AU
COMMENCEMENT (1)
“Au commencement Dieu créa les cieux et la
terre”. C’est
avec cette parole majestueuse, amis auditeurs, que commence la Bible, plus
exactement la Genèse, qui est le premier livre de la Bible.
Et dès le début, nous entendons ce qu’aucun autre livre ne révèle
à l’humanité: l’univers a eu un commencement, il n’a pas toujours existé.
Qui plus est, le monde n’est pas le produit du hasard, du chaos ou de
forces obscures, son origine doit être attribuée à quelqu’un qui l’a
fait, qui l’a créé à partir d’aucune matière préexistante, à partir de
rien, par la simple puissance de sa Parole créatrice.
Ce quelqu’un, c’est Dieu. Voilà
une affirmation fondamentale, qui suscite bien des réflexions et des questions.
Comment donc ce quelqu’un a-t-il pu créer l’univers, par quel
pouvoir? Ne devons-nous pas plutôt
attribuer le monde à un processus impersonnel, à une chaîne d’événements
incontrôlés qui, avec le temps, ont abouti à l’univers dans lequel nous
vivons? C’est ce qu’un grand
nombre d’habitants de notre planète croient, sur la base de la théorie de
l’évolution avancée au dix-neuvième siècle par l’anglais Charles Darwin,
théorie qui a été revue et corrigée au vingtième siècle.
Pour d’autres, le monde a toujours existé sous une forme ou une autre,
il y a toujours eu quelque chose, même si ce quelque chose a changé de visage
au cours de milliards d’années. Les
anciennes religions du Proche et du Moyen Orient le croyaient aussi; elles
imaginaient même une pléiade de dieux émergeant petit à petit d’une matière
préexistante, grandissant et devenant de plus en plus puissants, se faisant la
guerre les uns aux autres jusqu’à ce que le plus fort d’entre eux parvienne
à dominer sur tous les autres. Pour
la Genèse, rien de tout cela. Au
commencement, il y a déjà Dieu, un
être éternel et tout puissant qui n’est pas soumis au temps, mais qui lui-même
crée le temps et l’espace, lesquels lui sont soumis comme tout autre élément
de sa Création.
Comprendre le début du livre de la Genèse, amis
auditeurs, c’est comprendre ce point de départ, et surtout saisir que l’éternité
de Dieu est bien autre chose que du temps qui dure, même s’il s’agit de
milliards d’années. L’éternité
divine est une autre dimension, à laquelle aucun élément de la Création ne
peut prétendre. Ni la mort, ni la dégradation,
ni le vieillissement ne l’atteignent. L’éternité
divine n’est pas soumise aux aléas du temps, mais au contraire domine sur le
temps.
En indiquant
que le monde à eu un commencement, la Genèse établit d’emblée un contraste
entre le Dieu éternel et l’univers temporel. Ce faisant elle situe aussi
notre existence dans le cadre d’une histoire qui n’est pas simplement la répétition
d’une série de cycles. La Bible
est un livre qui nous parle de l’histoire des hommes, pas seulement d’un
peuple particulier d’ailleurs, mais de l’humanité en général.
Nous sommes tous en route vers un point à venir que Dieu a déterminé
et qu’il mène vers son accomplissement. L’histoire
des hommes est inséparable du plan de Dieu pour l’humanité, plan qu’il
dirige de manière souveraine et que rien ni personne ne peut contrer, quelles
que soient les apparences. Le
message de la Bible est justement de
dévoiler ce plan divin aux hommes, depuis le commencement jusqu’à son
accomplissement final. Or le plan
divin débute avec la Création du monde.
Faut-il alors demander à la Genèse de nous expliquer en détail le mode opératoire de Dieu dans sa Création? Faut-il aller chercher dans un texte écrit il y a bien des siècles les réponses à toutes les questions que nous nous posons sur le “comment” de l’apparition de la vie sur terre? Faut-il utiliser la Bible comme un manuel scientifique? Bien sûr il n’en est pas question. Car tel n’est pas son but. On ne trouve jamais de bonnes réponses lorsqu’on pose de mauvaises questions. Certes il se dégage du premier chapitre de la Genèse une ligne générale concernant l’apparition progressive de la vie sur terre: après l’irruption de la lumière interviennent des changements climatiques et géologiques. Les masses des continents émergent de la mer. Puis la vie apparaît, d’abord sous forme de végétation, puis dans l’eau sous forme animale. Les oiseaux font ensuite leur apparition et sont distingués espèce par espèce; puis c’est le tour des mammifères, des reptiles et des insectes. Enfin, couronnement de la Création, Dieu crée le genre humain. Dans bien des cercles chrétiens on débat depuis des siècles pour savoir si les six jours de la Création doivent être compris littéralement comme des journées de vingt-quatre heures, telles que nous les connaissons aujourd’hui, ou plutôt comme de très larges périodes de temps, qui pourraient même correspondre à des millions d’années. Plutôt que d’entrer dans ce débat, remarquons surtout que le but de la Genèse en décrivant le soleil, la lune et les étoiles comme faisant intégralement partie de la Création divine, est d’empêcher le lecteur d’associer ces corps célestes à des divinités qui doivent être adorées comme dieux ou déesses. C’est précisément ce que faisaient les peuples orientaux contemporains de la rédaction de la Genèse. Même les peuples les plus avancés quant à l’observation des étoiles, comme les Assyriens ou les Babyloniens, vénéraient les étoiles et leur attribuaient des pouvoirs divins. La Genèse coupe court à toute tentative de cet ordre. Seul le Créateur est Dieu, et rien de ce qu’il crée ne peut prétendre à un statut divin ou même semi-divin. Les oeuvres du Créateur reflètent sa puissance, sa sagesse, sa gloire, et servent de témoignages à leur Auteur divin.
