PSAUMES
ET LOUANGE (6)
Amis auditeurs, nous avons entrepris de découvrir
ensemble le livre des Psaumes dans l’Ancien Testament de la Bible. Je conclus
aujourd’hui cette série de méditations sur ces cantiques qui sont aussi des
prières adressées au Dieu vivant. Au
début du premier message sur les Psaumes j’avais signalé que les Chrétiens
ont dès le début chanté les Psaumes à la suite de Jésus-Christ.
Ils avaient aussi compris que le livre des Psaumes se rapporte au Messie
promis de longue date, et que nombre de psaumes prophétisent sa venue et son
oeuvre. Pour comprendre cela, il
avait fallu que Jésus-Christ, après sa résurrection, ouvre les yeux et
l’intelligence spirituelle de ses disciples, comme le rapporte le dernier
chapitre de l’évangile selon Luc dont je vous lis le passage suivant: “Il
leur dit: “Voici ce que je vous ai dit quand j’étais encore avec vous:
‘Il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse,
dans les prophètes, et dans les Psaumes.’
Là-dessus, il leur ouvrit l’intelligence pour qu’ils comprennent les
Ecritures. ‘Vous voyez, leur
dit-il, les Ecritures enseignent que le Messie doit souffrir, qu’il
ressuscitera le troisième jour, et qu’on prêchera de sa part aux hommes de
toutes les nations, en commençant par Jérusalem, la repentance en vue du
pardon des péchés.”
Notez bien, amis auditeurs, ce que ce passage nous
dit: L’Ancien Testament, c’est-à-dire les écrits sacrés des Juifs avant
la venue de Jésus-Christ, était appelé par eux L’Écriture.
Jésus Christ lui aussi, et à sa suite ses disciples, se réfère à ces
écrits comme à l’Écriture, c’est-à-dire à la Révélation du seul vrai
Dieu au peuple qu’Il a choisi. Cette
Écriture contient des écrits dont certains datent de nombreux siècles avant
la venue de Jésus-Christ, en particulier les psaumes. Tous
les Juifs croyaient que cette Écriture prophétisait la venue d’un Messie,
d’un roi très particulier promis par Dieu pour son peuple, et ils citaient
des psaumes particuliers pour exprimer cette attente.
Durant son ministère sur terre, Jésus a appliqué à lui-même certains
de ces textes, en particulier le psaume 110. Il a confronté ceux qui ne
croyaient pas qu’il était le Messie promis en leur citant les paroles de ce
psaume, sur lequel je reviendrai plus en détail tout à l’heure. Cependant,
après sa résurrection il apparaît plusieurs fois à ses disciples et fait
pour eux toute la lumière sur la manière dont l’Écriture prophétise sa
venue, sa personne et son oeuvre. Pour
leur faire comprendre cela, nous dit le passage de l’évangile de Luc que nous
avons lu, il leur ouvre l’intelligence, car autrement d’eux-mêmes ils ne
pourraient pas saisir pleinement l’accomplissement des prophéties de
l’Ancien Testament en sa personne.
Lorsque les disciples parleront pour la première fois en public, au
moment de la fête de la Pentecôte qui se déroulait à Jérusalem, Pierre
expliquera au peuple rassemblé comment les prophéties contenues dans les
psaumes se sont réalisées en Jésus-Christ.
Il citera plusieurs psaumes et l’on ne peut douter qu’il ait fondé
cette première prédication en public sur l’enseignement de Jésus-Christ à
ses disciples après sa résurrection. Lisons
ensemble une partie de ce discours de Pierre, que nous trouvons au livre des
Actes des Apôtres, au chapitre 2, les versets 22 à 36.
Pierre y cite notamment le psaume 16 et le psaume 110: “ Ecoutez
bien , Israélites, ce que j’ai à vous dire.
