PROVERBES ET SAGESSE (5)
Au cours de la présente émission, je vous propose, amis qui êtes à l’écoute de Foi et Vie Réformées, de méditer ensemble sur les septième et huitième commandements de la Loi révélée à Moïse dans l’Ancien Testament, à la lumière du livre des Proverbes. Le livre des Proverbes est un livre de sagesse divine appliquée à la vie quotidienne des hommes; il aborde les relations privées et sociales, politiques et économiques et à bien des égards il se présente comme un commentaire sur la Loi.
Le septième commandement déclare:
“Tu ne commettras pas d’adultère”.
Voilà une injonction qui n’est pas du goût d’une certaine mentalité
moderne libérale voire libertine. Cette
mentalité ne reconnaît ni Dieu ni maître; chacun est libre de faire ce
qu’il veut, dans la mesure où il ne gêne pas trop les autres, et encore…
Le livre des Proverbes, lui, nous présente l’adultère sous des traits
tout à fait réalistes: il nous parle explicitement aussi bien de la tentation
extrêmement insidieuse et attirante à laquelle des jeunes gens peuvent être
soumis, que des conséquences funestes qui attendent celui qui se laisse entraîner
sur cette voie. Écoutez plutôt ce
passage du chapitre sept: “Un jour, je regardais à travers le treillis de ma
fenêtre, et je vis, parmi les stupides, j’observais, parmi les jeunes, un
jeune homme dépourvu de sens. Il
passait dans la rue près du coin où se tient l’une de ces femmes, se
dirigeant vers sa maison. C’était
au crépuscule, le jour baissait, et l’obscurité de la nuit commençait à se
répandre. Or, voici que cette femme
vint à sa rencontre, habillée comme une prostituée et l’esprit plein de
ruse. Elle parlait
Mais étendons la leçon, si vous le voulez bien, à
notre monde contemporain et à ses problèmes quasi inextricables.
Comment évaluer la relation entre la pandémie du SIDA et la promiscuité
sexuelle qui sévit un peu partout? Lorsque
cette pandémie n’avait pas encore révélé toute son étendue,
il était de bon ton dans certains cercles soi-disant avancés, de dénoncer
une telle association comme provenant de milieux obscurantistes et moralement répressifs.
Combien de centaines de milliers de morts n’aura-t-il pas fallu pour
que ce discours change et que certains gouvernements de pays gravement atteints
lancent des campagnes favorisant soit la fidélité dans le couple, soit
l’abstinence sexuelle? Périr et
en faire périr d’autres, eux innocents, parce qu’on n’a pas su ou voulu
se discipliner, voilà le récit tragique de millions de vies humaines sacrifiées
sur l’autel de la stupidité, de la folie.
Qui dira qu’à cet égard le livre des Proverbes, vieux de deux mille
cinq cents ans, n’a rien à apprendre à la génération contemporaine?
Mais passons maintenant au huitième commandement:
“Tu ne déroberas pas”. Plus que
les cambriolages ou le vol à la tire, le livre des Proverbes dénonce les
pratiques commerciales malhonnêtes, tout aussi actuelles aujourd’hui que dans
l’Antiquité. “L’Éternel a
horreur des balances fausses, mais il aime les poids exacts”, lisons-nous au début
du chapitre 11. Même chose au
chapitre 20: “Ceux qui ont deux poids différends, et ceux qui utilisent deux
mesures différentes sont l’un et l’autre en horreur à l’Éternel”
(…) L’Éternel a horreur des poids truqués, les balances fausses lui déplaisent.”
Ces avertissements se réfèrent sans ambiguité à la Loi donnée à Moïse,
comme au chapitre 25 du livre du Deutéronome: “Tu n’auras pas dans ton sac
deux sortes de poids différents: l’un plus lourd, l’autre plus léger.
Tu n’auras pas dans ta maison deux mesures de capacité: l’une plus
grande et l’autre plus petite. Tu
auras des poids exacts et justes, afin que tu vives lontemps dans le pays que
l’Éternel ton Dieu te donne. Car
l’Éternel ton Dieu a en abomination ceux qui commettent de telles fraudes.”
De manière plus lapidaire, les conséquences nocives d’une conduite
malhonnête sont énoncées toujours au chapitre 20 du livre des Proverbes:
“Au premier abord, le pain mal acquis est savoureux, mais, par la suite, ta
bouche se trouvera pleine de cailloux.” La
notion de poids et de mesures qui restent les mêmes, et ne sont pas truqués,
s’applique aussi à la justice, qui ne doit être ni truquée, ni partiale.
Ce ne sont pas seulement les biens matériels qui sont parfois dérobés
par les gens malhonnêtes, on peut tout aussi bien vous voler la justice la plus
élementaire. Proverbes 24 s’en
fait l’écho: “La partialité en justice est une chose mauvaise.
Un juge qui dit à un coupable: “Tu es acquitté”, s’attire la malédiction
des foules et l’indignation des gens, mais ceux qui condamnent s’en
trouveront bien et ils obtiendront bénédiction et honneur.”
Au chapitre 17, verset 15, on trouve le même langage appliqué à une
justice partiale qu’aux poids et mesures faussés: “L’Éternel a également
en horreur celui qui acquitte le coupable et celui qui condamne un innocent”.
Lors de notre
prochaine émission, nous concluerons cette mise en parallèle des dix
commandements avec le Livre des Proverbes, et terminerons cette série de six
messages sur le chapitre huit et l’extraordinaire poème de la Sagesse qu’il
contient.