Amis auditeurs, je vous propose de lire ensemble ce premier chapitre du livre de la Genèse, et de le comprendre à la lumière de ce que je viens de dire:
Au commencement, Dieu créa
le ciel et la terre. Or, la terre était
alors informe et vide. Les ténèbres
couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux.
Et Dieu dit alors: “Que la lumière soit!”
Et la lumière fut. Dieu vit
que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres.
Il appela la lumière “jour” et les ténèbres: “nuit”. Il y eut
un soir, puis un matin. Ce fut le
premier jour. Et Dieu dit:
“Qu’il y ait une étendue entre les eaux pour les séparer.”
Dieu fit l’étendue. Il sépara
les eaux d’en-dessous de l’étendue des eaux d’au-dessus.
Et ce fut ainsi. Dieu appela
cette étendue: “ciel”. Il y eut
un soir, puis un matin: ce fut le deuxième jour.
Et Dieu dit: “Je veux que les eaux d’au-dessous du ciel se
rassemblent en un seul endroit afin que la terre ferme paraisse.”
Et ce fut ainsi. Dieu appela
“terre” la terre ferme, et “mer” l’amas des eaux.
Et Dieu vit que c’était bon. Et
Dieu dit: “Que la terre se recouvre de verdure, d’herbe portant sa semence,
et d’arbres fruitiers produisant du fruit selon leur sorte, portant chacun sa
semence, partout sur la terre. Et ce
fut ainsi. La terre fit germer de la
verdure, de l’herbe portant sa semence selon sa sorte et des arbres produisant
du fruit selon leur sorte, portant chacun sa semence.
Dieu vit que c’était bon. Il
y eut un soir puis un matin: ce fut le troisième jour.
Et Dieu dit: “Que, dans l’étendue du ciel, il y ait des luminaires
pour que l’on distingue le jour et la nuit, et pour marquer les saisons, les
jours et les ans. Que, dans l’étendue
du ciel, ils servent de luminaires pour illuminer la terre.
Dieu fit deux grands luminaires, le plus grand des deux afin qu’il préside
au jour, et le plus petit pour présider à la nuit.
Il fit aussi les étoiles. Et
il les plaça dans l’étendue du ciel afin d’illuminer la terre, de présider
au jour ainsi qu’à la nuit, et de séparer la lumière des ténèbres.
Et Dieu vit que c’était bon. Il
y eut un soir, puis un matin: ce fut le quatrième jour.
Et Dieu dit: “Que les eaux foisonnent d’une multitude d’animaux
vivants, et que des oiseaux volent dans le ciel, au-dessus de la terre!”
Alors Dieu créa les grands animaux marins et tous les êtres vivants qui
se meuvent et foisonnent dans les eaux, selon leur sorte, et tous les oiseaux
ailés, selon leur sorte. Et Dieu
vit que c’était bon. Et il les bénit,
en ces termes: “Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez les eaux de la
mer, et que les oiseaux aussi se multiplient sur la terre.”
Il y eut un soir, puis un matin: ce fut le cinquième jour.
Et Dieu dit: “Que la terre produise des êtres vivants selon leur
sorte, des bestiaux, des reptiles et des insectes, et des animaux sauvages selon
leur sorte. Et ce fut ainsi.
Dieu fit les animaux sauvages selon leur sorte, il fit les bestiaux selon
leur sorte, les reptiles et les insectes selon leur sorte.
Et Dieu vit que c’était bon. Et
Dieu dit: “Faisons les hommes pour qu’ils soient notre image, ceux qui nous
ressemblent. Qu’ils dominent sur
les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bestiaux sur toute la
terre et sur tous les reptiles et
les insectes. Dieu créa les hommes
pour qu’ils soient son image, oui, il les créa pour qu’ils soient l’image
de Dieu. Il les créa homme et
femme. Dieu les bénit en disant:
“Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, rendez-vous en maîtres,
et dominez les poissons des mers, les oiseaux du ciel et tous les reptiles et
les insectes. Et Dieu dit: “Voici,
je vous donne, pour vous en nourrir, toute plante portant sa semence partout sur
la terre, et tous les arbres fruitiers portant leur semence.
Je donne aussi à tout animal vivant sur la terre, aux oiseaux du ciel,
à tout animal qui se meut à ras de terre, et à tout être vivant, toute
plante verte pour qu’ils s’en nourrissent.”
Et ce fut ainsi. Dieu considéra
tout ce qu’il avait créé, et trouva cela très bon.
Il y eut un soir puis un matin: ce fut le sixième jour.
Ainsi furent achevés le ciel et la terre avec toute l’armée de ce
qu’ils contiennent. Au septième
jour, Dieu avait achevé tout ce qu’il avait créé.
Alors il se reposa en ce jour là de toutes les oeuvres qu’il avait
accomplies. Il bénit le septième
jour, il en fit un jour qui lui est réservé, car, en ce jour là, il se reposa
de toute l’oeuvre de création qu’il avait accomplie.”
Amis auditeurs, je vous propose de continuer lors de notre prochaine émission cette méditation sur le début du livre de la Genèse, méditation intitulée: “Au commencement”.