou
riches; le mariage et les relations entre homme et femme; l’éducation des
enfants; le travail et la paresse; les questions financières; les conflits
humains et comment se comporter dans certaines situations délicates; la différence
entre le sage et l’insensé, entre la réflexion et la précipitation;
l’attitude juste devant la nourriture et la boisson; les préjugés,
l’orgueil et l’humilité, et bien d’autres sujets encore.
Mais en tout cela, le livre des Proverbes ne cherche pas à donner des
solutions toutes faites pour chaque situation particulière, des recettes à
appliquer de manière mécanique. Bien
plutôt, il identifie les situations que l’on rencontre communément dans la
vie de tous les jours, et il exerce le lecteur à discerner l’attitude juste,
sage et bénéfique qu’il convient d’adopter si l’on ne veut pas aboutir
à sa propre ruine. Bien des siècles
après sa rédaction le livre des Proverbes parle avec la même acuité à ses
lecteurs d’aujourd’hui, car les questions qu’il soulève et les réponses
qu’il apporte ne sont pas limitées à l’époque où il a été rédigé.
Cela, nous le verrons au cours des prochaines émissions, en méditant
sur un certain nombre de proverbes particuliers.
Mais pour conclure cette émission, lisons ensemble un passage du
chapitre 8, où la Sagesse est personnifiée et
prend la parole pour parler d’elle-même.
Elle se présente comme une personne qui existait bien avant la création
du monde, en parfaite union et harmonie avec Dieu qui a créé toutes choses par
elle, comme le chapitre trois que je vous ai lu au tout début de cette émission
rend déjà clair: “L’Eternel
me possédait tout au début de son activité et avant d’entreprendre les plus
anciennes de ses oeuvres. J’ai été
établie dès les temps éternels, bien avant que la terre ne fût créée.
J’ai été enfantée avant que l’océan n’existe et avant que les
sources n’aient fait jaillir leurs eaux surabondantes.
Avant que les montagnes n’aient été établies, avant que les collines
soient apparues, j’ai été enfantée. Dieu
n’avait pas encore formé la terre et les campagnes ni le premier grain de
poussière de l’univers. Moi j’étais
déjà là quand il fixa le ciel et qu’il traça un cercle autour de la
surface du grand abîme. Et quand il
condensa les nuages d’en-haut, quand il fit jaillir avec force les sources de
l’abîme, et quand il assigna à la mer des limites pour que ses eaux ne les
franchissent pas, quand il détermina les fondements du monde, j’étais à ses
côtés comme son maître d’oeuvre. Sans
cesse, objet de ses délices, je dansais devant lui, jour après jour, jouant
sur la surface de la terre, je trouvais mes délices dans les êtres humains.
Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi: heureux tous ceux qui suivent
les voies que je prescris! Ecoutez
mes leçons, et vous deviendrez sages. Ne
les négligez pas! Car, heureux
l’homme qui m’écoute, oui, qui vient veiller à mes portes jour après
jour, et qui monte la garde devant l’entrée de ma maison.
Car celui qui me trouve a découvert la vie, il obtient la faveur de l’éternel.
Mais il se fait tort à lui-même, celui qui me désobéit: tous ceux qui
me haïssent aiment la mort.”