VOS QUESTIONS NOS RÉPONSES (11)

Chers auditeurs de Foi et Vie Réformées, je réponds aujourd’hui à quelques unes de vos questions.

-Pourquoi les rois-mages ont-ils été choisis par Dieu pour voir Jésus-Christ dès sa naissance?

Les mages d'orient qui sont venus adorer Jésus peu après sa naissance (il
n'est d’ailleurs nulle part mentionné dans les Evangiles qu'ils étaient des rois)
témoignent de ce que le royaume et la royauté de Jesus-Christ ont une
dimension universelle, puisque dès le début de son Incarnation sur terre,
Dieu guide des hommes venant de pays lointains à venir se prosterner devant
son Fils.

-Comment peut-on être apôtre de nos jours? Car j'en connais certains  qui se font appeler apôtres.

Non, on ne pas pas s'appeler apôtre de nos jours, pour les raisons suivantes: les apôtres (comme les prophètes de l'Ancien Testament)  ont été un ministère très spécial dans les premiers temps de l'Eglise; ils ont été spécialement envoyés par Jésus-Christ pour transmettre sa Parole et son enseignement.  Parmi tous les disciples qui le suivaient, il en a choisi spécialement 12 pour cela (voyez Luc 6:13).  Ce nombre de douze correspond aux douze tribus d'Israël. Apres la trahison et le suicide de Judas, les 11 décident de remplacer ce dernier par un disciple qui, comme eux, a suivi Jésus depuis le début de son ministère.  Il fallait en effet qu’il soit un témoin oculaire des faits et gestes du Seigneur, pour assurer la véracité de l'enseignement proclamé. Certes, le nom d'apôtre est appliqué à quelques autres personnes dans le Nouveau Testament, de manière exceptionnelle. Jacques, le frère de sang de Jésus, est compté au rang des apôtres par l’apôtre Paul (Gal. 1:19), sans doute  à cause de la place importante qu'il occupait dans l'église de Jérusalem, et du fait qu'il avait connu Jésus personnellement, en tant que son frère.  En ce qui concerne Paul, c'est un appel hors du commun par Jésus-Christ ressuscité qui établit son ministère d'apôtre (Actes 9; Gal. 1:1; 1 Cor. 9:1).  Barnabas, à son tour,  est associé à cet apostolat (Actes 14:14).  Lorsque l'apôtre Jacques (le frère de Jean cette fois) est mis à mort par Hérode Agrippa (Actes 12), on ne lit nulle part qu'il a été remplacé dans ce ministère par un nouvel apôtre.

 

Ceux qui vont ensuite prêcher, enseigner et annoncer l'Evangile ne sont nulle part appelés apôtres dans le Nouveau Testament.  Il faut qu'ils soient des hommes fidèles, capables de garder le dépot de cette foi transmise une fois pour toutes par les apôtres (1 Tim 6:20; 2 Timothee 2:2;  Jude:3).  Cette foi est fondée sur le témoignage des prophètes et des apôtres tel qu'il nous a été conservé sur les pages de l'Ancien et du Nouveau Testament (Ephés. 2:20).  C'est dans ce sens que l'Eglise universelle est appelée "apostolique" dans la confession de foi de Nicée (établie en l'an 325): "Nous croyons en une seule Eglise, universelle, sainte et apostolique".  C'est donc toute l'Eglise qui est apostolique, dans la mesure ou elle s'en tient à l'enseignement des apôtres.  Ceux qui aujourd'hui se font appeler "apôtres", n'ont pas saisi la dimension spéciale et limitée dans le temps de ce ministère particulier; certains cherchent même à imposer de nouvelles révélations a l'Eglise, comme s'ils étaient médiateurs de la connaissance de Dieu.  Ceci est en fait très dangereux, car alors tout ce qui leur passe par l’esprit, (leurs rêves, leurs idées, leurs désirs) peut être imposé à la communauté des fidèles comme étant la parole et la volonté de Dieu, alors que cela ne reflète que leurs propres fantaisies. C'est exactement comme cela que naissent les sectes. Etre véritablement apostolique, c'est au contraire s'en tenir au contenu de la Bible, qui est la Révelation suffisante de Dieu pour les hommes.  Comme le déclare l’article 7 de la Confession de foi dite Belgica, qui date du seizième siècle: “Nous croyons que cette Ecriture Sainte contient parfaitement la volonté divine, et que tout ce que l’homme doit croire pour être sauvé, y est suffisamment enseigné.”