Vous le savez tous: Jésus de Nazareth – cet homme dont Dieu vous a
montré qu’il l’approuvait en accomplissant, par son moyen, au milieu de
vous des miracles, des signes et des actes extraordinaires – a été livré
entre vos mains conformément à la décision que Dieu avait prise et au projet
qu’il avait établi d’avance. Et
vous, vous l’avez tué en le faisant crucifier par des hommes qui ne
connaissent pas Dieu. Mais Dieu a
brisé les liens de la mort: il l’a ressuscité, car il était impossible que
la mort le retienne captif. En
effet, David dit de lui [au psaume 16]: ‘Je voyais le Seigneur
constamment devant moi, car il est à ma droite pour que je ne vacille pas.
Voilà pourquoi mon coeur est plein de joie et pourquoi mes paroles débordent
d’allégresse. Même mon corps
reposera dans l’espérance; tu ne m’abandonneras pas dans le séjour des
morts: tu ne laisseras pas ton serviteur se décomposer dans la tombe.
Car tu m’as fait connaître le chemin de la vie, et tu me combleras de
joie en ta présence.’ Mes frères,
permettez-moi de vous parler franchement: le patriarche David est bel et bien
mort et enterré. Son tombeau existe
encore près d’ici aujourd’hui. Mais
il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis, sous la foi du
serment, de faire asseoir sur son trône un de ses descendants.
Ainsi il a entrevu par avance la résurrection de Christ, et c’est
d’elle qu’il parle en disant que Dieu ne l’abandonnera pas dans le séjour
des morts’ et qu’il ne laissera pas son corps se décomposer.
Dieu a ressuscité des morts ce Jésus dont je parle: nous en sommes tous
témoins. Ensuite, il a été élevé
pour siéger à la droite de Dieu. Et
maintenant, comme Dieu l’a promis, il a reçu du Père l’Esprit Saint et il
l’a répandu sur nous. C’est là
ce que vous voyez et entendez. En
effet, David, lui, n’est pas monté au ciel, mais il a dit [au psaume 110]:
Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Viens siéger à
ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis comme un escabeau sous tes
pieds.’
Voici donc ce que tout le peuple d’Israël doit
savoir avec une entière certitude: Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que
vous avez crucifié.”
Ce psaume 110, cité par le disciple Pierre dans son discours au peuple lors de la fête de la Pentecôte, mérite d’être lu en entier pour que nous le commentions brèvement:
“Psaume de David.
Déclaration de l’Eternel. Il
dit à mon Seigneur: ‘Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis
tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.’
L’Eternel étendra de Sion ton pouvoir royal, et tu domineras parmi tes
ennemis. Au jour où tu combats, ton
peuple est plein d’ardeur pour accourir vers toi dans sa parure sainte, et, du
sein de l’aurore, tous tes jeunes guerriers se presseront vers toi comme naît
la rosée. L’Eternel l’a juré,
il ne reviendra pas sur son engagement: ‘Tu
seras prêtre pour toujours selon la ligne de Melchisédek.’
Le Seigneur, à ta droite, va écraser des rois au jour de sa colère.
Il juge les nations; les cadavres s’entassent, il écrase des chefs de
par la terre entière. En chemin, il
s’abreuve, il boit l’eau d’un torrent, puis relève la tête.”
Amis auditeurs, ce texte au caractère à la fois majestueux, solennel et
rugueux du roi David, nous parle de la dynastie royale dont
lui-même est le premier représentant.
Au début de son règne David avait reçu, par l’intermédiaire du
prophète Nathan, la promesse que ses descendants conserveraient pour toujours
le trône sur Israël. “Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés
devant toi, ton trône pour toujours affermi”, telles étaient les paroles
par lesquelles le prophète Nathan avait fini de rapporter à David ce que l’Éternel
Dieu lui avait révélé. Le psaume
110 nous révèle quelque chose de plus profond encore concernant cette promesse
prononcée quelque mille ans avant Jésus-Christ.