 -         De nos jours les hommes de Dieu peuvent-ils organiser les séances de délivrance, de guérison de malades? Ont-ils raison de le faire par rapport à la parole de Dieu? Si oui, tous les malades ayant la foi peuvent-ils guérir automatiquement?

A plusieurs égards c'est une question similaire à celle concernant les apôtres.  Il n'est pas exclu que certaines personnes puissent avoir reçu un don particulier de guérison, aujourd'hui encore.  Cependant, on constate dans les faits que la pratique de "séances de guérison" et de "séances d'exorcisme" est le plus souvent une forme de manipulation des esprits, par des gens qui cherchent à se faire reconnaître comme médiateurs entre Dieu et les hommes, à la place de Jesus-Christ (même quand ils prétendent agir en son nom). Dans certains cas, ils ne sont que la transposition dans l'Eglise des guérisseurs traditionnels, fétichistes et sorciers païens, qui revêtent une apparence de Christianisme, mais ont toujours partie liée au monde des esprits impurs.  Relisez la parole de Jésus-Christ lui-même dans Matthieu 7: 21-23: "Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur! N'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons chassé des démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles?  Alors je leur déclarerai: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité."  Ceux qui semblent avoir un don de guérison doivent d'abord être testés sur leur fidélité à l'Ecriture, avant qu'on fasse appel à eux dans certaines situations.  Quels fruits portent-ils dans leur vie personnelle?  Ont-ils vraiment à coeur de connaître Jésus-Christ tel qu'il nous est révélé sur les pages de la Bible?

Il faut prier avec foi pour les malades, en croyant fermement que Dieu a le pouvoir de les guérir, comme il a le pouvoir de ressusciter les morts.  Il faut aussi accepter la volonté de Dieu, qui envoie des épreuves sur ses enfants pour tester leur foi et la fortifier.  Le premier but de la prière, ce n'est pas d'obtenir des miracles dans notre vie ici-bas, c'est de nous rapprocher de Dieu et nous apprendre à mettre notre confiance en lui, quoiqu'il nous arrive,  dans la vie comme dans la mort (Jean 4:48). Toute prière pour la guérison trouvera un jour son exaucement lors de la résurrection des morts.

Un passage de la lettre de Jacques dans le Nouveau Testament (5:14-15) mérite à cet égard une explication.  Nous lisons: "Quelqu'un est-il malade?  Qu'il appelle les anciens de l'Eglise, et que ceux-ci prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné".  Il faut d'abord noter que l'huile, dans les temps bibliques, était utilisée comme médicament, et recommandée par les médecins (Luc 10:34; Esaie 1:6).  L'huile, dans la Bible, n'est donc pas un remède magique qui en soi a le pouvoir de guérir.  L’application de ce passage à notre vie contemporaine nous invite à utiliser les médicaments qui -par la Grâce générale de Dieu- peuvent améliorer notre condition physique.  Ensuite, ce sont les anciens de l'Eglise qui doivent être appelés au chevet du malade afin de prier pour lui  (il n'est pas question dans ce texte de "séance de guerison").  Troisièmement, la prière contribue au bien général du malade (c’est-à-dire son relèvement spirituel, le pardon de ses péchés etc.) 

Beaucoup de commentateurs de la Bible interprètent cependant ce texte comme indiquant  bien une guérison physique suite à l'intervention des anciens et de leur prière accompagnée de l'onction d'huile (laquelle symboliserait alors l'action du Saint Esprit).  Mais ils soulignent que ce don de guérison a été limité aux premiers temps de l'Eglise, comme confirmation spéciale de la Parole au tout début de l'ère chrétienne (Marc16:20; Rom. 15:18-19).  De la même facon  Dieu, accordant sa Révélation par l'intermédiaire de Moïse ou des prophètes, a accompli à des moments donnés de l'histoire de son peuple des signes extraordinaires afin qu'ils servent d'instruction et de témoignage aux générations futures.  Ces signes ou miracles demeurent extraordinaires et ne sont pas destinés à être répétés.  Comme Paul l'enseigne au chapitre 14 de sa première lettre aux Corinthiens, les croyants doivent s'attacher a rechercher les dons les meilleurs, ceux qui contribuent le plus a l'édification de l'Eglise.  Je vous lis ce court passage pour conclure notre émission d’aujourd’hui: “Vous donc, puisque vous aspirez si ardemment aux manifestations de l’Esprit, recherchez avant tout à posséder en abondance celles qui contribuent à faire grandir l’Eglise dans la foi.”