La dynastie de David, selon ce psaume, aboutit à un roi qui est également
prêtre, ou sacrificateur, et qui l’est de manière très spéciale “selon
l’ordre de Melchisédek”. Or,
aucun roi d’Israël n’était autorisé par la Loi de Dieu à exercer la prêtrise,
laquelle était destinée exclusivement aux membres de la tribu de Lévi, une
des douze tribus d’Israël. David
et ses descendants appartenaient, quant à eux, à la tribu de Juda, et non à
celle de Lévi. Comment donc un
descendant de David pourrait-il être sacrificateur pour toujours, selon les
paroles mêmes du psaume 110? Uniquement
par une dispensation spéciale, et par un lignage spécial, lié au personnage
de Melchisédek qui apparaît au livre de la Genèse, sans que l’on connaisse
son origine, sa descendance ou quoi que ce soit d’autre.
C’est à lui que l’ancêtre des Israélites, le patriarche Abraham,
avait payé la dîme de tous ses revenus, le reconnaissant comme prêtre du Dieu
Très Haut. Or le sacrificateur-roi
dont il est question au psaume 110 est relié à ce Melchisédek: “Tu es
sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek”.
Qui plus est, David lui-même, auteur de ce psaume, s’adresse à ce
roi-prêtre qui doit venir après lui, comme à son propre Seigneur, puisqu’il
commence par dire: “Oracle de l’Éternel à mon Seigneur”.
David rapporte ce que dit l’Éternel à son Seigneur.
L’Éternel promet à ce roi-prêtre d’étendre son sceptre, c’est-à-dire
sa puissance et sa domination, et de s’asseoir à sa droite, ce qui est une
manière de parler de lui comme de Dieu. David
contemple la domination de ce roi-prêtre divin à venir, dont le gouvernement
sera assuré pour toujours, et qui de cette manière accomplira la promesse
faite à lui-même, David. Pouvait-il
s’agir de son propre fils Salomon, ou de l’un de ses descendants directs?
Comment le roi David se serait-il abaissé devant sa propre progéniture
de la sorte? Comment aurait-il pu
conférer à son successeur direct, ou à un autre de ses descendants immédiats,
la fonction de prêtre avec ses attributs, qu’il savait parfaitement être
interdite aux rois d’Israël? L’exemple
du roi Saül était présent à tous les esprits, lequel avait perdu la royauté
justement pour avoir transgressé ce commandement divin et avoir voulu agir en
sacrificateur. Le psaume 110 évoque
le Messie à venir, à la fois roi et prêtre éternel, élevé au rang le plus
haut, assis à la droite de Dieu, c’est-à-dire jouissant lui-même d’un
statut divin. C’est en particulier
ce psaume que Jésus Christ a invoqué devant ceux qui ne croyaient pas qu’il
était lui-même le Messie promis: il leur a fermé la bouche en leur montrant
que le descendant de David promis lui préexistait, puisque David lui-même
l’appelait “Mon Seigneur”, ce qu’il n’aurait jamais fait pour
son propre fils ou un roi humain de même nature que lui-même.
Étant lui-même issu de la lignée de David, ce que personne ne mettait
en doute du reste, Jésus pouvait légitimement s’appliquer les paroles du
psaume 110.
Amis auditeurs, comprenons que tout l’Ancien
Testament, inspiré par le Saint Esprit de Dieu des siècles avant
l’apparition humaine de Jésus sur terre, témoigne par avance de sa venue et
de son oeuvre de Rédempteur. Le
plan de Dieu, la fidélité dont il fait preuve à l’égard de son peuple nous
remplira de joie et de confiance: aujourd’hui comme hier, il est fidèle et ne
manquera pas de vous réconforter. Lisez
les Psaumes dans l’Ancien Testament, ils vous parlent de l’amour et de la
fidélité de Dieu à votre égard, car en la personne de son Fils Jésus-Christ
il a accompli toutes ses promesses…